Monday, December 31, 2012
Look for God in your mind and not in some holy water
LIFE OF PI – L’ODYSSÉE DE PI – 2012
UNE ÉMOUVANTE AVENTURE POUR ADULTES CONSENTANTS.
Mais aussi pour de grands enfants plus près de 77 que de 7 ans. Il y a
quelques scènes très fortes, des tempêtes en mer, un bateau qui coule, un
cuistot odieux, et surtout une hyène qui ricane et un tigre ronronnant quand il
mâchonne sa viande crue. Et il va apprendre à manger du thon rouge et autres
poissons après avoir mangé un zèbre tout entier.
Fondamentalement c’est un naufrage à la Robinson Crusoé mais sans île sur
laquelle on peut vivre et sans sauvage Vendredi qui arrive de la jungle comme
un cheveu sur la soupe. Par contre en plus de l’Océan Pacifique dans tous ses
états, on vous offre une île du Docteur Moreau que je ne souhaite à personne de
rencontrer : eau douce qui devient de l’acide, tout est gentil le jour et
devient cannibale et carnivore la nuit. Pensez donc un petit Indien hindou et
un tigre du Bengale. J’entends les dents des plantes carnassières grincer de
plaisir.
Et l’océan est féérique, le ciel est mystique et parabolique, tout un
évangile en mille voix et sans le moindre petit accident de parcours. Mais
quand la nature se fâche c’est la tempête et là rien ne peut y résister qui n’a
pas mis un dieu dans son âme ou un tigre dans son moteur. Et c’est exactement
ce que fait notre Pi. Contre l’Apocalypse océanique un seul remède : la
foi en soi et en son esprit.
Avec les animaux sauvages tout est possible, y compris de les dompter dans
des situations extrêmes, mais n’attendez pas qu’ils vous disent merci. Ils sont
domptés mais jamais domestiques et ils partiront dès qu’ils le pourront. C’est
ce qu’il y a de plus beau dans ce film. La magie de l’animal est entière mais
jamais l’animal ne devient la bête de l’homme.
Bien sûr il y a une autre leçon plus subtile pour les adultes. L’assurance
du bateau qui a coulé doit dédommager les ayant-droits et apparemment il n’y en
a qu’un mais qui a perdu tous les animaux du zoo de son père, son père, sa mère
et son frère, en plus bien sûr des marins et de leurs familles. Le plus amusant
est que les assureurs n’acceptent pas la belle histoire sur le tigre et l’île
carnivore mais ils acceptent l’histoire des quatre survivants et du cuisinier
fou qui tue un marin pour pêcher du bon poisson, puis qui devient violent et
tue la mère du héros et enfin qui se fait tuer par le héros, un adolescent plutôt
gringalet. Comme quoi une histoire glauque et sinistre sur des humains
déréglés, ça marche, alors qu’une histoire sur le domptage d’un tigre par un
adolescent en manque de survie ça ne prend pas.
Il y a peut-être une dernière leçon sur ce film. Que dieu existe ou non,
cela n’a aucune importance, tant que dieu, ou quoi que cela puisse être de
supérieur et de transcendant, est bien réel en puissance et en présence dans
votre cerveau, votre esprit, votre âme, votre pensée. Et ce dieu là m’intéresse
plus que tout autre car il me laisse libre avec mon âme de l’écouter, de le
disputer et de l’honorer ou de l’insulter. C’est ce dieu là qui m’attire, pas
celui qui meurt sur une croix pour les autres, qui a un nez en trompe d’éléphant
ou qui est hermaphrodite selon les moments et les humeurs du patient. D’ailleurs
Jésus est quelqu’un de cette trempe et quand on a un tel dieu en soi mourir sur
la croix devient une mission de l’âme que personne n’a à ordonner.
Mais les esprits obtus du laïcisme antireligieux peuvent s’abstenir car ils
en auraient une crise d’acné, surtout mal placée.
Dr Jacques
COULARDEAU
This film is a
marvellous adventure that is not done for little children who will get
frightened but for children closer to 77 than to 7 years of age. But it is such
a beautiful story that adults might like it too.
Frightening
like hell not on earth but on the Pacific Ocean.
A shipwreck that sinks a cargo boat with only one survivor, a teenager hardly
able to use a razor to shave and three animals from his father’s zoo, animals
that were being taken away to Canada to be sold: a Bengali tiger, a zebra and a
hyena. The hyena is ignominious and it attacks the zebra on the lifeboat
without even hesitating. The tiger is another story and the teenager is still
another novel all by himself.
But when you
want to survive and you have in you the god that supports you, not a god with a
trunk as long as a nose, or vice versa, not a god that dies on the cross for
others, not a god that is hermaphrodite according to your capricious desires. Not
at all. A god that is powerful in your soul, inspiring in your spirit,
supportive in your mind and absolutely logical in your brain. Then you have the
force with you and you can stand up against a Bengali tiger and tame it, and
you can stamp your feet against the elements and organize your survival and
that of “your” tiger.
Then you have the
mysterious island
of Doctor Moreau, a
carnivorous island that is also slightly cannibalistic. It is all sweet and
nice in the day time but it turns flesh voracious at night. Can you imagine a
tender teenager with no hairs on his face and a Bengali tiger: that’s what I
would call a meat ravenous predator’s delicatessen treat.
What is
surprising but not so much if you know animals slightly is the tiger’s taming.
A wild animal will accept in some extreme conditions to be tamed when it feels
you are the one who is going to help it survive if it lets you survive. Animals
are intelligent and in extreme conditions they know their interest. I was told
that many times in Sri Lanka
where I used to walk in the jungle. I was told that if on your way a lion, a
wild cat or an elephant comes to cross it towards its own destination, don’t
run, don’t scream, don’t make any brusque movement. The animal knew you were
coming a long time before you ever knew it was there. If you don’t block its
way, if you do not produce the mammal hormone of fear that stinks like hell, if
you look at the animal straight in the eyes and at the most slowly step back
without getting your eyes away from its nor turning you back onto it, the
animal will not attack you, and in fact most of the time the animal will avoid
you and you will never see it though you might walk a few yards away from it.
Animals are
intelligent and they are not necessarily man’s predators, even Bengali tigers.
But when the
animal will no longer need Pi it will just walk away back into its own animal
life without even looking back. A wild animal can be tamed but it will never be
the pet of a human being.
The second
lesson is that the insurance company of the ship does not accept that strange
story with a tamed tiger and a carnivorous island, but it accepts quite well
the story of four survivors with the odious cook who eats a rat, cuts up a
sailor to catch fish, kills the mother of the hero and is killed by the hero
himself. That sounds absurd in a way but human beings prefer a gross and
totally inhuman story to a marvellous story about a wild animal that accepts to
be tamed to survive and then walks away.
The last idea
or rather warning is that if some of you are secular minded to the point of
negating any possible divinity or superior being or even superior force, don’t
go. This film is not about the gods we know in any religion but about the god
that lives in your skull and animates you so strongly that it makes you able to
survive in numerous situations without being a monster and using your fellow
traveller as bait for sharks. Even if that fellow traveller is a wild Bengali
tiger you have to tame it first. In fact if that god, like Jesus, you have him
in your mind, brain, soul, spirit or whatever, dying on the cross becomes like
an easy mission that you will not even try to evade or suspend or escape from.
Too bad for
those who consider any religious or mystic belief is an alienation and a fairy
tale for dummies, because I know so many people who are beautiful for others
and empathetic for any suffering just because in them they have the gem of that
transcendence.
Dr Jacques
COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:00 PM
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Sunday, December 30, 2012
Les difficultés d'un enfant du Tiers Monde adopté en Europe.
COULEUR DE PEAU :
MIEL – APPROVED FOR ADOPTION – LAURENT BOILEAU – JUNG – 2012
Un petit film qui mêle animation et images réelles. Un film très efficace
sur son sujet même si un peu abstrait pour un public jeune.
Le problème de l’adoption des enfants du Tiers Monde dans nos pays n’est
pas du tout une chose facile, ni pour les parents d’adoption ni pour l’enfant.
