Monday, September 30, 2024
Jewish Berenice’s Love Denied by Titus
DRAMATICO-TRAGIQUE DESTIN D’UNE
PRINCESSE JUIVE
RITA STROHL – TITUS ET BÉRÉNICE –
GEORGE ONSLOW – AUDE PIVÔT – LAURENT MARTIN – 2017
Two characters, Titus and Bérénice,
inspired by the poetic and dramatic genius of Jean Racine, the French playwright,
are extracted from history for our meditation. Titus fell in love with Bérénice
before he became emperor. He had to terminate this love affair coming from Jerusalem,
Palestine, where he was the governor and general for a while when the city
rebelled against the Roman Empire and tried to sever their links, seen as
chains, but they failed. At first, the Jerusalem Temple was pulled down and the
walls of the city were pulled down. Then, the Jews were ordered to disappear
from the Middle East, the famous diaspora that some have been trying to negate
for a century or so, if not more, before and after the Holocaust, the Shoah,
and the Second World War by providing the Zionist movement with a new Israel
carved out of Palestine with no agreement with the concerned Arab population
living there. We know what happened in the following 70 years or so and is
still going on.
Two instruments, a cello, and a piano for
these two characters. Who is the cello? Who is the piano? No one knows and no
one wants or needs to know. The drama of love betrayed by a total separation,
Titus reigning in Rome and Bérénice at best going back to Palestine or who
knows where? The best adaptation of Jean Racine’s play I have ever seen was by Daniel
Mesguich and his Théâtre de la Métaphore in 1994. One round bar-terrace table
and two chairs and that’s all. The language reverberates in our minds in full
power and beauty and the bodies are the only expressive tools used by the two
characters, apart from their words, to show, express, and amplify their
irrelevant passion since the state of the Roman Empire wants their emperors not
to mix their Roman blood with any other blood. Think of Caesar and Cleopatra.
Think of Antony and Cleopatra. Think of the end of the aforementioned Antony
and Cleopatra by Shakespeare. Cleopatra goes to sleep forever with vipers
biting her breasts into oblivion, and she pronounces eleven times a word to
designate these serpents, snakes, worms, vipers, and a few more, with some
repeats for some of them. Eleven is the perfect hiatus after ten and before
twelve, two perfect numbers, like the two perfect lovers, right to the
catastrophic end.
You will hear all that and the music is
just perfect for Racine’s play.
“I love you, so
you must stay away from me.
You love me, so
I must discard you from here.”
It works the
same for Titus and Bérénice. And it all ends in perfect absolute radiant and
crushing Solitude identified as Rêverie, though it is a curse for Bérénice and
Titus alike, a curse imposed by the state and its Roman imperial eugenics.
The result is phenomenal because we cannot
ever say which is following the other, between the piano and the cello, which
is ahead or aback, preceding or lagging behind. The two are like weaving their
drastic and appalling solitary cloth that will be life for both. Titus besieged
Jerusalem in 70 in the middle turning point of the first Jewish War against the
Romans (67-73) and he had the Temple burnt down to the ground destroyed along
with the whole city. How could a Roman emperor be in love, what’s more, married
to a Jewish princess he fell in love with, while destroying Jerusalem and
ordering the diaspora that would lead to more wars some forty years later? How
far away we are from Judith and Holofernes, indeed!
George Onslow’s sonata then develops and
deepens the dramatic tragic horrific situation of these years from 60 AD and
Jesus’s brother James’s stoning ordered by the high priest of the temple and
the 115-117 Diaspora Revolt, in the whole Eastern Mediterranean, particularly
the Middle East, Egypt, and Cyprus. This CD is a fascinating mesmerizing if not
hypnotizing evocation of the millennia of tragic curse cast on the Jews in the
world, and the end of it is not even close today.
