Saturday, August 31, 2013
To fight homophobia you must refuse provocation or compromission
THE MATTHEW
SHEPARD STORY – 2002
This is a short film about a
young man who was the victim of some homophobic hatred. No matter what the
circumstances could have been, no matter what the condition, language or behavior
everyone could have demonstrated, killing someone just because he is different
is simply absurd. And I say any difference cannot justify killing him, her or
them illegally or legally. All act of lethal violence against any one has no
justification at all.
But in this film, in this case
the emphasis is not so much set on the son who finds out he is gay in high
school, probably when he went to his first homecoming dance with a girl he
could not cope with, but about his parents who had accepted this fact, about
the parents after his death, after the first part of the trial that convicted
the killer, a young man like Matthew, of the crime, and before the second part
of the trial when the jury is going to decide on the sentence. The death
penalty is sure but a plea can always be accepted by the parents.
The question is what can the
parents do? What would Matthew tell them to do? Will he require the death
penalty or will he request mercy for his killer? If Matthew was a beautiful
person;, an intelligent person, a gracious person, he must have known violence
leads to violence and some one some time must stop the hate machine and say:
“Okay, you killed me. Okay you meant to kill me and you abandoned me in a place
where I took two days to bleed to death, to die, before my body was discovered.
Okay you intended to kill and to torture. But you did all that from a crooked
belief that people who are different have to be gotten rid of and that did not
come from you, and anyway I cannot find closure and peace in your death. I can
only find closure and peace in forgiving you and hoping you will forgive
yourself.
I regret a little the father
decided to follow another line in front of the court and to accept to show
mercy and take the plea from the defense but for the wrong reason, so that the
killer may suffer remembering his crime all along his long life. It does not
even matter whether the murderer does or not. What matters is what the world
can remember from Matthew, the message he can transmit to us from beyond his
grave, from beyond his torturing chamber, from beyond the long agony and
suffering ending in death. And that message has to be a message of mercy that
may lead some people to realizing the way out in a divided situation is
necessarily to come to terms with the difficulty and moving on towards more
tolerance and more understanding.
But the message is for us today
that we have to put that division, that antagonism behind us and move towards
providing everyone in this global society of ours with the same rights and the
same duties, no matter what their personal choices may be. But remember: we
cannot respect something, a religion, a sexual orientation, a culture, an
ethnic origin, or whatever you may think of, if we do not know about it, if it
is kept and has to be kept locked up in a closet.
A very strong film on a situation
that will little by little tend to move away and get lost behind us and bygones
will have to be bygones. The day is close when this will happen, will be the
case.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 3:12 PM
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Friday, August 30, 2013
Encore un effort pour rattraper notre retard
MUSÉE D’AQUITAINE
– BORDEAUX [AU XVIIIe SIÈCLE] LE COMMERCE ATLANTIQUE ET L’ESCLAVAGE
– 2010
Un très beau livre, bilingue par ailleurs, français-anglais, qui donne une
vision globale de la croissance de Bordeaux au 18ème siècle après
que Louis XIV ait définitivement pris le contrôle de la ville en neutralisant
le fort du Ha et le Château Trompette, les deux citadelles fortifiées de la
ville, et en construisant le Fort Médoc à Cussac, Médoc, et la citadelle de
Blaye de l’autre côte de la Gironde pour bloquer toute remontée de bateau non
autorisé : les bateaux anglais étaient principalement visés qui venaient
se ravitailler en « claret » le vin non Appellation d’Origine
Contrôlée, donc du vin ordinaire avant que le vignoble de qualité ne se
développe justement après cette prise de contrôle. Vauban qui vient de
construire les deux forts protecteur de la Gironde en profite pour consolider
le Fort du Hâ et le Château Trompette qui protégeaient la ville depuis la
bataille de Castillon de 1453, et donc d’en prendre le contrôle en même temps.
Le Château Trompette sera finalement détruit en 1818 pour permettre
l’aménagement de la Place des Quinconces avec la colonne des Girondins. Notons
cependant que de grands travaux avaient été réalisés tout autour (Place de la
Comédie, Grand Théâtre, Jardin Public et les Grandes avenues appelés cours, etc)
du temps des intendants comme Tourny et que la colonne des Girondins et ses
bassins et chevaux étaient supposés être dédiés à Louis XVI avant la Révolution
Française, mais l’objectif changea en cours de route. Le Fort du Hâ quant à lui
sera détruit en 1835. Il est dommage que ce
catalogue ne précise pas cela.
Les illustrations iconographiques de tous genres sont très belles et les
commentaires souvent justes mais parfois imprécis sur le contexte. La place
Ludovise n’a jamais été construite mais le plan général a été conservé. Bien
que le pourtour ait été construit plus ouvert que prévu sous Louis XVI. Il eût
été intéressant de dire que le Jardin Public a pris la place d’un vignoble
appartenant à une veuve qui l’a vendu. Il eût aussi été intéressant de signaler
que le quartier des Chartrons et autres quartiers marécageux furent aménagés
avec la construction de quais surélevés et un système de drainage évacuant les
eaux usés et de pluie vers la Garonne à l’est ou les Jalles à l’ouest et au
nord. Mais l’intérieur du quartier est en dessous du niveau des quais et j’ai
connu au moins un cas dans les années 1950 où la Garonne a inondé l’intérieur
du quartier par la remontée des eaux d’une forte pluie ayant entrainé une crue
éclair par les égouts. La Place Paul Doumer était sous les eaux. Les derniers
quartiers inondés l’hiver lors des crues des rivières furent finalement drainés
et remblayés uniquement dans les années 1960 avec la construction du quartier
de la Cité du Parc. Les ingénieurs qui asséchèrent ces quartiers étaient
Hollandais en ces temps lointains, ce qui est normal du fait de leur expertise
en polders.
La façade du Quai des Chartrons date de Louis XVI pour la partie la plus au
nord et il eut été intéressant de donner la structure d’une de ces maisons,
comme le 95 par exemple. Au rez-de-chaussée à gauche d’immense entrepôts sans
aucune lumière et une seule entrée massivement grillée. Il s’agissait d’une
maison négrière et ce rez-de-chaussée était fait pour héberger des cargaisons
d’esclaves qui faisaient éventuellement escale à Bordeaux avant de partir vers
les îles. Les négociants avaient à droite un vaste magasin ouvert sur le quai,
une arrière cours et au fond de la cour des entrepôts plus petits mais avec
portes et fenêtres. Le premier étage était l’étage des bureaux et des salons
commerciaux. Le deuxième étage étaient celui des appartements du négociant et
le troisième étage était l’étage des serviteurs. La hiérarchisation sociale se
faisait aussi par les escaliers.