Le film montre très bien que la mère comme le père adoptifs ne sont pas à la
fête. Ils sont en butte à leurs voisins, aux professeurs de l’école, et à bien
d’autres difficultés. La discipline est une vraie question car s’ils sont
sévères on dira qu’ils sont racistes et s’ils sont coulants on dira qu’ils
n’ont pas d’autorité et qu’ils font dans le racisme à l’envers.
Mais l’adoption pour l’enfant adoptif est très dure aussi car en premier
lieu il sait tout le temps qu’il est un enfant adoptif et donc il se recrée une
mère ou un père réels qui sont des fantômes. Ils vivent donc une frustration
permanente car ils n’ont pas de parents
biologiques. Cela aura des conséquences qui pourront être désastreuses à
l’adolescence.
Mais pire encore ils vont être traités comme des étrangers, comme des
anormaux, comme des monstres même par les autres enfants qui sont tous cruels
et par les adultes autour de la famille. Ce n’est même pas du racisme la
plupart du temps pour ces adultes mais simplement un réflexe, très souvent inconscient
dans ses conséquences, d’autodéfense contre ce qu’ils ressentent comme une
invasion.
Le film est très clair sur ces dangers et ces problèmes et cite bien sûr
les nombreux cas, en proportion il est vrai mais quand même, d’adoptions
complètement manquées et menant au drame : suicide, attitude suicidaire,
problèmes psychiatriques divers, marginalisation et absence d’intégration, etc.
Mieux vaut souvent être un immigré clandestin sans papiers qu’un adopté du
Tiers Monde dans nos sociétés.
Un film qui devrait être montré et étudié en classe dès l’âge de dix ou
douze ans : les cours moyens et le collège. Il risque de paraître
simpliste pour les lycées qui se prennent souvent la tête. Un tel sujet mérite
de vraiment parler des réactions profondes et inconscientes de la plupart des
gens dans ces situations. L’inconscient est dictatorial mais en plus il est
inconscient et donc impossible à identifier par la personne elle-même.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 3:28 PM
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If you need a key to Samuel Beckett's universe...
SAMUEL BECKETT – BUSTER KEATON – FILM –
1964/5
This film was
made in 1964 in
black and white and silent. The artist’s choices in the style of 1929.
Obviously Beckett is not trying to make anything commercial or even popular but
something artistic, avant-garde in a retrospective if not retrograde way: to go
back to what it was in those distant days, even using Buster Keaton for the
film, an actor who accepted to do it though he admitted he did not understand
what it all was about.
The film has
recently been restored and published on DVD by the French producer MK2. The
introduction is from a university professor, François Noudelmann and has little
interest. The documents which are testimonies from people who took part in the
project insists on Beckett’s active presence on the set and that’s all. The cut
scenes are in fact rushes that were not used because they were just bad, like
the dog or the cat reappearing in the basket without having crossed the door
back into the room.
So what about
the film?
Once again it
is a fair representation of Beckett’s mental and hence artistic universe. The
back of an old urban industrial or residential building, the back alley
cluttered with trash and rejects. One man we will never see from the front
before the last scene comes up dressed in a long black coat, his face covered
with some rag (so we think since we only see the back of the head) and a hat on
top of it. He looks more like the Invisible Man the may H.G. wells describes
him. That man walks right against the wall, pushes and frightens two people
there, and finally comes around to the entrance of the building.
He hides on the
down going stairs while an aging flower girl comes down from upstairs. She
drops dead or something at the bottom of the stairs and the man goes around her
and climbs to his room. He opens the door and enters a nearly empty room with
one bed and one rocking chair. He will successively pull the blind down and
draw the curtains, both on the only window, wrap up the mirror with the blanket
from the bed, get the cat and the dog that were in a basket out into the
corridor, one after another and since the ousted one comes back in each time
the other is being ousted it does take some time. Finally with the fifth
attempt, in that case the cat, he will manage to oust the cat and keep the dog
out.
Then he covers
the parrot in the cage with his coat and then he covers the fish in the
fishbowl with the tail of the coat. Then, he pulls down a picture from the wall
that had two big round black eyes and tears it up. Then he is obsessed with two
holes at the top of the back of the rocking chair that look like eyes but he
cannot do anything anyway and when he sits in the chair he does not see them,
hence he may think they do not look at him any more, or they do not exist at
all.
He then opens
his satchel, gets a file out, obsessed by the string and the two buttons that
look like eyes, but untie the string and get pictures out of the file. He is
going to look at the pictures one after the other. They are his life in
perspective and then he looks at them backward and tears them up one after the
other. The pictures are typical: a mother and her new born baby, a mother and a
young child, a teenager and a dog, a young man graduating from some school, a
man and a woman probably on their wedding day, the man and a child and finally
the man alone. That last picture reveals something happened that deprived him
of his past, his wife and his child. Then he can go back and destroy all that
past, picture after picture
He remains
alone and haunted by the past because you can destroy pictures but not
memories.
That’s when the
film comes to a close and the man we have never seen from the front, whose face
has always remained hidden is finally captured by the camera in a full front view.
He is one-eyed and has a patch over his left eye and he sees himself in a
nicer, cleaner and sterner attire, yet with the patch and that image of himself
that cannot be in the mirror or any reflecting surface since there is none is
the picture that haunts him in his own mind and he ends up his hands on his eye
and patch blocking the view and maybe crying.
In his life
there has been a crime, catastrophe, cataclysm that deprived him of his happy
past and happy marriage and happy fatherhood and he feels guilty of it and he
runs away and hides away from people and the world that he sees as interlopers
and a ruin-looking universe, but he cannot run away from himself, from his
mind, from his conscience and his conscience is like Cain’s eye in the tomb: it
is looking at him.
You can find
that situation all over Beckett’s works, plays, novels, whatever, and of course
in this film. It is brutally visible. The only thing that the presentation of
the film tells us is that in 1934 Beckett applied for a studying and working
placement in Eisenstein’s cinema school in Moscow. At the time there were many other
possibilities for someone who wanted to learn about and work in the cinema
industry. Choosing Eisenstein at the ripe time of 1934 in Stalin’s USSR was more a
political choice than anything else, was definitely a political choice. That
political choice explains why he got into the French Resistance during WW2 and
had direct contact with the French Communists then. That also explains why his
French publisher is Editions de Minuit which is definitely labelled left-wing
if not a communist fellow traveller.
All that may
explain why the left loved him so much, including the communists who reduced
his works and especially his plays to vast metaphoric parables about the end of
the capitalistic world, or the end of the world brought up by capitalism which
carries nuclear war in its own gut. French productions of the dramatic trilogy
are most of them going towards that kind of a political interpretation.
This film reveals
there is nothing political in the parable (that anyone is free to read as a
political fairy or bad fairy tale) but the systematic exploration of the mind
of people after the cataclysmic event in their lives that destroyed everything
they had before and left them naked in front of fate and death that will take a
long time to come out of sheer pleasure. None of these characters have the
courage to commit suicide, being Catholic at heart no matter what and their
hypocritical protestation.
Dr Jacques
COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 6:24 AM
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Saturday, December 29, 2012
La migraine migratoire à fleur de peau européenne
CATHERINE CORSINI –
RAPHAËL PERSONNAZ – TROIS MONDES
EUROPE SOCIALE ET MIGRATOIRE.
Voilà un film important, bien joué, bien ficelé, bien dirigé, bien beaucoup
d’autres choses. Mais ce n’est pas là l’essentiel.
Il y a d’abord la stratification sociale intolérable en France mais
inévitable à condition qu’elle permette un tant soit peu de mobilité sociale.
Or en France elle ne permet que l’impunité pour ceux qui sont en haut et la
promotion pour ceux qui n’ont pas l’estomac trop fragile pour accepter de faire
l’horrible, l’ignoble, le dégueulasse en silence pour ne pas desservir et aussi
pour servir ceux qui sont en haut de l’échelle. Avant de monter il faut savoir
tenir l’échelle pour les autres et ces autres n’oublieront jamais un jour de
vous rappeler que venez de la plèbe. Ça c’est la France. Il ne reste plus qu’à
faire élire des gens représentants ces ceusses qui ont réussi à monter un
échelon ou deux et alors on taxera le haut de l’échelle à 75%, et on aura même
quelqu’un qui est monté un peu grâce au tennis ou au foot qui dira qu’il est
prêt à payer 100% s’il le faut.
