BRUNO DUMONT
– P’TIT QUINQUIN – 2014
Ce n’est pas un thriller puisqu’il n’y a pas de fin. L’assassin ou les
assassins ne sont pas trouvés, loin de là. Le film montre sans la moindre
distanciation un cas grave menant à un mort de racisme, racial anti-noir, et
religieux, anti-islamique. C’est un fait banal et rien d’autre dans le contexte
de cette minisérie. On regarde le monde en suivant quatre enfants relevant du
primaire et peut-être du collège pour un d’eux, trois garçons et une fille.
L’affaire criminelle qui amène la gendarmerie sur cette Côte d’Opale contre
laquelle Bruno Dumont semble avoir un sérieux passif, sinon une dent ou même un
râtelier complet (alors qu’il est natif de Bailleul). Il montre deux agents de
la gendarmerie si impuissants, si peu intéressés, si peu motivés, si incapables
de poser une question, raison de plus un interrogatoire que l’on se demande à
quoi ils servent. Les enfants en question trouvent sans chercher comment la
première vache a réussi à entrer dans un bunker/blockhaus allemand sans accès
évident ni direct visible à l’œil nu. Et ces gendarmes ne travaillent qu’à l’œil
nu quand ce n’est pas à l’œil qui suit le vent qui tourne pas mal dans le
Boulonnais, un œil donc fortement formaté.
De quoi peut-il bien s’agir ? Une série de crimes concernant une
branche d’une famille et de tous les amants et amantes liés à cette branche,
sans compter en plus un noir qui se suicide au vu et su de tous, en particulier
de la gendarmerie contre laquelle il tire à bout presque portant, parce qu’il
est humilié, rejeté par deux filles adolescentes en mal de célébrité mais
raciste comme tout le monde autour d’elles : elles le traitent de macaque,
et je ne prends que les mots que l’on trouve dans un dictionnaire bienséant. Elle
lui conseille de retourner là d’où il vient. Plus une ou deux pointes
religieuses.
Campagne moraliste de suppression de tous ceux qui ne sont pas purs en
mariage et en affaires quelconques ? Tout le monde devrait alors y passer.
Règlement de compte entre deux branches d’une même famille coupée en deux par
un héritage inégalitaire ? Cela arrive même en loi française. Mais pas sûr
car on est loin de l’extermination de la branche concernée et de toute façon
cela entrainerait une riposte. S’agit-il de l’œuvre d’un membre de la branche
familiale lésée par l’héritage, un membre fortement marqué de consanguinité, et
que certains diront dérangé, attardé, handicapé. Qui sait car il ne dit rien
mais il savait sur le passage « secret » par lequel la première vache
a pu entrer dans le blockhaus. Mais personne ne sait qu’il sait.
Mais ce n’est pas aussi simple car la technique des meurtres demande un peu
plus de formation et même d’équipement qu’un handicapé consanguin peut avoir à
sa disposition. Les deux premiers morts sont découpés et se retrouvent à l’intérieur
d’une vache morte, une chacun. On prétend à un détour d’épisode que ces vaches
étaient folles et qu’elles sont carnivores dans ce cas, mais comment
peuvent-elles manger, sans ruminer, sans digérer des morceaux conséquents d’un
corps humain ? Absurde vous me direz et vous auriez raison.
Ensuite il y a un homme qui est noyé dans sa fosse à purin. Délicate
attention. Une autre tuée comme on ne sait pas et attachée nue sur une
quelconque roche proéminente en bord de mer avec des filets qui doivent être
peut-être de pêche. Et puis encore une qui est dévorée par une bande de cochons
de la ferme de sa famille, cochons en liberté le jour et qu’elle caresse et côtoie
jour après jour. Ces cochons omnivores deviendraient carnassiers et même plus, cannibales,
la nuit ?