Le grand escalier des bureaux, et appartements jusqu’au troisième étage et
un escalier de service de la cour à la tour en quatrième niveau qui permettait
d’accéder aux toits, bien que j’ai toujours connu cet escalier coupé entre le
deuxième et le troisième étage. Cet escalier reliait les diverses cuisines ou
salles d’eau des trois étages avec galerie de liaison entre cette cuisine et
salle d’eau du deuxième étage et les appartements du négociant en arrière de la
cour intérieure. La partie frontale en avant de la cour intérieure étaient
quatre salons de réception, comme d’ailleurs en dessous au premier étage. Il
eût surtout été intéressant de fouiller un peu plus sur ces entrepôts aveugles
et leur utilisation pour escales négrières.
La partie concernant la traite et l’esclavage est elle aussi très forte. De
même la partie sur Saint Domingue, principale colonie attachée à Bordeaux et
l’Aquitaine. Cette île était le premier producteur mondial de sucre et faisait
de Bordeaux le premier port de France. On peut imaginer l’impact négatif du
blocus anglais sur le port de Bordeaux à la fin du siècle sous la Révolution. Cela
devrait expliquer d’ailleurs, du moins en partie, la modération des Girondins
par rapport aux Montagnards.
Mais c’est là que le catalogue a de très belles et explicites photographies
mais que le corpus du texte est déphasé par rapport à la recherche mondiale et
surtout américaine, j’entends des Amériques, sur le sujet. On ne donne que
quelques images sur l’horreur de comment on fait d’un homme africain un esclave
qui n’est qu’un animal de trait que l’on place dans les testaments en-dessous
des chevaux et juste au-dessus des bœufs. On ne parle pas non plus de la durée
de l’institution et surtout de la production de bébés esclaves par reproduction
forcée d’une façon ou d’une autre. On évite aussi de parler du rôle de l’église
catholique gallicane avant la révolution et on ne fait guère que signaler le
Code Noir sans donner d’avantage de détails. Par contre on insiste sur les
phénomène de résistance et d’émancipation, dépassant alors largement le XVIIIe
siècle et remontant sans problème jusqu’à aujourd’hui.
On est alors incapable de vraiment expliquer la résistance dans toute son
ampleur et surtout les conséquences extrêmement durables sur les descendants
même un siècle et demi ou plus après l’abolition de l’esclavage, et la France
ne fut pas la première à le faire de façon permanente et ne le fit qu’en 1848.
Certes les USA suivirent et la Russie n’abolit le servage qu’après la France,
mais on reste très rempli de pudeur et peu descriptif du vrai traitement des
esclaves. On ne donne même pas les taux effroyables de mortalité pendant le
passage de l’Afrique aux îles. La période d’acclimatisation n’est pas explicitement
décrite : faire de ces esclaves après des mois de survie en mer de
vulgaires bêtes de sommes et animaux de trait.
Encore une fois cela est la seule explication à la survivance encore aujourd’hui du
Syndrome de Stress Post Traumatique de l’esclavage et du traitement que l’on
peut proposer. Ce n’est pas en proposant un lopin de terre agricole aux
descendants des esclaves dans nos dernière colonies dites départements d’outre-mer,
descendants pour la plupart urbanisés aujourd’hui, qu’on réparera des siècles
de sévices esclavagistes suivis d’un siècle et demi au moins de sévices
ségrégationnistes. La logique dans les Antilles est exactement la même qu’aux
USA pour les Noirs descendants des esclaves victimes de l’esclavages et de ses
suites de plus de quatre siècles et pour les Indiens victimes d’un génocide de plus
de cinq siècles. Sur ces questions on est cosmétique. On, me dira que c’est un
musée pour le grand public. Il n’est pas interdit d’avoir des salles pour les
adultes dûment signalées et des aires et salles pour les enfants dûment animées
et encadrées pendant que les parents visitent les salles classées moins de 18
ans.
C’est ce traitement cosmétique en définitive allant contre le sens et
contre l’histoire qui fait que certains utilisent tout leur talent et toute
leur imagination pour suivre ceux qui vont justement en rajouter, comme
l’immense auteure Toni Morrison qui vit une véritable fixation sur la période
de l’esclavage aux USA. Elle a raison sur le fond mais elle se concentre sur
des cas si extrêmes que parfois on se demande si elle ne fantasme pas, et on
sait qu’elle ne fantasme pas. Il faut bien voir que la fuite d’un esclave
déclenchait immédiatement une chasse à l’homme avec chevaux et chiens, armes à
feu et autres outils de torture qui remplaçaient avantageusement la chasse à
courre après un renard ou un sanglier.
Natif de Bordeaux et fidèle à mes origines je crois que l’on peut faire
beaucoup mieux que cela et qu’il serait temps de rattraper le retard que nous
avons accumulé en France par rapport aux historiens, psychiatres et autres
chercheur et praticiens noirs, latinos et indiens de l’entier des Amériques. Il
serait bien d’ailleurs que l’on s’oriente vers l’indépendance de nos dernières
colonies.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:47 PM
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Wednesday, August 28, 2013
Le retard nécessite un rattrapage urgent
JACQUES DE CAUNA
– CECILE RÉVAUGER – LA SOCIÉTÉ DES EXPLOITATIONS ESCLAVAGISTES, CARAÎBES
FRANCOPHONE, ANGLOPHONE, HISPANOPHONE, REGARDS CROISÉS
Le titre ne dit pas de quoi il s’agit. Il s’agit bien des plantations
esclavagistes mais dans la dernière période de cet esclavagisme, quand il
commence à se démailler, à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème,
grossomodo jusqu’à l’émancipation finale des esclaves en France en 1848. La
logique de cette recherche est donc beaucoup plus le développement de l’émancipation
des noirs que la description réelle de l’esclavage dans toutes ses dimensions.
A partir de 1770 ou à peu près l’esclavage est condamné à court terme, sauf aux
USA où il perdurera le plus longtemps et dans toutes sa brutale horreur.
Certains diront même qu’il perdurera jusqu’en 1963, puis 1964 et 1965 sous des
formes diverses d’apartheid. La question du pourquoi ce fut ainsi différent entre
ici les Caraïbes et les USA, n’est pas posée.
Une deuxième remarque en passant seulement. Il y a parfois comme une
tentative de refaire l’histoire, je me demande même s’il n’y a pas un peu de
honte à décrire l’horreur. Mais cela empêche de voir l’essentiel : il ne
saurait s’agir en rien de la même chose que la Shoah effectivement mis en
parallèle, ni même d’une chose comparable parce que justement l’horreur du
traitement de ces individus et infiniment plus grace et surtout le fait que
l’esclave est esclave pour dix, vingt ou trente générations. L’enfantement à
Auschwitz était exceptionnel. L’enfantement dans le cadre de l’esclave était
une des dimensions économiques essentielles.