C’est une question essentielle dans le film. Le jeune homme socialement
« arrivé », c'est-à-dire qui a réussi à monter quelques échelons et à
voir la fille du patron lui être promise, avec deux autres complices (c’est le
bon mot ici) qui n’ont pas encore monté en grade, renverse quelqu’un de nuit
Avenue de Laumière à Paris, s’arrête et vérifie qu’il est mal en point, puis
prend la fuite sur injonction des deux complices. Les complices lui colleront
au dos pour s’assurer qu’il ne parle pas. Ils finiront par informer le patron
qui a découvert les magouilles de son futur gendre pour trouver de l’argent
vite fait et en liquide. Les complices deviendront alors ses diables gardiens
sur ordre du futur beau-père.
Mais ce pauvre Alain, dit Al, n’en finit pas d’avoir du remord et de
vouloir réparer et se faire pardonner par l’épouse de sa victime qui finit par
mourir. Il sera repéré dans ses travaux d’approche par la seule femme qui a
tout vu, Juliette, mais de trop loin et elle n’a pas pu donner un signalement
suffisant, la marque de la voiture ou le numéro, et la police ne semble pas
très diligente, on va juste voir pourquoi. Juliette servira d’intermédiaire
mais aussi de lien et mènera sans le vouloir vers le coupable. Elle est
enceinte de trois mois avec le professeur de philosophie de sa fac dont le
cours sur la mort comme seule entreprise personnelle que l’on ne peut vraiment
réussir que par soi-même est d’un morbide à faire gerber. Quand on vous le dit
qu’il ne faut pas se prêter à des jeux épidermiques et sous-cutanés avec un
prof quand on est son étudiant !
Et c’est là que le troisième monde intervient. La victime est moldave,
marié à une Moldave et une famille moldave importante vit autour d’eux. Ils
sont clandestins puisqu’ils ne sont pas dans la Communauté Européenne, surtout
qu’ils n’ont pas nécessairement très bonne réputation. Le jeu alors et
d’extorquer suffisamment d’argent pour ramener le corps en Moldavie et le faire
enterrer avec dignité là bas. Et le pauvre Al sera confronté à l’injonction
cette fois, s’il veut être pardonné, au moins symboliquement, de se dénoncer et
d’accepter le châtiment qui va avec la mort d’un homme et le délit de fuite.
Comment permettre à une personne prise
dans ce tourbillon de trouver le mode expiatoire juste, étant entendu que le
film semble approuver l’idée que quelqu’un qui tue par accident doit expier
cette mort. Il n’y a pas de solution simple. Et c’est bien tout l’intérêt de
cette exploration filmique. Les nantis, les grimpeurs sociaux et les
clandestins sans papiers (européens et blancs) sont les trois côtés infernaux
de la même pièce. La bombe européenne sans solution ni aisée ni facile. Un
casse-tête européen qui n’a rien à envier aux célèbres casse-tête chinois.
La falaise sociale d’un côté et l’abîme migratoire de l’autre. Et entre les
deux le fil du rasoir ou la corde du pendu qui vous évitera de tomber d’un côté
ou de l’autre. « C’est ici qu’il faut de la finesse » (L’Apocalypse
de Saint Jean, 13:17)
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:21 PM
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Wednesday, December 26, 2012
Mangez du curé, vous en, aurez une indigestion
LA VILLE DON LE PRINCE
EST UN ENFANT – THE FIRE THAT BURNS – 1997
Ce film français est admirable mais probablement pas pour les bonnes
raisons, probablement pour toutes les mauvaises raisons que l’on peut imaginer.
Il s’agit de deux amours qui se croisent et se haïssent avant même qu’elles
ne se parlent. Le premier amour est celui entre un jeune adolescent et un
adolescent plus avancé dans un ancien collège catholique, un collège de frères
comme on les appelait encore il y a une cinquantaine d’année en France. Celui
que je connaissais et devant lequel je passais régulièrement en faisant un
détour au retour de l’école publique était un collège de frères rue Frère à
Bordeaux. On ne pouvait mieux dire. Deux adolescents qui s’aiment d’un amour
d’une pureté telle qu’elle n’admet pas la moindre tache mais n’arrive pas à
s’affirmer en pleine lumière car la lumière l’éblouit de la critique et de la
jalousie des autres.
C’est que de telles amours sont interdites par les prêtres et autres abbés
et pères supérieurs. Et l’interdiction les rend quelque part malsaines,
impropres mais fascinantes. Ces deux adolescents vivront toute leur vie dans
l’ombre de cet amour qu’on leur a interdit et pour lequel on les a punis en les
excluant, en les renvoyant le plus loin possible l’un de l’autre. La bêtise
chrétienne n’a d’égale que la bêtise humaine, parce qu’elle est d’abord et
avant tout humaine.
Le deuxième amour est celui de l’abbé de l’école qui est amoureux lui du
plus jeune de ces deux adolescents. Un amour tout aussi pur que l’autre car il
s’agit de l’amour d’un homme qui se prend le goût d’être père alors qu’il ne le
sera jamais. L’enfant qu’il se met à aimer, d’une famille pauvre, est un enfant
qui se défend contre l’accusation de pauvreté par le sarcasme et la provocation
et quand on lui signale qu’il a des trous dans son chandail, il répond que ce
ne sont pas des trous mais des ouvertures. Au mépris répond un esprit caustique
et donc angélique. Vous pouvez imaginer combien les adultes, prêtres,
surveillants, séculiers ou religieux haïssent de telles réparties qui leur
montrent toute leur cruauté, si ce n’est pas la condescendance d’une fausse
charité chrétienne qui ne donne qu’à qui l’on considère comme inférieur.
Cet abbé voulait aimer cet enfant d’un amour de père céleste plus encore
que terrestre mais sur terre car c’est
là que l’amour a un vrai goût de sucre. Dans le ciel l’amour divin n’a qu’un goût
de sacrifice, soit le sel de la terre, soit le sang du sauveur, soit l’hydromel
écœurant de je ne sais quelle bande d’anges messianiques.
C’es deux amours sont concurrentes et se heurtent dès qu’elles ont
conscience l’une de l’autre. L’amour de l’abbé se double de l’autorité de cet
abbé qui va piéger l’adolescent le plus âgé qui fera une faute de désobéissance
et il sera viré comme un malpropre sur le champ. Mais c’est alors que le Père
Supérieur empoignera le glaive de l’archange Gabriel et chassera de l’école des
frères cet enfant plus jeune qui a osé attirer l’amour fautif de cet abbé,
ainsi punissant l’abbé autant que l’enfant. Allez cher enfant pervers gagner
votre amour à la sueur de votre front. Allez cher abbé mal inspiré gagner votre
paradis aux larmes de votre cœur.
Mais si ce n’était que cela, ce serait déjà un miracle car cela prouve que
l’amour est la plus belle chose qui puisse exister entre deux êtres humains,
quels qu’ils soient, puisque ceux qui prêchent l’amour de Dieu et l’amour pour
Dieu, prêche aussi que l’amour entre les hommes ne peut être qu’un amour en
direction de dieu et non en direction de ce qu’ils appellent la créature, et
ils punissent ceux qui prétendent le contraire.
Le père supérieur tire la leçon de sa bêtise à la fin du film :
« …l’amour pour la créature quand il atteint un certain degré dans
l’absolu et donc dans l’oubli de soi, il est alors si proche de l’amour de dieu
qu’on dirait que la créature n’a été conçue que pour nous faire déboucher sur
le créateur… » De telles déclarations sont de véritables crimes contre
l’humanité. L’homme n’aime plus un être humain mais une sorte de fantôme divin
dans le corps qu’il manipule pour ses seules fins jouissives et pour la gloire
de dieu en lui faisant un petit chrétien de plus si possible. Heureusement que
ça ne réussit pas toutes les fois.
