Tuesday, February 26, 2019

 

Un film génial et époustouflant


ALEXIS MICHALIK – EDMOND – 2019


Voilà un film dont on ne peut rien dire vraiment car il est parfait, tel que nous ne pouvons que le rêver de bout en bout, alors pourquoi alourdir le verdict d’une dissection décortiquante. Bien sûr que nous portons en mémoire cinq ou six versions de cette pièce que nous avons vues dans des théâtres ou au cinéma. Bien sûr que nous ne pouvons que penser à Depardieu, mais ici le rôle étant explosé entre la vie réelle et la pièce, entre l’auteur, Edmond Rostand qui crée et invente la pièce, lettre à lettre, et dieu sait s’il en écrit beaucoup, certainement plus de trois car SOT n’est pas dans notre univers, et d’autre part un de ses amis qui jouera un second rôle et qui est amoureux d’une actrice et ne sait pas lui faire la cour, ami de Cyrano dans la pièce (et la vie réelle il y a fort longtemps ?), et enfin le Cyrano dans la pièce, le Cyrano historique Constant Coquelin, bien sûr joué par un autre acteur vivant, lui.

Le plus amusant est que le film n’hésite pas à citer une ou deux fois Daniel Mesguich et son éternel éphémère, et la trappe est un tour que ce Daniel Mesguich a souvent utilisé dans son inspiration farcesque de boulevard. Mais surtout quelque part nous nous y perdons dans les temps, et le seul temps qui ne se propulse pas sur scène est le temps du vrai Cyrano de Bergerac au 17ème siècle, sinon une épitaphe que nous nous devons de tous connaître. Mais il est bien sûr que Cyrano n’est que le prétexte pour parler d’Edmond Rostand qui a perdu dans la brume de ce monde son frère, le grand spécialiste qui disséquait des grenouilles, vivantes bien sûr, Jean Rostand.


Mais c’était un temps troublé, la troisième république qui se finit en 1939 et qui offrit quatre années de boucherie guerrière à la fin de la vie de notre Edmond Rostand. Mais Jean Rostand devait ne pas être bien loin. Mais il est sûr que l’on nous mène en bateau sur la Seine, à la godille plus qu’à la rame, et que les lieux ne sont pas tous, loin de là, vraiment ceux que l’on vous dit. Le théâtre de la Porte Saint- Martin prend à la fin une ampleur qui ressemble plutôt à un Palais Royal. Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, j’entends l’absinthe.


Dr. Jacques COULARDEAU

Comments: Post a Comment



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?