Cela a une autre conséquence. Eric Saunier, page 140, écrit : « …
l’historiographie française de l’esclavage, laquelle est très en retard en
comparaison de la situation dans laquelle se situe l’historiographie
anglo-saxonne. » Si on ne part pas des conditions réelles de comment un
esclave est fabriqué (dans la traversée de l’océan et dans la période
d’acclimatation) par la main et le fouet humain à partir d’un être humain venu
d’une autre culture dont on l’arrache et dont on lui interdit même de se
souvenir, par la violence extrême selon les recettes d’un certain Willie Lynch,
on ne comprend pas les effets à long terme, ce que les Anglo-saxons, ici un
terme faux car il s’agit d’abord et avant tout des Noirs et des Indiens
d’Amérique qui ne sont pas des Anglo-Saxons, sans compter les Latinos et autres
Hispanos d’Amérique Latine qui eux non plus ne sont pas des Anglo-saxons, ce
donc que les historiens américains appellent le « Post Traumatic
Slave/Slavery Syndrome/Disorder » pour les descendants des esclaves noirs
et son équivalent que je glose comme étant le « Post Traumatic Colonial
Syndrome/Disorder » pour les Indiens, et l’on peut remplacer le terme
Colonial par Extermination, Elimination, et tout autre terme de ce niveau. Une
conséquence insidieuse est de gommer un tant soit peu, ne serait-ce que par
pudeur, les sévices, tortures et autres traitements sadiques quotidiens
auxquels étaient soumis les esclaves – et les Indiens – que pratiquement aucun
SS d’Auschwitz sauf le docteur Mengele qui devait être un officier SS, aurait
eu l’idée d’appliquer aux déportés. La Chienne de Buchenwald se faisait faire
des lampes avec les peaux tatouées des prisonniers, mais elle ne les faisait
peler qu’après qu’ils fussent mort. Les esclaves et les Indiens étaient pelés
vivants et avec force sel si possible et par exemple à coups de fouet.
Il n’y a pas vraiment d’approche contrastive. Chacun est dans son domaine
et ne compare pas avec les autres. Ils manquent alors tous une avancée
fondamentale de l’historiographie américaine sur les sociétés
esclavagistes : l’opposition radicale entre la théorie américaine (étatsunienne
disent certains) de « l’unique goutte de sang noir » qui est sensé
faire d’un homme un noir, opposé à la société à trois niveaux à laquelle il
n’est fait qu’une seule allusion sans citer la référence nécessaire et sans
employer le concept aujourd’hui standard grâce entre autres à Denise Oliver
Velez, professeure à la State University of New York, le concept de
« three-tiered society/system/color-class structure ». Ainsi on ne
peut pas expliquer pourquoi ce dernier modèle s’applique aux iles caraïbes
anglaises. On ne peut pas expliquer pourquoi la manumission est capitale pour
ces sociétés en dehors des USA. Louis XVI envoya l’Amiral d’Estaing à la tête
d’un contingent militaire pour aider les insurgés américains contre les
Anglais, après que La Fayette ait fait la traversée avec un bateau d’armes fournies
par le contrebandier Beaumarchais, surtout connu pour son théâtre et le droit
d’auteur. Le château de Ravel en Auvergne, château de l’Amiral d’Estaing ne fut
pas pillé à la révolution, et pour cause : il avait libéré ses serfs,
annulé toutes les chartes et autres documents de servage et distribué ses
terres. On pourrait aussi citer le cas de La Fayette et son château de
Chavaniac La Fayette. Il n’en fut pas de même de nombreux autres châteaux en
Auvergne. La manumission fut largement pratiquée pendant la Révolution Française,
voire avant par de nombreux nobles en direction de leurs serfs, qui n’étaient
qu’un cran au-dessus des esclaves : ils avaient droit à la justice.
Ainsi on ne comprend pas l’originalité des îles qui n’ont plus de
population autochtone et applique le code noir qui pose la manumission comme un
droit, y compris bien sûr en Louisiane, ce qui expliquera que la Louisiane
rejoindra le camp fédéral dès 1862 pendant la Guerre Civile : la
couche/classe intermédiaire des gens de couleur libres représentaient 47% de la
population au début de cette guerre. Et ce fut un état capital pour la
ratification du treizième amendement. L’auteur eût alors pu différencier les
trois stratégies de colonisation et de montrer comment la stratégie française
ne pouvait pas s’appliquer, faute de population autochtone, donc indienne.
Je voudrais ajouter quelques mots sur les onze articles.
Le premier article de François Hubert, Conservateur du Musée d’Aquitaine de
Bordeaux, est une bonne présentation muséique de ce musée. On y apprend qu’il y
a des salles sur la traite des noirs à Bordeaux et on peut alors découvrir
qu’il y a un guide bilingue sur ces salles publié par le musée et en vente chez
tous les libraires qui se respectent, comme Amazon.
Le deuxième article de Jacques de Cauna explique comment il a aidé en
historien à reconstituer la maquette d’une plantation sucrière française de
Saint Domingue. Intéressant aussi. Il y a quelques photos couleur de cette
maquette au centre du livre.
Le troisième article de Karen Bourdier aborde une dimension essentielle de
l’esclavage : les femmes étaient des machines à produire des bébés
esclaves et leur utilisation sexuelle souvent brutale pouvait entrainer des
lésions plus que gênantes comme la déchirure de la paroi entre l’ampoule anale
et l’utérus avec des conséquences dramatiques et à terme mortelles. Les femmes
noires étaient importées en premier lieu pour leur exploitation en tant que
génitrices. Cette dimension commerciale explique pourquoi les esclavagistes
peuvent même prendre un peu soin de cet investissement. Pour Willie Lynch,
esclavagiste et planteur des Caraïbes anglaises, dans sa lettre de 1712 aux
planteurs de Virginie, largement disponible sur papier depuis 1970 et sur
l’Internet depuis l’invention de l’Internet, explique comment c’est le mâle qui
doit être torturé à mort devant les femmes et les enfants pour bien former les
enfants et pour amener la mère à protéger ses enfants de ce sort en les
dressant à l’obéissance avec violence la plupart du temps. Tout cela échappe à
Karen Bourdier.
Le quatrième article de François Poirier ne concerne qu’indirectement les
Caraïbes par l’intermédiaire d’esclaves marrons déportés pour les éloigner des
îles où ils font des ravages psychologiques et politiques.