Cela condamne toutes les amours qui ne sont pas divines dans l’esprit et
procréatives dans la chair. Cela condamne l’immense majorité des amours de ce
monde qui n’entrent pas dans cette définition. Cela condamne la sexualité à
n’être qu’une fornication dégoûtante. Cela condamne l’amour à n’^être qu’une
abstraction qui habille et couvre la nudité de cette fornication.
Ce film est un cri dans le désert des religions qui croient que dieu est le
seul être que l’on doive aimer. Ce film est un cri de rage contre tous ceux qui
torturent les autres pour les empêche d’aimer qui ils veulent et comme ils
veulent. Ce film est un cri de certitude que ces oripeaux religieux qui
couvrent la misère de l’homme soumis et assujetti à une telle religion ne sont
que des cache-misère, des cache-sexe, des cache-passion qui devraient nous
faire honte.
Il n’y a rien de plus beau qu’aimer quelqu’un, quel qu’il ou elle soit, sans
la moindre pudeur et la moindre honte, sur les bancs publics de Brassens comme
sur les quais d’Amsterdam de Brel. Ces religieux rabaissent tellement le couvercle
du ciel sur nos âmes que l’on a l’impression de nous noyer dans un crachat
d’eau, de nous étouffer sous une tonne de sable, de nous ensevelir sous un
tombereau d’ordures sacrées.
Mais dieu que ce film est nostalgique sur un passé que nous savons hélas
encore loin d’être révolu. La preuve c’est qu’ils en sont encore à faire du
mariage une exclusivité hétérosexuelle procréative dans un temps où les
préservatifs, la contraception et l’avortement, dieu soit béni, font que
procréer est devenu le dernier des cadets des soucis de la majorité des gens,
sauf bien sûr pour les prêtres catholiques qui eux pourtant sont privés de
cette procréation sacramentelle comme si pour eux c’était une faute.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 3:39 PM
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Tuesday, December 25, 2012
How can life be so cruel even on the silver screen,
THE SUM OF US – 1994
A comedy, one
more, in this life that is so little comic indeed. We start with the promise of a revolution
coming through and we end with a request or piece of advice that you better be
home soon, and in between, love, romance, tragedy and a lot of empathy and
misery with a little bit of happiness sprinkled on top, at times angry
happiness because of the silly decision you took and it broke the potential
happy development you were hoping for and looking forward to getting on a
silver platter. You just got Saint John the Baptist’s head.
We are dealing
here with grown up men and women all in strange situations. A young gay man
living with his parents and the father behaves as if he did not know and he
turns ugly when it becomes news stuff on TV. Another gay man living with his
widower of a father who is not gay but accepts his son the way he is though he
is invasive, maybe an intrusive voyeur, and in a way blocks his son’s way to
happiness.
That same man
gets in touch with a lady through some meeting club and the two fall for one
another but the night when things were going to go through, New Year’s Eve, at
his place, the son being out for his own fun, she comes across some gay
magazines and cannot accept the fact that she had not been told before, and if
she had it would not have changed anything because she just does not want to go
across this line.
Just minutes
after she drove off, when the fireworks start celebrating the New Year, he has
a savage and wild heart attack or stroke and he will remain paralyzed on one
side and without the capability to speak any more. In other words she broke his
heart and that is not a metaphor, she literally did break his heart, boom.
That is sad,
very sad, but it is a comedy, so there must be a happy ending and life will
take care of some haphazard meeting of the two young men and then life will be
on tracks again. But gosh it is not easy to build your own happiness when you
are not a photocopy of the standard middle of the way unoriginal model imposed
by ethical and moral norms in our society, even when things have changed
legally. Between the law and reality there is more than a simple Strait of
Malacca: there are thousands of hostile pirates with weapons everywhere up over
their heads ready to raid your life to prevent you from being happy.
Enjoy the
details.
Dr Jacques
COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:53 PM
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# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:51 PM
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Il n'y a pas d'âge pour aimer
SALUT VICTOR – 1989
Un film d’un autre temps futur Qui nous vient du passé et nous parle de
toujours, de l’amour. Mais quel amour ! Quand deux hommes se rencontrent
en maison de retraite quand le grand âge les rend incapables de continuer à
vivre seuls. Ces deux hommes, Philippe et Victor, son tellement différents qu’on
croirait qu’ils n’ont rien en commun, qu’ils ne pourraient pas communiquer. Et
on se tromperait.
L’un sait qu’il est homosexuel comme il dit. L’autre ne se définirait ni
comme gay ni comme homosexuel, tout au plus un peu « fifi ». L’un a
quitté sa femme et ses enfants pour vivre trois ans avec un pilote d’avion qui
s’écrasera contre le flanc de la montagne. Trois ans de bonheur et une vie à
attendre que le ciel s’ouvre à lui. L’autre n’a jamais connu l’amour public,
simplement neuf semaines de bonheur avec un jeune Mexicain qu’il employait dans
son magasin d’antiquités et à qui il apprenait à lire et à écrire. Et lui aussi
perdra son amour qui fut pris sans retour, mais par les services de l’immigration.
Et autant Victor continua à vivre sa vie et à chercher des amis, y compris
encore quand il ne pouvait guère plus rien espérer et que sa route croisa, ou
plutôt son couloir croisa celui de Philippe, autant Philippe mena une vie de
célibat austère jusqu’au jour où son couloir croisa celui de Victor et où il
découvrit le bonheur d’aimer et qu’il put donner à l’autre le bonheur d’être
aimé et d’aimer à nouveau.
Ce ne pouvait être qu’un amour mental, émotionnel, passionnel, dans la tête,
les yeux et les oreilles et avec tout au plus une main sur l’épaule, une main
dans la main, une main sur le cœur, une embrassade, comme si alors le monde
allait s’arrêter.
Et la vie est cruelle qui appelle la mort quand le bonheur vous est promis,
même si ce n’est qu’une montée dans le ciel en montgolfière. Le cœur est l’esclave
de cette vie mortelle car on en meurt de la vie et on ne survit pas à cette
mort. Le film devient alors poignant car on ne peut que se dire que la vie est
injuste et pourtant la vie n’est qu’une partie de dominos aléatoire et
insensée, qu’un château de cartes monté sur une table en plein courant d’air,
un château en Espagne que l’on ne peut jamais réaliser. C’est un privilège d’être
en vie et on ne doit jamais douter que le moment de bonheur de cet instant-ci
risque fort d’être le dernier et de ne pas avoir de lendemain. Et ce n’est pas
une question d’âge. C’est une question de pure chance probabiliste qui dicte
votre fin comme elle a dicté votre début et chaque instant entre ces deux
points, entre votre alpha et votre oméga.
C’est trop triste mais c’est si beau de découvrir l’amour quand plus
personne n’ose espérer et de perdre celui qu’on aime ainsi sur le tard au
moment même où le bonheur est à son comble comme si le sol vous fuyait sous les
pieds. Et celui qui reste va réaliser le rêve le plus secret, qu’il est seul à
connaître, de son ami qui est parti comme si c’était la dernière chose au monde
qu’il se devait de faire. Et hélas qu’il survive longtemps ou pas ce sera bien
la seule et dernière chose qu’il se devait de faire. Et c’est là la beauté du
grand âge. Etre capable de découvrir le bonheur dans ces derniers instants et
de découvrir ou redécouvrir que le vrai bonheur c’est de donner un peu de joie
et de bonheur à quelqu’un qui essaie de se faire croire qu’il n’y a pas de
raison d’être triste alors même que son cœur voit bien lui que la fin est
proche et qu’il risque de finir dans la détresse.
On ne peut vraiment apprécier ce bonheur de la fin que quand on est proche
de cette fin. Permettre à l’autre de bien finir malgré tout le malheur qui s’accumule
comme nuages de tempête. Voilà l’ultime chance de survie dans la débandade
finale.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 9:42 AM
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Monday, December 24, 2012
Pastiche cachère du théâtre de boulevard européen
LET MY PEOPLE GO – 2011!!!!