Dr Jacques COULARDEAU
DRAMATICO-TRAGIC FATE OF A JEWISH
PRINCESS
RITA STROHL – TITUS ET BÉRÉNICE –
GEORGE ONSLOW – AUDE PIVÔT – LAURENT MARTIN – 2017
Deux personnages, Titus
et Bérénice, inspirés du génie poétique et dramatique de Jean Racine, le
dramaturge français, sont extraits de l'histoire pour notre réflexion
spirituelle. Titus est tombé amoureux de Bérénice avant de devenir empereur. Il
a dû mettre fin à cette histoire d'amour rencontrée à Jérusalem, en Palestine,
dont il était gouverneur et général pendant un certain temps lorsque la ville
s'est rebellée contre l'Empire romain et a tenté de rompre leurs liens, sinon
leurs chaînes, mais ils ont échoué. Dans un premier temps, le Temple de
Jérusalem a été démoli et les murs de la ville ont été abattus. Ensuite, les
Juifs ont reçu l'ordre de disparaître du Moyen-Orient, cette fameuse diaspora
que certains tentent de nier depuis un siècle ou plus, avant et après
l'Holocauste, la Shoah et la Seconde Guerre mondiale en fournissant au
mouvement sioniste un nouvel Israël taillé dans la Palestine sans accord avec
la population arabe concernée qui y vivait. On sait ce qui s'est passé dans les
70 années qui ont suivi et ce qui continue encore.
Deux instruments, un
violoncelle et un piano, pour ces deux personnages. Qui est le violoncelle ?
Qui est le piano ? Personne ne le sait et personne ne veut ou n’a besoin de le
savoir. Le drame de l’amour trahi par une séparation totale, Titus régnant à
Rome et Bérénice au mieux repartant en Palestine ou on ne sait où ? La
meilleure adaptation de la pièce de Jean Racine que j’aie jamais vue est celle
de Daniel Mesguich et de son Théâtre de la Métaphore en 1994. Une table ronde
de terrasse de bar et deux chaises et c’est tout. La langue résonne dans nos
esprits avec toute sa puissance et sa beauté, et les corps sont les seuls
outils expressifs utilisés par les deux personnages, hormis leurs mots, pour
montrer, exprimer et amplifier leur passion sans rapport puisque l’état de
l’Empire romain veut que ses empereurs ne mélangent pas leur sang romain avec
aucun autre sang. Pensez à César et Cléopâtre. Pensez à Antoine et Cléopâtre.
Pensez à la fin du susdit Antoine et Cléopâtre de Shakespeare. Cléopâtre
s’endort pour toujours avec des vipères qui lui mordent la poitrine jusqu’à
l’oubli, et elle prononce onze fois un mot pour désigner ces serpents, reptiles
, vers, vipères, et quelques autres, avec des reprises pour certains d’entre
eux. Onze est le hiatus parfait après dix et avant douze, deux nombres parfaits,
comme les deux amants, jusqu’à la fin catastrophique.
Vous entendrez tout cela
et la musique est juste parfaite pour la pièce de Racine.
« Je t’aime, alors tu dois rester loin de moi.
Tu m’aimes, alors je dois te chasser d’ici. »
Cela fonctionne de la
même manière pour Titus et Bérénice. Et tout cela se termine dans une Solitude
absolue parfaite, radieuse et écrasante, identifiée à une Rêverie, bien qu’elle
soit une malédiction pour Bérénice comme pour Titus, une malédiction imposée
par l’État et son eugénisme impérial romain.
Le résultat est
phénoménal car on ne peut jamais dire qui suit l’autre, entre le piano et le
violoncelle, qui est en avance ou en retard, qui précède ou qui traîne les
pieds. Les deux sont comme en train de tisser leur drap solitaire, drastique et
épouvantable, qui sera la vie pour tous les deux. Titus assiégea Jérusalem en
70, au milieu de la première guerre juive contre les Romains (67-73), et il fit
brûler le Temple jusqu’au sol, ainsi que toute la ville. Comment un empereur
romain pouvait-il être amoureux, qui plus est, marié à une princesse juive dont
il était tombé amoureux, tout en détruisant Jérusalem et en ordonnant la
diaspora qui allait conduire à d’autres guerres quelque quarante ans plus tard
? Oh, combien on est loin de Judith et Holopherne.
La sonate de George
Onslow développe et approfondit ensuite la situation dramatique, tragique et
horrible de ces années à partir de 60 après J.C. et de la lapidation de
Jacques, le frère de Jésus, ordonnée par le grand prêtre du temple, et de la
révolte de la diaspora de 115-117, dans toute la Méditerranée orientale, en
particulier au Moyen-Orient, en Égypte et à Chypre. Ce CD est une évocation
fascinante, envoûtante, voire hypnotisante, des millénaires de malédiction
tragi-dramatique jetée sur les Juifs du monde entier, et dont la fin n'est même
pas proche aujourd'hui.
Dr Jacques COULARDEAU