Le cinquième article de Trevor Burnard concerne le prix des esclaves. Par
prix n’est pas entendu la valeur, simplement la valeur d’échange sur un siècle
ou à peu près de ces esclaves sur les marchés d’esclaves. Les chiffres sont
froids et donc peu lisibles. Il aurait fallu les croiser sérieusement non pas
uniquement avec le marché du sucre puisqu’il s’agit de la Jamaïque, mais bien
plus avec la traite elle-même, la concurrence acerbe entre les divers
fournisseurs, la conservation de cet investissement en le rentabilisant par
l’exploitation de son travail, par l’exploitation de sa fertilité, par
l’’exploitation de sa capacité à apprendre de nombreux métiers. Les esclaves
marrons des USA furent d’un immense apport aux Indiens chez qui ils se
réfugiaient du fait de ces arts et métiers qu’ils possédaient. Il eût été
intéressant de montrer les relations entre ces qualifications acquises
(investissement éducatif) et les moyens employés pour soumettre et exploiter
ces noirs qualifiés, voire de croiser cela avec les fuites (marrons) et même la
mortalité. Peut-être que c’est trop demander, mais il y a des moyens de
trouver, j’en suis sûr, puisqu’on trouve aujourd’hui des données aux USA sur
ces questions.
Cela aurait permis quelque chose d’essentiel : étudier la
hiérarchisation des esclaves, la stratification des esclaves et sortir enfin de
la simple opposition domestiques et esclaves des champs. A ce niveau le récent
film « Django » est largement plus subtil.
Le sixième article de Pedro Welch approche de la « three-tiered
society » de Denise Oliver Velez mais n’exploite pas les données qu’il
avance. Il montre très bien comment la classe des esclaves est stratifiée à la
Barbade entre les esclaves exploités directement pas les propriétaires et les
esclaves qui ont la liberté de se louer au plus offrant et qui partagent les
rentrées avec le propriétaire. De toute évidence ce sont des esclaves mais qui
doivent payer une sorte de rente ou loyer à leur propriétaire pour pouvoir
travailler pour qui veut bien les employer. Puis il y a la classe des gens de
couleur libres et leur nombre augmente du fait de la manumission sous toutes
ses formes : libération, rachat par l’esclave lui-même ou un intermédiaire
qui ensuite libère l’esclave (cas des capitaines de vaisseaux marchands donné
dans le livre), la libération
testamentaire éventuellement. Cette classe intermédiaire n’est pas
étudiée suffisamment et on manque alors la dynamique forte qu’ils créent de par
leur position sociale et économique puissante et incontournable pour les
plantations. Et enfin tout en haut les Blancs qui sont tous libres bien sûr et
dont une partie importante sont les colons, les planteurs , les marchands et
négociants, les capitaines et officier de marine, les soldats, du moins les
officiers et sous-officiers, et quelques autres professions valorisées comme
docteur. Le rôle joué par la classe intermédiaire des gens de couleur libres et
éventuellement des « self-hiring slaves » ou esclaves auto-loués
qui peuvent s’allier avec les gens de couleur libres est non exploré. Ce n’est
pas tant ce que pensent les individus qui est important dans une société mais
le rôle social que chacun joue individuellement et collectivement.
Le septième article de Dominique Goncalvès concerne le débat pendant le
boom sucrier de Cuba de la fin du 18ème et du début du 19ème
siècle, plus ou moins déclenché par la révolution de Saint Domingue et la
première abolition de l’esclavage. Les demandes des planteurs sont
claires : 1- supprimer les fêtes religieuses ou jours fériés, tout en
encadrant mieux l’emploi du temps des esclaves pour qu’ils puissent faire face
à leurs tâches très physiquement pénibles ; 2- aménager sinon supprimer le
jeûne ; 3- permettre les enterrements sur la plantation pour éviter les
déplacements pénibles et les pertes de temps ; 4- permettre les messes sur
les plantations pour les mêmes raisons. Il s’étonne que l’église résiste à ces
demandes mais il n’explique pas comment ces pratiques ont été mises en place.
Il faut remonter à la réforme religieuse du 9ème siècle qui instaure
le dimanche chômé et les grandes fêtes religieuses obligatoires, environ 75
jours chômés dans l’année : puis à la réforme sociale du 10ème
siècle qui instaure le féodalisme et assure la première révolution verte de
l’Europe ; puis la révolution proto-industrielle du 12ème
siècle qui est la première grande mécanisation de la vie humaine et qui permet
avec les moulins et bien d’autres développements de compenser la perte de temps
de travail des autres réformes. Il serait intéressant alors de voir comment
l’église fait face à la révolution industrielle en train de commencer dans le
monde, et les plantations esclavagistes ne sont que l’industrialisation de
l’agriculture féodale européenne transportée dans les colonies. L’article en
reste à une vision très conservatrice de l’église ou de la couronne espagnole
ou du Pape, alors qu’il s’agit d’une position conservatoire en l’absence d’une
compréhension de ce qui se transforme sous leurs yeux, comme le passage de
l’esclavage au salariat par la manumission et par les esclaves auto-loués.
L’église apparaît comme une démagogue qui protègerait le mode de vie des
esclaves alors qu’elle protège la structure sociale qu’elle a mise en place à
partir du 9ème siècle.
Parlant d’église catholique il serait intéressant de voir ce que cette
église a fait dans les Caraïbes et si son travail fut comparable à celui de
l’église catholique gallicane de la Louisiane française qui a commencé à
systématiquement baptiser les enfants et marier les couples chrétiens quelle
que soit leur composition dès les années 1720 : registres de baptême et de
mariage en ligne depuis maintenant plusieurs années pour la Louisiane sous
l’autorité de l’évêque de la Nouvelle Orléans.
Le huitième article d’Agnès Renault prend le cas particulier des
plantations caféières de l’est de Cuba installée par les Français fuyant la
révolution de Saint Domingue. Mais à partir du fait que l’on n’a pas expliqué
l’extrême violence par laquelle on transformait un être humain en un animal
domestique généralement listé entre les chevaux et les bœufs on ne comprend pas
les phénomènes de résistance auxquels les planteurs doivent faire face. Citons
en quelques unes : résistance dans la soumission physique (instinct de
survie) ; résistance dans le dressage des enfants à la soumission (pour
leur éviter de mourir ou souffrir) ; résistance dans la
dé-émotionalisation des rapports humains en particulier entre les femmes et les
hommes et encore plus entre le père et ses enfants, asse facile, et entre la
mère et ses enfants, beaucoup plus difficile ; résistance par la nonchalance,
malgré le fouet ; résistance dans la fuite (marron) ; résistance dans
la manumission gagnée d’une façon ou d’une autre. La conclusion apparaît alors
fondée sur peu de chose : « De fait les conditions d’affranchissement
n’étaient pas très bonnes, dominées par les systèmes du rachat et les clauses
testamentaires. D’autre part la croissance du marronnage, au rythme du
développement des plantations de café, dans la région est un autre signe des
mauvaises conditions serviles qui radicalisèrent les formes de
résistance. » (page 95) On est à des lieues lumière des recherches américaines,
au sens large des Amériques autant qu’au sens étroit des USA.