Voilà une comédie de bon aloi, même si elle est un peu interlope. C’est à
la fois une comédie juive où les héros principaux, les Juifs bien sûr, font
tout de travers et causent catastrophe su catastrophe et ce le jour même de la
Pâque Juive. C’est vraiment noir à souhait, mais comme c’est le sort de tous
les Juifs de tout louper c’est plus qu’amusant, même si c’est un cliché
grossier et raciste.
Puis c’est aussi une comédie gay comme homosexuel, PD ou encore pédale et
tapette. On a tout en une seule soirée. Le mélo liquoreux, les amours
excessives et qui ne respectent rien, surtout pas l’amour, les passions sans
fond et sans limites qui ne savent même pas que le monde accepte les passions
mais qu’il ne faut pas qu’elles empêchent les planètes de tourner et les
étoiles de briller. Et là vraiment on en pleurerait de douleur, de tristesse et
de soulagement tout à la fois, même peut-être de plaisir.
C’est enfin une comédie européenne qui parle au moins trois ou quatre
langues, et si on ajoute l’hébreu elle est biblique et multilingue. Les amours
qui durent se doivent de traverser les frontières, les religions, les
croyances, les fois et les haines, et bien sûr beaucoup de crises car les
crises c’est comme les enfants, dès qu’on se marie on en fait toute une
brochette à rissoler, et pas pour rigoler. Et surtout en Europe on doit oublier
le passé qui n’est pas très propre. Alors on peut rire de tout après cet acte
de non souvenir qui ne veut surtout pas dire d’oubli.
De surcroit c’est une comédie familiale qui se permet de faire du père un
dieu sur terre mais qui n’a aucun pouvoir, aucun charisme, aucune autorité. Le
père est le dernier des Mohicans, une espèce en voie de disparition. Les enfants
sont tous des complices ennemis qui ne veulent qu’une chose : la victoire
de la fratrie et le bien de chacun avec le moins de haine possible. La haine n’est
que contre les goyim et pourtant il y a des goyim heureux et chanceux, même si
la plupart ne sont que des goyim. C’est simplement une question de ne pas mélanger
les serviettes de soie et les serviettes de toile de lin brodées à la main.
Amusant, mais un peut trop mixé et donc un peu beaucoup exotique pour la
plupart des malvoyants dans la salle.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:58 PM
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A trop vouloir dicter, les didascalies parasitent le sens.
Version non expurgée des quelques mots que certains sites commerciaux ne veulent pas que l'on cite.
SAMUEL BECKETT – FIN DE
PARTIE – CHARLES BERLING
Si on respecte les didascalies de Samuel Beckett cette pièce est un piège,
un piège clairement compris comme étant un piège à cons, donc pour tous ceux
qui voudraient la comprendre. Tous les éléments signifiants, ceux qui
structurent le sens et donc qui donnent la direction sémiotique sont
systématiquement dissimulés sous une pirouette de magicien qui rend risible ce
qui devrait nous servir de guide. Et la mise en scène de Charles Berling joue
la fidélité, bien obligée de toute façon en France près des ayant-droits qui
refusent la moindre variation.
Le décor joue sur un mur de fond construit sur des lignes obliques. Ça
c’est de la créativité et de la liberté. Mais Beckett a effacé une fois pour
toute la liberté dans sa devise républicaine réécrite : « Égalité,
essuyer et remettre ». Mais alors que reste-t-il dans cette nouvelle mise
en scène, dans toute nouvelle mise en scène ?
Un Clov vieilli avant l’âge qui traine les pieds comme une âme en peine,
perd la mémoire, se perd dans un espace clos et vide, se reperd en méandres
mentaux qu’il déroule devant nous morceau par morceau, en bribes, le seul repère
que lui laisse son maître, maître physique, maître à penser, maître de céans et
à en mourir en son propre repaire. En d’autres termes Clov s’est fait mettre à
tous les niveaux, dans tous les sens et même en travers toute sa vie de
dépendance par son maître absolu Hamm. Il s’est fait mettre et remettre à sa
place qui est en dessous du plus bas jour après jour et il a toujours
obtempéré, obéi, assumé et étrangement assouvi ses propres envies d’esclavage.
Un Hamm misérable, exécrable, méprisable de haine des autres, surtout
depuis qu’ils sont tous disparus à son œil mental, de haine du monde surtout
depuis qu’il ne peut plus le voir et qu’il veut nous faire croire qu’il
n’existe plus, de haine contre la vie elle-même qu’il nie dans les autres pour
mieux s’en repaître en lui seul dans les derniers instants qu’elle veut bien
lui condescendre. Il commande en chef, ordonne en désordre, somme en
soustraction ou en division, signifie de façon insensée à tous et à chacun de
ceux qu’il autorise à encore ne pas mourir autour de lui. Nous sommes enfermés
dans sa cécité qui devient notre nécessité absolue et par là même la nécessité
impérative de nier cette nécessité et de fuir sa purulente cécité.
Nagg et Nell ont la partie facile car il les a rejetés dans des poubelles
qu’il leur est aisé de refermer et dont il leur est commode de ne pas sortir.
Ils n’entendent qu’à moitié les ordres et encore ne les respectent en rien.
Nell lui meurt d’ailleurs entre les doigts. Heureux soient ceux qui n’ont qu’un
couvercle pour horizon et qu’une poubelle pour ligne de mire. Il ne leur reste
qu’à attendre le passage de la benne.
Le décor est rendu vomissable par le metteur en scène. Outre les obliques pseudo-verticales,
outre l’absence de lumière d’un clair obscur blafard, outre l’absence de
mobilier qui rend signifiants des éléments disparates et sans contenu, sinon
des cadavres en sursis, outre la crasse systématique de ce décor couleur caca
et rien d’autre, ce décor ne signifie qu’une seule chose, que l’esprit
pourrissant et pourri de fond en comble de Hamm qui pense le monde à son image,
l’image d’une catastrophe ambulante qui domine tout de sa gaffe impuissante et
inutile puisqu’il n’a ni roue ni eau, que cet esprit n’est ni saint ni sacré ni
sacré-saint. Sa gaffe n’est qu’une image de son impotence sexuelle comme un
grossissement de l’organe qu’il n’ aplus, tout comme son chien sans sexe et à
trois pattes, bien sûr comme tout ce qui le concerne, de son mouchoir
ensanglanté comme le linceul d’un Ponce Pilate qui se prendrait pour le Christ
à ses lunettes noires de devin ayant perdu la vue.
Et Beckett joue sur les mots repères pour nous faire rire de l’incongru qui
pourtant est la clé du mystère. Le pantalon raté, loupé, bousillé, foutu du
tailleur « nin rin » foutu (en picard dans mon texte) de faire une
braguette, un poignard et quatre boutonnières. Amusant d’ailleurs que Beckett
ne sache pas le mot technique de « poignard » et qu’il se perde dans
l’entrejambe. Cela d’ailleurs devrait nous aider à comprendre le centre de
l’histoire, comme le môme qui se regarde le nombril, enfin dans cette
direction, et comme on dit chez nous : « Quand je dis le nombril,
vous voyez ce dont je parle. » Et puis on a « plus haut que son cul »,
puis les fesses, puis l’oiseau qui se niche entre les seins de la bien aimée,
mais qui est tout emmerdé, et l’acteur fait rebondir ce dernier terme à loisir,
et la liste de ces incongruités scatologiques, pornographiques, s’allongent
sans fin. Et il suffit de l’apparition d’un garçon, pour que Hamm ordonne
d’aller l’exterminer et pour que Clov s’habille de neuf pour l’aller capturer
tout comme Hamm l’a capturé lui il y a un certain nombre d’années.
On comprend alors pourquoi Clov ne peut pas s’asseoir. Le pauvre. C’est que
Hamm a le plaisir callipyge mais par le mal-traitement des fessiers d’autrui.
