LE HOBBIT
UN VOYAGE INATTENDU – THE HOBBIT AN UNEXPECTED JOURNEY
LA BOUTEILLE SANS LA LIQUEUR. J’attendais beaucoup
mieux de ce court roman, l’ancêtre du Seigneur des Anneaux, par Tolkien, le
grand Tolkien, et ce court roman est un chef d’œuvre qui devient un film pour
jeunes ados pas même encore boutonneux.
S’il n’y avait pas les effets spéciaux, ce serait
un bien pauvre film. Les effets spéciaux sauve la chose mais ils ne donnent ni
profondeur ni densité au film et ils ne créent ni sympathie, ni empathie, ni
compassion. Ils n’apportent que de l’action et de la vitesse. Rien de bien
sublime pour les spectateurs qui aiment les émotions humaines et fortes.
Ce Hobbit Bilbon Sacquet, un petit homme qui vit dans les racines de quelque arbre, en totale
isolation du monde, ou presque, consacrant sa vie au savoir et à sa collecte,
un savant, un lettré, un érudit, un maître de l’esprit, un philosophe, et quoi
encore ? Tout le reste. Il n’a aucune envie d’aller à l’aventure mais il
est piégé par une bande de nains qui le provoquent dans sa dignité et sa
vanité.
Et en plus il n’est pas vraiment désiré. Il est
simplement nécessaire dans la mission de ces nains qui se sont fixé l’objectif
de reconquérir leur royaume perdu sous les flammes d’un dragon Smaug il y a longtemps et qui sont
pourchassés par des gobelins, des orques et quelques wargs sans compter les
toutes nouvelles araignées géantes et quelques sorciers maléfiques, ainsi risquant
de mourir sous les dents de ces êtres monstrueux qui n’ont d’esprit que de grandes gueules
et de cerveau que de grandes dents, et je ne dirait rien de leur psychisme
réduit à leur salive et leurs crachats de morve mortelle et vénéneuse.
Et c’est pourtant ce petit voleur de Hobbit qui va
donner une leçon de courage aux nains trop rapidement découragés devant
l’hostilité du monde.
Mais ce que je regrette le plus c’est que malgré
la longueur du film le réalisateur a réussi à couper un petit roman en tranches
et vous n’aurez donc que la première étape cette année, en espérant que celle
de l’an prochain sera la dernière, mais je n’en jurerait pas si j’étais vous.
Alors allez jouir des effets spéciaux et des
cabrioles numériques et numérisées, et d’ailleurs fort nombreuses, sorties tout
droit des ordinateurs des studios d’Hollywood. Même les beaux (et enfin une
femme dans tout ce film, on ne peut pas dire que l’on soit envahi par la
sexualité et le désir), graciles, légers, élégants mais aussi prudents qu’une
bande d’ermites au fond de leur caverne dorée ne sont pas utilisés comme ils le
devraient et le papillon qui va chercher les grands oiseaux qui sauvent la mise
n’est ni clair ni expliqué. Dommage. On aurait pu faire tellement mieux sur ce
chef d’œuvre de littérature fantastique.
Dr Jacques COULARDEAU
That’s not a serious film about Tolkien and
his “The Hobbit” novel, the novel before the “Lord of the Rings” series. That’s
a movie for young teenagers. Action is primary and slightly primitive too. And
what’s more they cut up a one volume book into slices.
Apart from that disappointment, we have to
say it is well done and the special effects are perfect but they are nothing
but special effects and they produce no sympathy, empathy or compassion. They
just produce surprise and movement.
So what about that Hobbit Bilbon Sacquet, one of these simple short men who live
somewhere underground among the roots of some trees, who dedicate their lives
to studying and accumulating knowledge about everything and the rest. Scholars,
savants, scientists, how can he go on roads and run after adventure? Hobbits
just can’t, full stop, period, endgame and endpoint.
So what about this particular Hobbit who is
literally kidnapped by shame into joining an adventure in which he is not
really wanted but just opportunistically needed. But his presence is resented
by some of these dwarves he is supposed to travel with and help re-conquer
their own kingdom out of which they have been ousted by a fiery dragon Smaug a long time ago and are since then chased by all kinds of monsters like
trolls, goblins, orcs or whatever these
monstrous monsters are.