Le neuvième article d’Eric Saunier concerne la franc-maçonnerie et sur la
base de faits précis couvrant les francs-maçons du Havre, de Bordeaux et de Nantes
et l’auteur prouve que le mythe d’une franc-maçonnerie abolitionniste est
erroné car dans les ports les loges contiennent une majorité de participants
directs à la traite et à l’esclavage, sans compte que tous participent au
commerce des biens coloniaux produits par les esclaves. Il va même jusqu’à
clairement remettre en cause l’inspiration franc-maçonne de Victor Schoelcher
et Joseph Napoléan Sarda-Garriga, les deux hommes politiques qui ont produit
l’arrêté du 27 avril 1848 qui abolit l’esclavage.
Le dixième article concerne la franc-maçonnerie à La Barbade et Trinidad.
Les loges sont uniquement composées d’hommes blancs et d’hommes « nés
libres », ce qui exclut les gens de couleur libres. Les membres sont donc
les planteurs, les négociants et marchands, les capitaines et marins, les
officiers et soldats, donc tous des agents du colonialisme esclavagiste. Cela
explique que l’implication des francs-maçons dans l’abolition de l’esclavage
dans les colonies est totalement fictionnel et ne relève que d’individus blancs
isolés. Il faudra attendre 1847 pour que le Grand Orient change sa constitution
et remplace « hommes nés libres » par « hommes libres ».
Les esclaves sont donc toujours exclus, bien que un an plus tard l’esclavage
sera aboli, et il est bien évident qu’« homme » signifie bien
« individu humain mâle ». Le rejet du racisme et du sexisme ne sont
donc pas dans les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie dans la période
concernée, en France et ses colonies, jusqu’en 1847 pour le racisme et beaucoup
plus tard pour les femmes.
Le onzième et dernier article de Jacques de Cauna concerne Etienne de
Polvérel, l’un des deux commissaires de la Convention envoyé à Saint Domingue
pour abolir l’esclavage. Polvérel est celui qui voit le plus loin, dans le sens
d’un socialisme utopique, mais il est irréaliste. Sonthonax est celui qui a un
peu ses épaules sous sa tête et il fera le coup de force et publiera le décret
d’émancipation personnel avant que Polvérel soit prêt sur le sien. Comme dit
Polvérel lui-même : « des évènements inattendus ont pressé la marche
de mon collègue Sonthonax. Il a proclamé la liberté universelle dans le
Nord ; et lui-même lorsqu’il l’a prononcée n’était pas libre. » La
conclusion de l’auteur est donc juste quand il dit : « … le conflit
qui oppose en 1793 les deux commissaires de la Révolution Française à Saint
Domingue et dont Polvérel sort vaincu. » L’auteur donne un certain détail
sur les propositions de l’un et de l’autre, imagine ce qu’aurait été l’histoire
si Polvérel n’avais pas été vaincu, mais cela n’est pas du travail historique.
On se demande alors comment page 173 l’auteur peut écrire : « Tout
montre que c’est donc bien Polvérel qui doit être considéré comme le principal
organisateur de la première abolition mondiale de l’esclavage colonial… »
C’est là réécrire l’histoire, alors même que Polvérel a concédé sa défaite.
Un livre intéressant même si la numérotation des articles est erronée.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:50 PM
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Sunday, August 25, 2013
Le monde a changé et ce cri de colère est devenu mal orienté
ISMAËL AÏT DJAFER
– COMPLAINTE DES MENDIANTS ARABES DE LA CASBAH ET DE LA PETITE YASMINA TUÉE PAR
SON PÈRE – EDITIONS BOUCHENE – ÉCRIT 1951 – PREMIÈRE ÉDITION 1987 – © 2002
Une poésie du temps de la colonisation d’Alger à peine trois ans avant le
début de la guerre de libération, six ans après la fin du fascisme et du
nazisme.
L’idéologie coloniale est représentée dans ce long poème par la référence
régulière et lourde à Charlemagne l’inventeur de l’école selon la légende
française de la mythologie laïque et chaque fois ou presque ce Charlemagne
ramène à la surface une chanson qu’on a appris à l’école :
Au clair de la lune,
Il était un petit navire,
Frère Jacques,
Il court il court le furet,
Une fleur au chapeau,
Sur le Pont d’Avignon,
et la dernière
sifflée par les personnages
Un macchabée c’est bien triste.
Le poème est donc d’abord la dénonciation du colonialisme mental qui
appelle a une « décolonialisation » mentale, culturelle et
spirituelle également, et cela bien après la décolonisation de l’indépendance.
Cela explique à la fois le fait que le poème n’a pas été publié quand les
Français régnaient en maîtres en Algérie. Trop dangereux. Puis qu’il ait été
publié en 1987 seulement, justement quand la décolonisation spirituelle est la
revendication qui monte sept ans après la mort de Boumédienne quand l’Algérie
hésite entre la tentation islamiste naissante (GIA, Groupe Islamique Armé) et
la tentation de l’arabisation et de l’islamisation modérées. La suite fut
sanglante. Mais que vise ce poème ?
Il parle du point de vue des mendiants d’Alger du temps de la colonisation
et devient un cri de référence à la lutte des Algériens pour leur intégrité et
donc une tentative de centrer le débat des années 1980 sur le problème de la
pauvreté et du développement industriel et économique. Les repus coloniaux ont
été remplacés avec l’argent du gaz naturel par les repus de l’indépendance.
C’est donc une critique directe au régime du FLN, un régime qui a remplacé une
domination par une autre avec la menace d’une islamisation islamiste possible
qui serait une troisième étape de dépendance.
Mais la forme du poème est une sorte de « slam » construit sur la
base d’invectives contre ceux qui dominent cette société. Les invectives sont
directes, haineuses et répétitives. Et elles se centrent sur un événement, un
fait divers particulièrement odieux. Un mendiant de 42 ans aidés dans son
calvaire par sa fille Yasmina de 9 ans, par deux fois force sa fille sous les
roues d’un camion. Elle en meurt. Le
poème est dédié à la mémoire de cette fillette. Cette poésie directe qui ne
peut être que parlée car lue sous sa forme écrite elle apparaît extrême sinon
extrémiste. Mais vue comme une invective incantatoire sur la tombe de la
victime cela devient une bombe, un cri de colère, une cri de souffrance, une
plainte d’horreur devant l’insouciance des gens repus, devant l’impunité des
gens établis qui imposent à une frange sociale la misère de la mendicité.
