Jacques Coulardeau at Academia.edu
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C’est un long voyage au cœur des arts de la scène
que nous allons faire à travers dix siècles d’histoire.
Tous nos arts poussent leurs racines dans un
héritage judéo-chrétien fort ancien, sans parler de la mythologie grecque. L’histoire des dix
derniers siècles d’arts dramatiques est marquée par un long parcours progressif
d’une acceptation de la téléologie judéo-chrétienne à sa négation absolue au
profit d’une téléologie « humaniste » dont la forme ultime est le
scientisme naturaliste ou social de Darwin et Marx (et surtout de leurs
continuateurs). Depuis une dizaine d’années, […] [n]ous vivons aujourd’hui les
prémisses du siècle des religions.
Nous allons ainsi parcourir environ vingt-cinq
siècles d’histoire humaine occidentale. Nous partirons des bases
judéo-chrétiennes de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, pour planter
le décor. Puis nous passerons au théâtre (même si certains considèrent que la Bible est une mise en scène, sans jeu de
mot sur ce dernier item lexical). Le Moyen Âge nous offrira des illustrations
de la première phase d’une référence biblique triomphante. Puis les temps
baroques nous montreront comment une distanciation progressivement se construit
avec une référence à la nature et à la psychologie des personnages. Ensuite
nous regarderons de prêt le révélateur « FAUST » de Marlowe à Gounod.
Nous y verrons Dieu en train de mourir avant même la notice nécrologique de
Hegel écrite en lettres d’or à la cheminée de la philosophie, sans parler de
celle de Marx gravée dans le marbre de la stèle funéraire et mortifère de la
lutte des classes comme explication finale et absolue du monde. Puis nous
suivrons cette mort de Dieu chez le Juif (et cela est capital) Gustav Mahler et
le Slave Igor Stravinsky (associé à Jean Cocteau). Nous déboucherons alors sur
l’ère du cinéma et sur un monde qui n’a plus de Dieu, mais qui pourtant
recherche une téléologie qu’il construit de toutes pièces, avec parfois le
vieux modèle de
la Genèse au fond des yeux. Et ce cinéma est le livre sacré
des auditoires les plus larges qui sont formés, informés et même déformés ou
conformés par ces images colorées et animées qu’on leur projette à longueur de
journée, et de nuit, sur toutes sortes d’écran.
Nous finirons ce voyage avec deux métaphores
dramatiques. D’une part Good Bye Lenin,
la métaphore de la disparition de la téléologie communiste, marxiste ou
stalinienne, comme on veut. D’autre part La
Passion du Christ de Mel Gibson, la métaphore du retour en force du modèle
téléologique christique. […]
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 1:07 PM