Le sens ne peut venir vraiment que des trois pièces de la trilogie. Dans En attendant Godot Vladimir et Estragon
sont bloqués dans une routine qui ne même à rien sinon à l’attente, mais ils
reçoivent deux pièces dans la pièce qui montrent la suite, Lucky l’esclave
soumis et consentant qui d’esclave empressé devient un soignant compassionné
d’un Pozzo qui de maître tout puissant est devenu un aveugle qui a perdu son
chemin. Et Vladimir et Estragon qui sont eux aussi des esclaves, les esclaves
d’une routine de l’attente imposée par Godot et transmis par deux frères, l’un
après l’autre, le premier remplacé par le second parce qu’il a été maltraité
par Godot, leur maître à eux deux. Pas de fuite possible. Dans Fin de Partie la fuite est possible,
préparée, envisagée, rhabillée en costume qu’on dira de ville dès qu’un appât
en forme de garçon se présente à soixante quatorze mètres, mais immobilisée à
la porte attendant la mort du maître qui n’est alors plus qu’un prédateur privé
de sa prédation par l’impotence, l’impuissance et l’informité. Il faudra
attendre Oh Les Beaux Jours pour
qu’enfin le départ soit possible et que la proie d’antan devienne le prédateur
à son tour dès que l’envie s’en fait suffisamment sentir et que le prédateur,
femme cette fois, soit suffisamment ensevelie dans son sable. Mais il faudra
aussi considérer les versions anglaises postérieures (dans le temps bine sûr
pas dans les fessiers) qui révèlent par des adaptations particulières ce sens
de façon beaucoup plus claire. Cachez ce petit garçon que je ne saurais que
prendre s’il n’est pas enfermé.
Beckett quelque part est un génie de l’illusion qui utilise son art pour
dissimuler le sens derrière des éléments non pas disparates mais risibles de
par leur environnement, et quand on rit de quelque chose on a tendance à croire
que c’est absurde. Je regretterai qu’ici Charles Berling ait jugé bon de donner
à Hamm un nez rouge qui suggère le clown. Il est tout sauf ça. Il est le grand
prêtre sacrifié à l’autel de quelque dieu sans nom mais non sans appétit pour
que puisse naître son successeur. Que meure le prédateur vieillissant pour que
vive le prédateur renaissant.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:20 AM
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Sunday, December 23, 2012
Gay adoption runs into a lot of bureaucracy
PATRIK 1,5
A film all
based on qui pro quos. A gay married couple in Sweden comes into a new neighbourhood.
Goran is a doctor and Sven is his husband. They were accepted for adoption but
they were finally answered that no country in the world accepts to entrust a
child for adoption to a homosexual couple. The deception is great but one day a
letter arrives from social services. It contains a mistake and they are
announced they will get a child of 1.5 years of age, Patrik is his name.
Unluckily the
kid that arrives is in fact 15, mother dead, father unknown, ten years in
foster homes and institutions, a lot of delinquent acts, etc. Sven panics
completely whereas Goran accepts the child, or rather teenager. Strangely
enough Patrik is going to help Goran and Sven get accepted in the neighbourhood
because he becomes the gardener of everyone, for money of course, and he
becomes the skateboard coach of the kids in the street, etc.
The end is a
happy ending of course and it is not the real interest of the film. The real
interest is to show that after and beyond all kinds of prejudices people deeply
need at any age simple contact with others, contact that is called love and
that it has nothing to do with sex really. Love is the food of angels and all
children, and all people should be angels and get their ration, and even more
that that everyday, of love.
And it is so
simple at times to find what can give someone the certainty they are loved, the
guarantee they will be loved. Of course it is not simple and it cannot be easy
to do but it is needed, provided people get out of their fears and fear is bigotry
most of the time. We have no reason to be afraid of anything. To give a child
one’s own shirt for that child to look good when he needs to look good is more
important than all the treasures of Arabia.
That’s the
message of this film, and as such it works marvellously.
Dr Jacques
COULARDEAU
The perfect devil's trap
or
The devil is a bigot
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 3:11 PM
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I am flabbergasted by that beauty
LEONARDO VINCI – ARTASERSE – PHILIPPE
JAROUSSKY – MAX EMMANUEL CENCIC – DANIEL BEHLE (tenor) – FRANCO FAGIOLI – VALER
BARNS-SABADUS – YURIY MYNENKO – CONCERTO KÖLN – DIEGO FASOLIS – 2012
This rare “Dramma
per musica”, in other words opera, is admirable in many ways, and it should
deserve a long commentary if not a study in depth. I am only going to make a
few remarks. I will keep the fact that this recording is an all-male recording
for the end.
Note the action
takes place in Persia,
hence everything is possible since they have very cruel gods over there. We must
be surprised by nothing. Let’s first look at the plot. The king of Persia, Serse,
is assassinated by Artabano, the commanding officer of the royal guard. This
Artabano is plotting the end of this dynasty, along with the main general of
the army, Megabise. Artabano then tells Serse’s son, Artaserse, that the
culprit is his brother Dario. Artaserse orders him to capture Dario and put him
to death, which is done very diligently. Artabano’s plot is in fact to kill
Artaserse too but within a military putsch that will bring his own son, Arbace,
to the throne as the liberator of the people and the country. Thus after
killing Serse, he had given the bloody sword to his son and told him what he
had just done, which deeply perturbed the son. Artabano thinks that his son is
going to play the game because he was banned from the palace by Serse because
he had dared ask for Mandane’s hands, Artaserse’s sister, Serse’s own daughter.
To understand the situation we need to add at this moment that Arbace has a
sister, Semira, who is deeply in love with Artaserse and Artaserse is in love
with Semira too. But Artabano has negotiated Semira’s marriage with Megabise to
get the general’s support in his plot. Finally Artaserse and Arbace are friends
and their friendship is probably more love than just simple friendship, if
there is a difference between the two.
At this point
then, the opera is setting one against the other two love relations between
four men. Artabano and his son Arbace, filial and fatherly love on one hand.
This love implies that the son will never speak against his father and that the
father will do anything he can to serve his son, even if the son does not agree
or approve. On the other hand the love between the two friends Artaserse and
Arbace and that love will lead Artaserse to trying all he can to save his
accused friend Arbace who was found in the palace garden with the bloody sword
that killed Serse and in a state of total derangement. Artaserse appears here
as a childlike character who makes all types of mistakes because he reacts like
a child, without thinking. He is reactive and in no way mental. He orders the
death of his brother without wondering why his brother would have killed their
father. He then orders Artabano to be the judge of his own son, thinking the
father would show some clemency or leniency in, judging and sentencing his own
son. Later on he will order the death of Arbace on one piece of information,
Arbace’s leading the rebellion, just before it is revealed to him that Arbace
has just brought the mutinous army down and killed Megabise. Finally he will
order the death of Artabano when Artabano confesses the plot and his guilt, and
it will take a lot of energy on Arbace’s side to convince him to be clement. It
is useless to insist on the fact that the childlike clear voice of Philippe
Jaroussky fits perfectly in that childish personality.
But the love
between Artaserse and Arbace is so deep that we wonder at times if it is not
more than love or friendship and we feel at times the relation that should
exist between the prince, and then king, and the son of the commander of his
royal guard is not inverted. It clearly seems so when we consider the two
voices. Franco Fagioli has a deeper voice than Philippe Jaroussky and the music
emphasizes this contrast so that at the end, when Arbace convinces Artaserse to
be clement Arbace sounds like the man who is sound and able to make sound
decisions whereas Artaserse sounds like the child, teenager or young man who is
just able to understand and accept what Arbace tells him. The dominant
character is Arbace. So that is more than love or friendship. That is a
relation of political and mental dominance, developed and accepted by both men.
Arbace becomes Artaserse’s counsellor but founded on a deep loving relation
between the two men which enables the King to follow his friend’s advice, or
rather decisions. This is all the more true when at the beginning of the third
act Artaserse helps, and in fact orders, Arbace to escape before he be
executed, what’s more by his own father. It is this act that will enable the
end and the defeat of the rebellion.