On se demande alors pourquoi ce texte publié seulement en 1987 a conservé Charlemagne
et les comptines françaises, car alors c’était plutôt la référence au Prophète
et les versets du Coran que l’on apprenait à l’école en arabe justement
coranique. Mais aujourd’hui ce texte est totalement déphasé car l’enjeu de la
misère n’est plus celui des SDF mais bien plus largement la lutte des pays
autrefois sous-développés pour leur propre émergence.
Dans ces pays ci-devant sous-développés la misère existe, ainsi que la
mendicité, mais le jeu a totalement changé car cette mendicité, si elle est
autorisée, se dirige vers les touristes étrangers et non vers les nantis
nationaux. Et les pays ci-devant sous-développés suivent trois lignes dont une
seule pourrait apparaître comme de la mendicité.
Ils exigent leur dû pour réparer les dommages du pillage et du colonialisme.
Mais ile le font aujourd’hui au nom de l’humanisme et de la dignité et au
niveau mondial : aide à l’enfance, aide à la culture et à l’éducation, aide
à la santé, aide au développement, etc.
La deuxième ligne est celle de la lutte pour son propre développement. Une
lutte qui a pris du temps pour démarrer mais qui depuis une vingtaine d’année
se met sur les rails du succès. Mais pour cela il aura fallu qu’un changement
radical se fasse au niveau mondial.
Il aura fallu que cinq siècles de colonialisme soient effacés par une
dynamique de retour aux équilibres du monde d’avant ce grand changement qui eut
lieu en Europe après le premier siècle de la Grande Peste Noire, après la
Guerre de Cent Ans et quelques autres, après l’invention de l’imprimerie
(d’ailleurs importée d’Asie) et le désir d’expansionnisme ne serait-ce que pour
permettre aux soudards du féodalisme d’aller guerroyer loin de l’Europe.
Et ce retour aux dynamiques anciennes est symbolisé par l’émergence de la
Chine, puis de l’Inde et le recentrage du monde entier sur l’Océan Indien et
bientôt l’Atlantique sud.
Et ce n’est qu’un commencement. Et cela aujourd’hui rend ce poème plus
qu’ambigu, gênant.
La citation de l’article de presse qui annonce le fait que le père a été
sauvé de la peine de mort, la guillotine dûment mentionnée, car reconnu
irresponsable par les experts psychiatriques semble aller dans le sens de la
demande de la peine de mort contre ce père pourtant aussi victime que sa propre
fille
« Avec le sang de ta fille
Tu as acheté
Pour la vie
La soupe des accusés
Et le pain des condamnés
Dans la prison chaude
De ta conscience
Etouffée
A présent que te voilà fou
Ils se sont chargés de ta lourde responsabilité
Mentale
Et ce n’est plus leur faute
Et ce n’est plus ta faute
Et ce n’est plus la faute de la petite Yasmina
Et ce n’est plus la faute
De cette formidable absurdité qui se
Tord de rire !... »
Dommage encore car cela évacue le vrai problème du colonialisme mental qui
aura pris environ soixante ans pour commencer à reculer dans les continents
colonisés, sans parler du continent nord-américain ou même l’Europe (Irlande,
Yougoslavie, Pays Basque, Corse, Républiques Baltes et quelques autres encore.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 1:27 AM
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Saturday, August 24, 2013
A totally dystopic utopia about democracy
WENTWORTH MILLER – DOMINIC PURCELL – AMAURY NOLASCO – WILIAM
FICHTNER – ROBERT KNEPPER – PRISON BREAK – SARAH WAYNE CALLIES – PRISON BREAK – THE FOUR
SEASONS + THE FINAL BREAK
This series is more than a series
since the episodes are not in any way autonomous. They all follow one another,
the seasons too, with only one story line from the beginning to the end. And
you will definitely be moved to deep emotions by the last extra episode, the
Final Break. And altogether it lasts some fifty-eight hours of intense
breath-taking and disbelief suspending action. The very first lesson is that
you must not fool with a civil engineer and attack his brother, even if this
brother is not his real brother. It is all in the head and luckily it is,
otherwise neither Michael nor Lincoln would have made it to the end of the
first season since they had against them their own mother, a power-hungry
anti-maternal harpy who is ready to have any of her sons killed or even to kill
them herself, slowly if possible because she finds it funny to see them losing
their last drops of blood.
But the film is not so much about
breaking out of prison but breaking out of servitude and build up your freedom
along with the freedom of the whole world. The prison or prisons is or are a
metaphor, better a parable of our total enslavement to some kind of order that
is far, far beyond our consciousness, not to speak of control. And this battle
is triggered by one elder son, who is not a brain but is a brute, who is fooled
into going out to kill someone but that is a framing operation and he does not
kill, but is found guilty and sent to the electric chair in Chicago in the now
famous prison of Fox River, the well named since we are going to discover a
prison is nothing but a whole colony of hundreds of foxes, and no vixens at
all. Except the doctor and the main nurse. Some of these prison officers are of
course rotten and they sell; to influential prisoners the various services that
they should control, like the appointment of the prisoners on the working
details. Some can even be thieves and steal the property of the prisoners that
is kept “safe” in some kind of closed cloakroom. Prison safety is not exactly
safety for the prisoners and their property.
So the series describes all kinds
of dependence and imprisonment. The first one is a prison universe with its
warden, then its prison officers and various guards and its medical personnel.
This is already a hierarchy that has its rules and its alienations. Then you
have the prisoners and there too you have a hierarchy. The plain inmates, and
then those who have the favor of being considered as able to work in the prison
on various tasks for a real pittance, but for something. But the control of
such positions is bought up by one prisoner, in our case a mafia higher-up, and
he chooses who he wants to be the members of this team. There are also teams
working in the kitchen and in the laundry and other general services of the
prison. And next to this hierarchy you have another one that is racial, not so
much a hierarchy than an apartheid system that cuts the population into the
whites and the blacks, or at least the too big groups of people protected by
the white and the black main inmates, self appointed of course, at least on the
basis of their outside connections, I mean criminal connections. And then you
have those who are not under protection on either side, the non-mentionable who
can keep their heads low and remain unseen, and as long as they remain
invisible they will have no problems.