The elves are beautiful and charming, grand
and elegant, cultivated and prudent and yet they are not used to the utmost
level they could have served. They are just nearly an obstacle on the road,
along the way, that has to be pushed aside and then a beautiful butterfly will
bring the big birds who will save the situation in its last dire strait but
nothing is made as clear as it should be. We are just piling up or stringing
down one event after another in some kind of pearl necklace.
Too bad because this novel by Tolkien is by
far a masterpiece, but not the film, in spite of its length for just a first
slice.
Dr Jacques COULARDEAU
UNE BOUTEILLE A LA MER
Roméo et Juliette en bande de Gaza. L’impossible n’est jamais vraiment
impossible. Il y a toujours un moyen de passer au travers des murs les plus
épais.
La Palestine vit depuis 1947 le résultat du manque de courage des Anglais
en premier lieu et des occidentaux en général après leur crise de culpabilité
parce qu’ils ont été incapables d’empêcher le génocide anti-juif des Nazis.
L’ONU entièrement dominée par les Anglo-Saxons sur la question du Moyen Orient
dont le protectorat se partageait entre la France et l’Angleterre entre les
deux guerres mondiales n’a pas eu le courage de faire les choses proprement et
a cédé aux intégristes modérés qu’étaient les Sionistes en Palestine. Ils ont
créé un état, Israel, et ils ont oublié de créer un second état la Palestine,
laissant le territoire concerné dans une situation de non-état.
Aujourd’hui la bande de Gaza est entre les mains du Hamas intégriste
musulman qui impose sa violence aux populations entassées dans cette bande de 15 kilomètres sur 10
la coupant ainsi du reste de la Palestine. L’ONU vient juste d’avoir le courage
de reconnaître La Palestine comme un état ayant le droit d’exister bien que pas
encore d’être représenté en tant qu’état à l’ONU, mais aussitôt la faiblesse
apparaît et laisse faire la droite israélienne qui tente de couper la Cisjordanie
en deux pour empêcher encore plus la constitution d’un état palestinien en
coupant le territoire en trois morceaux séparés.
Le film se situe dans cet enfer politique et militaire. Une jeune
israélienne, Tal, d’origine française, de Créteil à vrai dire, lance une
bouteille à la mer qui échoue sur la plage de Gaza et est recueillie par un
jeune homme de Gaza, Gazaman, alias Naïm, or vice versa si vous préférez.
Comment pourront-ils se retrouver ?
Gazaman s’inscrit au Centre Culturel français pour apprendre le français et
ensuite obtenir une bourse d’un an à Paris pour poursuivre ses études là-bas.
Ils s’entreverront quand Naïm conduit par le directeur du Centre Culturel
Français pénètre en Israél pour traverser jusqu’en Jordanie et prendre l’avion
pour la France. Aucun arrêt possible, simplement une vision fugace d’une
portière de voiture, la glace baissée à une jeune fille sur le rebord de la
route. Pas d’alouette du matin pour chanter le départ de l’exil après la
jouissance de la nuit.
Le film est fait avec beaucoup de tendresse mais aussi beaucoup de retenue.
On sent les passions hostiles d’un côté comme de l’autre mais on ne montre pas
la force de ces passions d’un côté comme de l’autre avec la violence
nécessaire, la violence mentale de parents se sentant trahis par leur fille ou
d’un oncle, d’un cousin et d’une mère enfermés dans le ghetto de la haine.
Seule la mère échappe un peu à cette violence mais elle nous échappe aussi dans
sa logique illogique car pas suffisamment précisée.
L’amour qui réussit à survivre à cet océan de haine d’un côté et cette
montagne de vengeance de l’autre, et définitivement vice versa, n’en sort pas
aussi fort qu’il aurait du. La fausse rencontre est trop évanescente, trop
rapide, trop sans profondeur, même pas un instant d’immobilisation des corps et
des regards. Une vague promesse de se rencontrer à Paris, le sanctuaire ou même
la cathédrale de toutes les amours du monde. Mais on reste sur sa faim du fait de
cette absence d’une scène finale qui soit vraiment forte.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 5:33 AM