Then we can
wonder at this point why Artabano is the only tenor among the men, all the
others being countertenors. The question is particularly important since the
opera was created in 1730 in
Rome. The tenor
here is two things: first a father who is suffering tremendously when his own
plot sets his own son in a tremendous danger and when he sees that the failure
of the plot might get his son in even greater danger. He has the deeper voice
of a tenor and that fits with his being a father, and what’s more a commanding
father, if we can say so, that commands his son around and commands such a
level of filial love in his son that Arbace will accept to play the game and
remain silent when he finally knows the plot and his father’s crime, even when
he is accused of this very crime. He commands such a level of authority with
his daughter Semira that she accepts to marry Megabise though she clearly says
she will never love him and Megabise clearly says that what is important for
him is to possess the body named Semira and in no way her love. This vision of
love as a pure sexual commodity is nearly shocking for a modern audience,
though the worse side is Semira’s submission to her father’s decision that
turns her into a sexual sellable valuable and nothing else. And he commands
such authority over Megabise that this latter one accepts to support the plot
just with Semira as the prize of the venture. Yet in the last act Megabise
becomes quite pressing as for the plot because Artabano is wavering because of
the situation of his own son who has escaped his jail and is announced as being
dead, which determines in him a new motivation that is limited since it is to
kill Artaserse, the king, before he can kill himself in expiation of his son’s
death. That love between a father and a son is explored in such detail and
poignancy that we can consider this element as one of the two major themes of
the opera.
The second is
the love between Artaserse and Arbace as we have seen. We could wonder which
one is first and which one is second. But the question is flawed. The two
loving relations and the conflict between these two loving relations are the
heart and core of the opera. And there again the contrast between Artabano, a
tenor, and his son Arbace, a slightly deep countertenor, is perfect both to set
the father in his dominant position of authority and to set the son in a
challenging position that is as submissive as necessary and possible, and yet
represents the man who is going to fail the plot and kill the main associate of
his father. That voice needs to be a countertenor with enough depth to convey
this challenging role. And at the end when Arbace pleads for clemency in the
name of his father with Artaserse the contrast of this slightly deeper voice is
perfect with the rather childlike voice of Artaserse. Note that all along the
opera when Arbace was expressing his despair of being entangled and imprisoned
in a plot he disagreed with and rejected though he had to accept it and support
it since it was coming from his father Franco Fagioli had a vibrating voice
that fitting perfectly that dilemma.
We should add
one more situation having to do with this tenor voice. Artabano is the one who
is going to assist Artaserse in his oath as a king that ends with drinking a
cup of wine. He has poisoned that cup. Artaserse is saved by the announcement
of the rebellion outside. Later when Arbace arrives he is going to swear his
innocence to the Gods with the same cup of wine as the sealing ritual, hence
drinking the wine poisoned by his own father. That’s the element that will trigger
Artabano’s confession to save his son. You can see the strategic position of
this tenor voice in the first oath ritual, the dark voice of the plotting
killer, and then the same strategic position of the tenor voice interrupting
the two countertenors and his own son in that second oath ritual to save his
son and confess his crime. That’s dark indeed and this confession does not
bring any light into the picture of this damned soul. When all that is
understood we can understand the place of the tenor in such a very dark and yet
central position by the fact that we are a long time before Beethoven’s redefinition
of the tenor as the heroic voice of the opera with Fidelio, a new definition
that will triumph in Italy and Germany with Italian operas by Rossini, Verdi
and a few others and with Wagner and later Richard Strauss.
But then we can
wonder about the presence of the two women. They are indispensible to make the
opera acceptable in the 18th century. Semira is only some
exchangeable goods for her father and his co-plotter. But she is also the one
Artaserse loves. Mandane is the one Arbace loves. Are these two loves
negligible? That would be a mistake to believe so.
These two loves
are present at the very beginning of the opera but as soon as Serse’s death is
announced things change very fast and Arbace disappears to be brought back on
the stage as the accused killer. Then Mandane becomes a fury asking for
immediate vengeance without a trial if possible, and when Arbace is sentenced
to death by his own father Semira becomes a second fury demanding the
recognition of her brother’s innocence without any proof, just on the basis of logic
and respect, on the basis of her own certainty. The confrontation of the two in
the third act is such a show of total sectarianism that we wonder if these
women were ever in love. They declare their mutual hatred. Mandane sings, in
tears for her lost love:
“Ungrateful Semira,
I cannot bear
Such hatred, such fury,
From your enraged heart.”
And Semira
sings in her turn, probably in tears herself though maybe with some diatance:
“Madwoman, what have you done? I thought
By expressing my fears I might
Lessen them, but I have only increased them.
I thought I could soothe my heart
By offending Mandane
But I have pierced her heart without healing mine.
It is not true that our own troubles
Are lightened when we see
Another weeping.
For the sight of sorrow
Only prompts us
To further sighing.”
And yet the
only duet of the whole opera will be just one scene later the conclusion of the
confrontation of Mandane and Arbace before Arbace leaves the palace as
Artaserse has ordered him to do. But the structure is complex since we have
first Arbace (3 lines), then Mandane (three lines), six short exchanges between
them and finally the real duet in two parts (two lines + three lines), and then
a coda of the whole section all over again. It is interesting to see the
despair of Arbace and the inflexibility of Mandane at this crucial moment
before Arbace’s departure that will enable him to defeat the rebellion and kill
Megabise.
“ARBACE
You want me to live, my beloved,
But if you deny me your love
You will cause my death.
MANDANE
Oh God, what bitter sorrow!
My blushes should be enough for you;
I cannot say more.
ARBACE
Listen to me …
MANDANE
No
ARBACE
You are …
MANDANE
Out of my sight …
ARBACE
My love …
MANDANE
Leave me, for pity’s sake.
BOTH
Oh gods,
When will your cruelty end?
If through such great sorrow
I do not die of grief,
What is the anguish that can kill?”
I don’t think I
have to explain the extreme ambiguity of the final duet since they both sing
the same thing and for each one of them it has a completely different meaning.
The two women
do not close the opera. The end is the final and long exchange between
Artaserse and Arbace about the necessity and beauty of clemency that exiles
Artabano and this exile saves his life. The love for the women is not even,
alluded to, the possible marriages are not an issue then. Then we can conclude
the two women were there only to prop up, emphasize and amplify the two loving
relations between Artaserse and Arbace on one hand and Arbace and Artabano on
the other hand, the former by setting Mandane on Artaserse’s side and Semira on
Arbace’s side, and the latter by setting Semira on Arbace’s side as Artabano’s
daughter..
Then we can
easily see that the choice of having two countertenors instead of two sopranos
is quite justified since it gets the sexual element out of the picture since
after all this sexual aspect is absolutely minor and secondary. Even in the
voices the feminine presence is eliminated. Then the various one-on-one of
these two women with male characters are not sexual but purely abstract,
mental, political, or ethical. No love is wasted in that opera at all, no love
whatsoever, meaning of course love between a man and a woman and a possible
marriage and sexual encounter. The only marriage that is envisaged ends up with
Arbace killing Megabise, and even so that marriage of Meagbise and Semira was
certainly not a love affair.
Some may say
that gives a gay dimension to this opera and they will be wrong since at no
time is there any mention of such a gay sexual encounter between Artaserse and
Arbace. We will of course consider the relation between Arbace and Artabano has
nothing incestuous in it. In fact we are dealing with a society in which men
have the upper hand in all matters and women are nothing but an everyday
commodity that has to be in conformity and agreement with everyday demands and
requirements. So if they are a commodity in society they cannot be in anyway
put forward. They maybe should be sent back to the harem or the gynaecium.
And what about
the music?
Rich
recitatives and very powerful arias and one admirable duet. These arias express
a tremendous palette of emotions, feelings, passions, mental states, etc. It is
in line with the best music of the 18th century though I would say
it does not have the brilliance of Handel nor the virtuosity of Vivaldi but it
is quite pleasant and engaging for a drama that is absolutely bleak though it
ends in the best Mozartian way though without the love that Mozart was so keen
on singing and expressing everywhere and all the time, I mean the sexual love
between men and women. The main asset of this opera is definitely the
phenomenal use of countertenors who must have been countertenors and castrati
at the time of creation.
Dr Jacques
COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:23 AM
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Saturday, December 22, 2012
The Hobbit plays with a bottle in the sea. Un Hobbit à la mer
LE HOBBIT
UN VOYAGE INATTENDU – THE HOBBIT AN UNEXPECTED JOURNEY
LA BOUTEILLE SANS LA LIQUEUR. J’attendais beaucoup
mieux de ce court roman, l’ancêtre du Seigneur des Anneaux, par Tolkien, le
grand Tolkien, et ce court roman est un chef d’œuvre qui devient un film pour
jeunes ados pas même encore boutonneux.
