WALT DISNEY – JOHNNY DEPP – THE LONE RANGER – 2013
LA ROUTE A ÉTÉ LONGUE. Walt Disney vient d’oser de toucher à un classique populaire et ancien dans le domaine
de la culture western et indienne, et le chemin parcouru depuis les Pocahontas
des années 1990 à la gloire du colonialisme à l’américaine est important et
remarquable.
Le film montre on ne peut mieux ce que la conquête de l’ouest a été après
la Guerre Civile. Une course effrénée au profit par tous les moyens. Les compagnies
de chemin de fer furent les premières à comprendre qu’investir c’est garantir l’avenir,
leur avenir. Certains bien sûr pensaient au pays, à l’humanité, au progrès et
au bonheur mais c’était des idéalistes qui ne sortaient pas de leurs bureaux.
La réalité était toute autre. Les travailleurs étaient pour une bonne
partie des Chinois et ils étaient exploités comme des bêtes, une sorte d’esclavage
industriel sans le nom. On ne mourrait pas par la volonté du patron. On mourrait
pas accident, du genre « Est malencontreusement et maladroitement
tombé sur une balle folle. »
Les Indiens étaient dans le chemin et bloquaient le « progrès »
alors on les exterminait, on les affamait en exterminant les bisons, on les
repoussait et on les cantonnait dans des réserves indignes de la simple survie
humaine. Et on utilisait tous ceux qui voulaient jouer au plus fort et
commander des semi-esclaves par la force, la violence et la mort, donc y
compris de purs et simples criminels.
Ajoutez à cela les ressources naturelles qui appelaient la convoitise, à l’époque
et au Texas l’argent, entendez bien le métal argent. Pour quelques tonnes d’argent
certains étaient prêts à tout, absolument tout, en particulier provoquer les
Indiens, ici les Comanches, utiliser des bandes de hors-la-loi déguisés en
indiens pour attaquer des fermiers et provoquer une guerre, un massacre par la
cavalerie toujours prête à quelque exploit quand ce n’est pas trop difficile,
flèche contre mitraillette ou qui sait quelle autre arme à feu à répétition.
Le film montre très clairement ces dessous criminels de cette conquête de l’ouest
mais montre aussi qu’il y avait des gens, des juges, des rangers ou autres
shérifs qui n’acceptaient pas cela et qui se battaient pour la dignité et la
justice, y compris d’ailleurs des Indiens. Le mythe du Lone Ranger a commencé
dans cette idée que la conquête de l’ouest se fit avec beaucoup de sang
innocent versé de façon aveugle mais qu’il y avait partout des gens prêts à se
battre pour une certaine humanité, y compris d’ailleurs des femmes, et mieux
encore des enfants.
Ce film montre donc en termes clairs ces enjeux et avec un traitement fait
pour le public jeune et enfant de l’été aux USA, un traitement de qualité dans
ce domaine qui ne lésine pas sur la durée et les effets spéciaux pour que
jamais on n’ait à suspendre son incrédulité trop longtemps et sans que l’ont
puisse se laisser emporter dans l’ennui par des longueurs, car il n’y en a
pratiquement pas.
Walt Disney représente bien l’évolution actuelle dans le domaine de la
résurgence et la décolonisation mentale des Indiens d’Amérique. Et ce mouvement
commença en 1969 pour les Indiens eux-mêmes à Alcatraz mais beaucoup plus tard
pour les Américains blancs. Cela n’efface pas les millions de morts inutiles,
mais cela permet à l’histoire de se corriger sinon de se refaire.
Dr Jacques COULARDEAU
An important et essential film on
the Conquest of the West and the Indians in Texas after the Civil War et around the
transcontinental railroads. The Indians finally get a fair image in this film. They
are no longer the wild people, sorry animals that were depicted for so long. In
fact this un acceptable image is completely put upside down and thus the truth
is recaptured.
The truth is that some people
were ready to make a profit, and even a fortune, by all means available. There
were some idealists in DC offices that were speaking of progress, humanity, good
and happiness for people, etc. But in the field that was a completely different
picture. Some who had power were ready to exploit workers building the
railroads, essentially Chinese, as if they were slaves without the “title.” In
real life people were not shot dead when resisting, they were the victims of
sorry accidents and a silver dollar was given to the widows.
These people who had power in the
railroad companies, and other industries, were ready to use all those who could
impose work for a pittance with violence, brutal violence if necessary, guns
and gunshots, if not manipulated and rigged accidents. Who was going to ask questions
about dead Chinese?
The Indians were in the way. So
they were exterminated with the cavalry if necessary who always shot first and
asked questions from the Whites about the Indians second. Or they were starved
to death by the extermination of all buffaloes by people like Buffalo Bill. Or
they were pushed away and locked up in reservations. All kinds of treacherous
actions were possible including using outlaws disguised as Indians to attack
some farmers and start a war.
Add to the phenomenal profits
that were to come from the railroads the fact that they found some natural
resources that were worth fortunes, in this case silver and you have the magic
potion that can turn the most honest and law-abiding clerk into the most aggressive
criminal.
But the film is also clear about
the fact that all people were not like that and there were some who did believe
in progress, humanity and the “government of the people for the people by the
people” and were able to resist the hooligans who were at the head of such
industrial ventures, including some women and some children, on both sides
actually.
When you remember the Pocahontas
films who defended a myth of colonial history in Virginia, you can measure the distance that
has been run by Walt Disney with this film that is honest and presented in such
a way, with such special effects and with no lackluster scene or slowing down
so that the interest is constantly at its maximum. Hence the film is perfect
for a young audience in the summer that wants entertainment, and yet educational
too. The decolonialization, or mental
decolonization, of Indians in the USA is now well on the road to
success. And it all started in Alcatraz in
1969. We may not be able to redo history, but we are able to correct it.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:17 PM