The last thing to say about such
a world, the prison world is that small criminals are of course mixed with
major criminals and that is bad, very bad indeed. The small criminals will be
afraid from the very start and they will accept some protection in exchange of
some petty services. They become the petty slaves of these protectors and there
you have the sexual perverts who only want some young flesh for their personal
service. Then you have the real criminal minds who organize networks to control
the prisoners, and even, when they can, the prison itself. A prison is a
college, if not a university, post-graduate studies if you please, for
criminals and that education is paid by the state free of charge, full board
and pension included.
The prison SONA in Panama is not different from the Fox River
Federal Prison in Chicago.
All prisons are the same. It is their very nature, at least the very nature the
series wants you to think of and ponder about. Of course there are different
sides that are not shown: the fact that there is a library and that you can get
some real education within the prison and also some prisoners lend their
knowledge to the others and even do some research to know more and be more
helpful to their fellow inmates.
The second level the series wants
you to think about is justice, and there the picture is bleak indeed. If by any
chance you do not have the best lawyer and the best defense funds for your
first trial you can do and try what you want afterwards you will never get
through and you might, today in some states only, escape the death penalty but
be in prison for ever. Think of Mumia Abu Jamal, and he is not the only one. In
the reverse case you can literally buy yourself the best just and equal justice
you can if you can bring experts in and pay for DNA tests and so on. The police
will not try to get to the bottom of a case if they have an easy solution on
their platter. The police is the easiest institution to manipulate with the
easiest people to influence you can imagine. They only run after real evidence
in series and in very special cases. Everyone is not DSK with all the political
leverage behind such a case. Then there is only one choice: to dream till you
die, or to escape and run till you die.
But very fast the series gets
what is at first an undertone to the level of the major plot. Our global world
is under the menace of some “company” that is secret and possesses a tremendous
amount of scientific knowledge that is both positive in the civilian field and
deadly or lethal in its military applications. And there are in this world a
lot of people who would like to control that technical and scientific knowledge
to sell it to potential war-mongers or war-minded politicians or dictators to
have some fun in this very dull world indeed. That’s always the basic debate
with science. In hard science like mathematics and physics the constant choice
is between military apps and civilian apps, and military apps are bringing in
some profit a lot faster than civilian apps. But think of the medical field and
the famous and frightening nanobots that will cost a fortune and that will give
such an advantage in life span and physical or mental means to those who will
have them in their blood and brain. They will not forget that these nanobots
can communicate within each individual, but, and they will forget this, also
within a certain spatial area (like GPSs and smart phones) and particularly to
the main motherboard controlled by a few people, I mean very few people, like
the six card holders of the “company” in this series. Those who will have the
nanobots in their blood and brain will become the real aristocracy of the world
and take the control of the planet and the cosmos but will be controlled by
half a dozen people at an even higher level. And this totalitarian ideology is
coming under the disguise of an MIT professor. Never mind which one. There will
always be a mad scientist to plan such projects.
But do not think humanities are
not concerned. They are working a lot today on human sciences like sociology,
psychology, even psychiatry to find the proper genetic ways to control the DNA
of people, to change it if necessary, and also to control the minds and the
behaviors of people with plain old manipulation, brain washing and other
hypnotic techniques. Any totalitarian leader or party will find the way to
mesmerize people, to control people with propaganda or with some drugs or
products including in your food or drinks. Think how easily they make you
addicted to caffeine, to energetic drinks, cola drinks or alcohol, not to speak
of tobacco. They are ready to use any ideology to achieve their objectives and
particularly religious ideologies and absolutely no religion is immune because
the basic objective of a religion is to bring people together and make them
think and feel and respond to the world collectively along one single line. God
made you free to choose the truth and in all religions there is only one God’s
truth.
The series thus becomes political
science fiction at first and then plain science fiction after the political intrigue
is pushed aside with the resignation of the Vice President who had become
President with some poisonous drink enhancement for the elected President and
who was behind the framing of Lincoln Burrows, as a faithful beneficiary of the
“company”. This science fiction is of course nothing but science fiction and in
that case it is not a utopia at all, but a real full and absolute dystopia, at
least till the last episode and the Final Break.
The last and essential dimension
of this series is a study in loyalty, not allegiance which is not always
rational, but loyalty. There are three types of loyalties. First the loyalty to
the “company” and this one is nearly easy to counter: let them shoot the first
bullet and then shoot them all down. And if you can capture one or two try to
get into some exchange of arguments, even striking arguments if necessary, to
make them change allegiances and then loyalties. But then you have the official
services that are supposed to enforce the law, security services and justice.
Both are supposed to develop a rational loyalty to the country, the fatherland,
the motherland, the constitution, or whatever charter or declaration of
universal human and civil rights. But how can you recognize at the bottom of
the institution or outside that the order given to you is respectful of such
principles, and such orders can come from a long may up the ladder of authority
and if my boss tells me something he must have his good reasons to do so, and I
have to obey, don’t I? And then think within the frame of local police, state
police, FBI, Homeland Security, Secret Services, Presidential Security and many
others and you have the full picture. Think within the frame of elected officials
of the police, justice, judicial administration, justice department, etc. Good
luck at surviving in that maze.
But the main loyalty is the
loyalty you owe to those who have helped you in a difficult situation, those
who have been your associates in some ethical project, even if it is to escape
from a prison. And this loyalty is of course all the more powerful if we are
speaking family. This started in 2005 like Supernatural and in both cases you
have two brothers, the elder one less brainy, the younger one brainier, with a
mother that disappeared in their young age. They are not real brothers, be it
only because they family names are not the same, but they were raised together
and after the disappearance of their mother, and later father, the elder one
takes care of the younger one and even puts him through college and university
to the level of engineer. But his means were not always very swift and they
were often criminal. Those two brothers who are not brothers and yet are
brothers have no mother till very late in the series and the mother is such a
caricature that they can only deny her motherhood that she refuses anyway and
what’s more they do not have no father any more, though he makes a quick come
back to disappear by falling on a bullet. The two series are so similar along
that family line that there must have been some leak from the one to the other.
But Prison Break is one story line and one plot, not episodes that have little
to do with one another and a rather loose general line. Of course Prison Break
has to come to an end, whereas Supernatural can last forever. The two brothers
are Michael and Lincoln, just like the two brothers in Supernatural are
supposed to be the vessels of archangel Michael and Lucifer. The parallel
between Lincoln and Lucifer is of course hilarious but not gratuitous. Lincoln
the liberator of the Blacks, Lucifer the liberator of the Apocalypse, of the
human species once and for all, or till the next whimsical caprice of God who
could recreate his imperfect creation a second time in a few eons.