S’il n’y avait pas les effets spéciaux, ce serait
un bien pauvre film. Les effets spéciaux sauve la chose mais ils ne donnent ni
profondeur ni densité au film et ils ne créent ni sympathie, ni empathie, ni
compassion. Ils n’apportent que de l’action et de la vitesse. Rien de bien
sublime pour les spectateurs qui aiment les émotions humaines et fortes.
Ce Hobbit Bilbon Sacquet, un petit homme qui vit dans les racines de quelque arbre, en totale
isolation du monde, ou presque, consacrant sa vie au savoir et à sa collecte,
un savant, un lettré, un érudit, un maître de l’esprit, un philosophe, et quoi
encore ? Tout le reste. Il n’a aucune envie d’aller à l’aventure mais il
est piégé par une bande de nains qui le provoquent dans sa dignité et sa
vanité.
Et en plus il n’est pas vraiment désiré. Il est
simplement nécessaire dans la mission de ces nains qui se sont fixé l’objectif
de reconquérir leur royaume perdu sous les flammes d’un dragon Smaug il y a longtemps et qui sont
pourchassés par des gobelins, des orques et quelques wargs sans compter les
toutes nouvelles araignées géantes et quelques sorciers maléfiques, ainsi risquant
de mourir sous les dents de ces êtres monstrueux qui n’ont d’esprit que de grandes gueules
et de cerveau que de grandes dents, et je ne dirait rien de leur psychisme
réduit à leur salive et leurs crachats de morve mortelle et vénéneuse.
Et c’est pourtant ce petit voleur de Hobbit qui va
donner une leçon de courage aux nains trop rapidement découragés devant
l’hostilité du monde.
Mais ce que je regrette le plus c’est que malgré
la longueur du film le réalisateur a réussi à couper un petit roman en tranches
et vous n’aurez donc que la première étape cette année, en espérant que celle
de l’an prochain sera la dernière, mais je n’en jurerait pas si j’étais vous.
Alors allez jouir des effets spéciaux et des
cabrioles numériques et numérisées, et d’ailleurs fort nombreuses, sorties tout
droit des ordinateurs des studios d’Hollywood. Même les beaux (et enfin une
femme dans tout ce film, on ne peut pas dire que l’on soit envahi par la
sexualité et le désir), graciles, légers, élégants mais aussi prudents qu’une
bande d’ermites au fond de leur caverne dorée ne sont pas utilisés comme ils le
devraient et le papillon qui va chercher les grands oiseaux qui sauvent la mise
n’est ni clair ni expliqué. Dommage. On aurait pu faire tellement mieux sur ce
chef d’œuvre de littérature fantastique.
Dr Jacques COULARDEAU
That’s not a serious film about Tolkien and
his “The Hobbit” novel, the novel before the “Lord of the Rings” series. That’s
a movie for young teenagers. Action is primary and slightly primitive too. And
what’s more they cut up a one volume book into slices.
Apart from that disappointment, we have to
say it is well done and the special effects are perfect but they are nothing
but special effects and they produce no sympathy, empathy or compassion. They
just produce surprise and movement.
So what about that Hobbit Bilbon Sacquet, one of these simple short men who live
somewhere underground among the roots of some trees, who dedicate their lives
to studying and accumulating knowledge about everything and the rest. Scholars,
savants, scientists, how can he go on roads and run after adventure? Hobbits
just can’t, full stop, period, endgame and endpoint.
So what about this particular Hobbit who is
literally kidnapped by shame into joining an adventure in which he is not
really wanted but just opportunistically needed. But his presence is resented
by some of these dwarves he is supposed to travel with and help re-conquer
their own kingdom out of which they have been ousted by a fiery dragon Smaug a long time ago and are since then chased by all kinds of monsters like
trolls, goblins, orcs or whatever these
monstrous monsters are.
The elves are beautiful and charming, grand
and elegant, cultivated and prudent and yet they are not used to the utmost
level they could have served. They are just nearly an obstacle on the road,
along the way, that has to be pushed aside and then a beautiful butterfly will
bring the big birds who will save the situation in its last dire strait but
nothing is made as clear as it should be. We are just piling up or stringing
down one event after another in some kind of pearl necklace.
Too bad because this novel by Tolkien is by
far a masterpiece, but not the film, in spite of its length for just a first
slice.
Dr Jacques COULARDEAU
UNE BOUTEILLE A LA MER
Roméo et Juliette en bande de Gaza. L’impossible n’est jamais vraiment
impossible. Il y a toujours un moyen de passer au travers des murs les plus
épais.
La Palestine vit depuis 1947 le résultat du manque de courage des Anglais
en premier lieu et des occidentaux en général après leur crise de culpabilité
parce qu’ils ont été incapables d’empêcher le génocide anti-juif des Nazis.
L’ONU entièrement dominée par les Anglo-Saxons sur la question du Moyen Orient
dont le protectorat se partageait entre la France et l’Angleterre entre les
deux guerres mondiales n’a pas eu le courage de faire les choses proprement et
a cédé aux intégristes modérés qu’étaient les Sionistes en Palestine. Ils ont
créé un état, Israel, et ils ont oublié de créer un second état la Palestine,
laissant le territoire concerné dans une situation de non-état.
Aujourd’hui la bande de Gaza est entre les mains du Hamas intégriste
musulman qui impose sa violence aux populations entassées dans cette bande de 15 kilomètres sur 10
la coupant ainsi du reste de la Palestine. L’ONU vient juste d’avoir le courage
de reconnaître La Palestine comme un état ayant le droit d’exister bien que pas
encore d’être représenté en tant qu’état à l’ONU, mais aussitôt la faiblesse
apparaît et laisse faire la droite israélienne qui tente de couper la Cisjordanie
en deux pour empêcher encore plus la constitution d’un état palestinien en
coupant le territoire en trois morceaux séparés.
Le film se situe dans cet enfer politique et militaire. Une jeune
israélienne, Tal, d’origine française, de Créteil à vrai dire, lance une
bouteille à la mer qui échoue sur la plage de Gaza et est recueillie par un
jeune homme de Gaza, Gazaman, alias Naïm, or vice versa si vous préférez.
Comment pourront-ils se retrouver ?
Gazaman s’inscrit au Centre Culturel français pour apprendre le français et
ensuite obtenir une bourse d’un an à Paris pour poursuivre ses études là-bas.
Ils s’entreverront quand Naïm conduit par le directeur du Centre Culturel
Français pénètre en Israél pour traverser jusqu’en Jordanie et prendre l’avion
pour la France. Aucun arrêt possible, simplement une vision fugace d’une
portière de voiture, la glace baissée à une jeune fille sur le rebord de la
route. Pas d’alouette du matin pour chanter le départ de l’exil après la
jouissance de la nuit.
Le film est fait avec beaucoup de tendresse mais aussi beaucoup de retenue.
On sent les passions hostiles d’un côté comme de l’autre mais on ne montre pas
la force de ces passions d’un côté comme de l’autre avec la violence
nécessaire, la violence mentale de parents se sentant trahis par leur fille ou
d’un oncle, d’un cousin et d’une mère enfermés dans le ghetto de la haine.
Seule la mère échappe un peu à cette violence mais elle nous échappe aussi dans
sa logique illogique car pas suffisamment précisée.
L’amour qui réussit à survivre à cet océan de haine d’un côté et cette
montagne de vengeance de l’autre, et définitivement vice versa, n’en sort pas
aussi fort qu’il aurait du. La fausse rencontre est trop évanescente, trop
rapide, trop sans profondeur, même pas un instant d’immobilisation des corps et
des regards. Une vague promesse de se rencontrer à Paris, le sanctuaire ou même
la cathédrale de toutes les amours du monde. Mais on reste sur sa faim du fait de
cette absence d’une scène finale qui soit vraiment forte.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 5:33 AM
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