Il n’en reste pas moins que cette série est inachevée en terme d’intrigue,
mais Bruno Dumont est un sadique de l’image qui aime laisser son public sur sa
faim. Mais de plus Bruno Dumont se complait à montrer les pires incompétences. Le
prêtre de l’église est jeune avec un diacre plus vieux et un enfant de chœur qui
est un des quatre garçons au centre de l’intrigue, le fils de la branche lésée
de la famille dont je parlais plus haut et les deux prêtres se laissent
manipuler par le gamin à la consécration en sonnant les clochettes de façon
répétée, les faisant s’agenouiller, se relever, s’agenouiller encore, se
relever une bonne demi-douzaine de fois, avant d’enfin poser ses sonnailles,
ses clochettes.
La candidate à la gloire de la chanson en anglais qui sera mangée par ses
cochons et qui est aussi l’une des deux à humilier le noir le jour où il pète
ses plombs n’est pas bonne, a une mauvaise chanson, et n’en a qu’une. Vanité
plus que talent, mais il faut un peu de vanité pour révéler son talent, mais il
faut aussi du talent pour pouvoir le révéler.
Et les anciens combattants regrettent, maire en tête que l’on n’aura bientôt
plus d’anciens combattants et qu’il faudrait songer à en faire une nouvelle
fournée. Le commandant de gendarmerie suggère que les guerres ne sont pas ce
qui manque et il ajoute même que ces guerres pourraient bien être partout sur
la terre. On ne devrait pas manque d’anciens combattants dans la nouvelle
génération. Il fait fort là Bruno Dumont. Il aurait pu suggérer au maire d’en
importer des USA. Ils en ont plus qu’ils ne savent quoi en faire. Il aurait pu
aussi suggérer d’en importer de Syrie : on les appelle des djihadistes ou
des réfugiés, selon l’humeur du moment. Boulogne est si près de Calais qu’une
jungle n’est pas une saugrenue impossibilité.
Il est vrai que son humour un peu gris ne passe pas, alors de l’humour noir
serait encore plus dur, et ce un 14 juillet, ce serait un comble. Surtout avec
cette maison et sa famille de noirs que tout le monde haït.
Mais pourquoi donc donner de cette région une image si attardée,
consanguine jusqu’à la gorge et s’en étouffer, où personne ne semble vraiment
travailler pour de vrai, où il n’y a pas de voitures sur les routes, sauf celle
de la gendarmerie. Où il n’y a en définitive que les quatre vélos des quatre
gamins et la fille monte debout sur des repose-pieds au niveau de l’axe de la
roue arrière. Pourquoi montrer une gendarmerie si attardés. Pourquoi montrer un
tel racisme ? Pourquoi montrer les relations familiales comme étant
brutales, rudes, froides, etc., quand on les montre ? Bruno Dumont veut-il
vraiment prouver ou au moins démontrer ce que dit le commandant de gendarmerie :
« la terre est bonne ici mais elle sent un peu aigre ». Et encore que
« ici c’est l’enfer » et que « l’on vit avec le diable ».
Et qu’il attache cela dans les dernières images à l’oncle consanguin du garçon
personnage principal, celui qui transporte la fille sur les repose-pieds de son
vélo ?
Pourquoi ? Parce que – et c’est là mon opinion – parce qu’il n’y pas
plus dénonciateur et délateur et dilettante calomniateur de la région Nord Pas
de Calais que les natifs de souche de cette région qui pour des raisons
claniques propres à cette région d’immigration fait que les Lebleu, Le blanc,
Leblond, Lebrun, Lenoir ou Dumoulin, Dujardin, même Dugardin, et quelques
autres noms de ce genre sont devenus consanguins dans les villages car un
Lebleu marie une Lebleu et ainsi de suite depuis des générations car un Lebleu
de rêverait jamais d’épouser une Vandervelt ou pire encore une Zalewski, ne
parlons surtout pas d’UN Lerouge mariant UN Lejeune. Bruno Dumont a trouvé un
filon qui lui donne les finances nécessaires pour faire un film tous les deux
ans et il en profite et ne peut que trouver des arguments faciles pour
justifier sa vision anthracite. Dommage car il y a mieux à faire que d’étaler
ce sectarisme sans fin.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:58 PM