Wednesday, March 11, 2015

 

Plus dérapant et plus dégorgeant je meurs

LES OLIVENSTEINS – FIER DE NE RIEN FAIRE – 2013

Nous ne saurons jamais ce que Claude Olivenstein penserait de cette réédition de ces morceaux de punk français  d’un groupe de quatre garçons qui portent son nom, y compris le morceau intitulé « Olivenstein je t’ai dans les veines ». Apparemment Claude Olivenstein n’avait pas vraiment autorisé mais en 1978-79-80 bien des choses étaient en train de devenir possibles. Aujourd’hui ressortir ces morceaux ne posent plus de vrai problème puisque Claude Olivenstein n’a pas de descendants et que tous ses trois neveux directs portent le nom de leur père, le poète Armand Olivennes et s’appellent donc Olivennes. Je ne pense pas a priori qu’ils diront quoi que ce soit.


Mais ces quatre jeunes de Rouen se sont éclatés comme des noix dans un casse-noix, et en parlant de casse-noix, vous voyez à quoi je fais allusion, et je dois dire que leur martelage-martellation-martèlement punk taille tout menu menu. C’est le hachoir, le broyeur, le mixeur, et ils s’en donnent à cœur joie et nous noient dans un langage tellement distordu que leur haleine nous donne la nausée, car on n’entend guère que cette haleine qui nous déclare la guerre comme d’autres déclarent leur TVA.


Musicalement c’est du punk, mais peut-être un peu trop habillé si on compare à ce que j’écoutais au Marquee’s de Londres dans ces mêmes années. Il y a presque même une certaine recherche et richesse sonore. Le travail de la voix est magistral d’une certaine façon en distorsion à droite et à gauche, quand ce n’est pas en dessous et en dessus et même de travers. Ils semblent vouloir ne jamais donner une voix naturelle car le punk exige une diction très rythmée et tonique sinon tonale, alors il faut bien couler la langue française dans le moule anglo-saxon et comme ce n’est pas de l’anglais, plus que du punk britannique cela ressemble à du punk allemand. Le français est travaillé au marteau pilon et la ligne mélodique au bulldozer.


N’écoutez pas trop les mots car c’est de la provocation très gratuite, de l’onanisme mental des dendrites du cerveau comme si c’était des cordes de pianos ou de guitare qu’ils essaieraient de tendre en les caressant de façon un peu vigoureuse entre les deux pouces de la main droite.


Et la chanson dédiée à Claude Olivenstein est digne de Marmottan, j’entends d’un service psychiatrique pour disjonctés du LSD et de l’héroïne. Et comme ils se veulent des drogués à la seringue plus ou moins propre, puisqu’on est encore un peu avant le SIDA, ils se font cannibales comme Claude Olivenstein savait si bien décrire ses malades qui rapidement capturaient l’empathie des soignants pour s’en faire des esclaves qu’ils dégustaient ensuite à la cuillère à thé. Et je dois dire que le son hyper métallique de leur guitare donne à ce cannibalisme un air assez moderne avec fourchette et couteau, peut-être même sur une nappe propre, ou un drap d’hôpital recyclé


Jouissez de la nostalgie de cette musique d’un autre âge et dites vous bien que Claude Olivenstein doit se retourner dans sa tombe et qu’il aura besoin d’une demi-escouade de rabbins pour être pacifié. Mais au-delà de cela c’est amusant même si vous en aurez les oreilles plutôt erraillées et égratignées.


Dr Jacques COULARDEAU



Comments:
Tout ce discours, au style presque punk, pour dire enfin que vous trouvez ça amusant : vous avez en fin de compte tout compris.
 
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