And the last episode is discreet
about the death of Michael with one blood drop and a few light headaches, and
then we skip four years and discover his son and Sara his wife but no father
coming on his tomb with Alex, Sucre and Lincoln for some anniversary in some
Central American country. The Final Break episode explains what happened and
that episode is so phenomenally emotional with the post-mortem video message
from Michael explaining why is not here any more. Absolutely beautiful. But
also very Christian. The liberty of all and the punishment of the real criminal
minds can only come through the sacrifice of one member of the team and the
flight as fast and as far as possible of the only one that is menaced still,
Sara, the Mary Magdalene of this modern Christ. Michael Scofield, MS in civil
engineering, has to be sacrificed with his superior knowledge and intelligence.
We will regret that in the final episode Lincoln’s
son is not brought back on his uncle’s tomb with the rest of the family that
includes Alex and Sucre
who are not really members of the family.
A brilliant experience.
Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:25 PM
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Saturday, August 10, 2013
Tonto Meets Lone Ranger in Texas.
WALT DISNEY – JOHNNY DEPP – THE LONE RANGER – 2013
LA ROUTE A ÉTÉ LONGUE. Walt Disney vient d’oser de toucher à un classique populaire et ancien dans le domaine
de la culture western et indienne, et le chemin parcouru depuis les Pocahontas
des années 1990 à la gloire du colonialisme à l’américaine est important et
remarquable.
Le film montre on ne peut mieux ce que la conquête de l’ouest a été après
la Guerre Civile. Une course effrénée au profit par tous les moyens. Les compagnies
de chemin de fer furent les premières à comprendre qu’investir c’est garantir l’avenir,
leur avenir. Certains bien sûr pensaient au pays, à l’humanité, au progrès et
au bonheur mais c’était des idéalistes qui ne sortaient pas de leurs bureaux.
La réalité était toute autre. Les travailleurs étaient pour une bonne
partie des Chinois et ils étaient exploités comme des bêtes, une sorte d’esclavage
industriel sans le nom. On ne mourrait pas par la volonté du patron. On mourrait
pas accident, du genre « Est malencontreusement et maladroitement
tombé sur une balle folle. »
Les Indiens étaient dans le chemin et bloquaient le « progrès »
alors on les exterminait, on les affamait en exterminant les bisons, on les
repoussait et on les cantonnait dans des réserves indignes de la simple survie
humaine. Et on utilisait tous ceux qui voulaient jouer au plus fort et
commander des semi-esclaves par la force, la violence et la mort, donc y
compris de purs et simples criminels.
Ajoutez à cela les ressources naturelles qui appelaient la convoitise, à l’époque
et au Texas l’argent, entendez bien le métal argent. Pour quelques tonnes d’argent
certains étaient prêts à tout, absolument tout, en particulier provoquer les
Indiens, ici les Comanches, utiliser des bandes de hors-la-loi déguisés en
indiens pour attaquer des fermiers et provoquer une guerre, un massacre par la
cavalerie toujours prête à quelque exploit quand ce n’est pas trop difficile,
flèche contre mitraillette ou qui sait quelle autre arme à feu à répétition.
Le film montre très clairement ces dessous criminels de cette conquête de l’ouest
mais montre aussi qu’il y avait des gens, des juges, des rangers ou autres
shérifs qui n’acceptaient pas cela et qui se battaient pour la dignité et la
justice, y compris d’ailleurs des Indiens. Le mythe du Lone Ranger a commencé
dans cette idée que la conquête de l’ouest se fit avec beaucoup de sang
innocent versé de façon aveugle mais qu’il y avait partout des gens prêts à se
battre pour une certaine humanité, y compris d’ailleurs des femmes, et mieux
encore des enfants.
Ce film montre donc en termes clairs ces enjeux et avec un traitement fait
pour le public jeune et enfant de l’été aux USA, un traitement de qualité dans
ce domaine qui ne lésine pas sur la durée et les effets spéciaux pour que
jamais on n’ait à suspendre son incrédulité trop longtemps et sans que l’ont
puisse se laisser emporter dans l’ennui par des longueurs, car il n’y en a
pratiquement pas.
Walt Disney représente bien l’évolution actuelle dans le domaine de la
résurgence et la décolonisation mentale des Indiens d’Amérique. Et ce mouvement
commença en 1969 pour les Indiens eux-mêmes à Alcatraz mais beaucoup plus tard
pour les Américains blancs. Cela n’efface pas les millions de morts inutiles,
mais cela permet à l’histoire de se corriger sinon de se refaire.
Dr Jacques COULARDEAU
An important et essential film on
the Conquest of the West and the Indians in Texas after the Civil War et around the
transcontinental railroads. The Indians finally get a fair image in this film. They
are no longer the wild people, sorry animals that were depicted for so long. In
fact this un acceptable image is completely put upside down and thus the truth
is recaptured.
The truth is that some people
were ready to make a profit, and even a fortune, by all means available. There
were some idealists in DC offices that were speaking of progress, humanity, good
and happiness for people, etc. But in the field that was a completely different
picture. Some who had power were ready to exploit workers building the
railroads, essentially Chinese, as if they were slaves without the “title.” In
real life people were not shot dead when resisting, they were the victims of
sorry accidents and a silver dollar was given to the widows.
These people who had power in the
railroad companies, and other industries, were ready to use all those who could
impose work for a pittance with violence, brutal violence if necessary, guns
and gunshots, if not manipulated and rigged accidents. Who was going to ask questions
about dead Chinese?
The Indians were in the way. So
they were exterminated with the cavalry if necessary who always shot first and
asked questions from the Whites about the Indians second. Or they were starved
to death by the extermination of all buffaloes by people like Buffalo Bill. Or
they were pushed away and locked up in reservations. All kinds of treacherous
actions were possible including using outlaws disguised as Indians to attack
some farmers and start a war.
Add to the phenomenal profits
that were to come from the railroads the fact that they found some natural
resources that were worth fortunes, in this case silver and you have the magic
potion that can turn the most honest and law-abiding clerk into the most aggressive
criminal.
But the film is also clear about
the fact that all people were not like that and there were some who did believe
in progress, humanity and the “government of the people for the people by the
people” and were able to resist the hooligans who were at the head of such
industrial ventures, including some women and some children, on both sides
actually.
When you remember the Pocahontas
films who defended a myth of colonial history in Virginia, you can measure the distance that
has been run by Walt Disney with this film that is honest and presented in such
a way, with such special effects and with no lackluster scene or slowing down
so that the interest is constantly at its maximum. Hence the film is perfect
for a young audience in the summer that wants entertainment, and yet educational
too. The decolonialization, or mental
decolonization, of Indians in the USA is now well on the road to
success. And it all started in Alcatraz in
1969. We may not be able to redo history, but we are able to correct it.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:17 PM
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