Wednesday, September 28, 2016

 

L'anthracite est pâle à côté de cette image de la Côte d'Opale

BRUNO DUMONT – P’TIT QUINQUIN – 2014

Ce n’est pas un thriller puisqu’il n’y a pas de fin. L’assassin ou les assassins ne sont pas trouvés, loin de là. Le film montre sans la moindre distanciation un cas grave menant à un mort de racisme, racial anti-noir, et religieux, anti-islamique. C’est un fait banal et rien d’autre dans le contexte de cette minisérie. On regarde le monde en suivant quatre enfants relevant du primaire et peut-être du collège pour un d’eux, trois garçons et une fille.


L’affaire criminelle qui amène la gendarmerie sur cette Côte d’Opale contre laquelle Bruno Dumont semble avoir un sérieux passif, sinon une dent ou même un râtelier complet (alors qu’il est natif de Bailleul). Il montre deux agents de la gendarmerie si impuissants, si peu intéressés, si peu motivés, si incapables de poser une question, raison de plus un interrogatoire que l’on se demande à quoi ils servent. Les enfants en question trouvent sans chercher comment la première vache a réussi à entrer dans un bunker/blockhaus allemand sans accès évident ni direct visible à l’œil nu. Et ces gendarmes ne travaillent qu’à l’œil nu quand ce n’est pas à l’œil qui suit le vent qui tourne pas mal dans le Boulonnais, un œil donc fortement formaté.


De quoi peut-il bien s’agir ? Une série de crimes concernant une branche d’une famille et de tous les amants et amantes liés à cette branche, sans compter en plus un noir qui se suicide au vu et su de tous, en particulier de la gendarmerie contre laquelle il tire à bout presque portant, parce qu’il est humilié, rejeté par deux filles adolescentes en mal de célébrité mais raciste comme tout le monde autour d’elles : elles le traitent de macaque, et je ne prends que les mots que l’on trouve dans un dictionnaire bienséant. Elle lui conseille de retourner là d’où il vient. Plus une ou deux pointes religieuses.


Campagne moraliste de suppression de tous ceux qui ne sont pas purs en mariage et en affaires quelconques ? Tout le monde devrait alors y passer. Règlement de compte entre deux branches d’une même famille coupée en deux par un héritage inégalitaire ? Cela arrive même en loi française. Mais pas sûr car on est loin de l’extermination de la branche concernée et de toute façon cela entrainerait une riposte. S’agit-il de l’œuvre d’un membre de la branche familiale lésée par l’héritage, un membre fortement marqué de consanguinité, et que certains diront dérangé, attardé, handicapé. Qui sait car il ne dit rien mais il savait sur le passage « secret » par lequel la première vache a pu entrer dans le blockhaus. Mais personne ne sait qu’il sait.


Mais ce n’est pas aussi simple car la technique des meurtres demande un peu plus de formation et même d’équipement qu’un handicapé consanguin peut avoir à sa disposition. Les deux premiers morts sont découpés et se retrouvent à l’intérieur d’une vache morte, une chacun. On prétend à un détour d’épisode que ces vaches étaient folles et qu’elles sont carnivores dans ce cas, mais comment peuvent-elles manger, sans ruminer, sans digérer des morceaux conséquents d’un corps humain ? Absurde vous me direz et vous auriez raison.

Ensuite il y a un homme qui est noyé dans sa fosse à purin. Délicate attention. Une autre tuée comme on ne sait pas et attachée nue sur une quelconque roche proéminente en bord de mer avec des filets qui doivent être peut-être de pêche. Et puis encore une qui est dévorée par une bande de cochons de la ferme de sa famille, cochons en liberté le jour et qu’elle caresse et côtoie jour après jour. Ces cochons omnivores deviendraient carnassiers et même plus, cannibales, la nuit ?


Il n’en reste pas moins que cette série est inachevée en terme d’intrigue, mais Bruno Dumont est un sadique de l’image qui aime laisser son public sur sa faim. Mais de plus Bruno Dumont se complait à montrer les pires incompétences. Le prêtre de l’église est jeune avec un diacre plus vieux et un enfant de chœur qui est un des quatre garçons au centre de l’intrigue, le fils de la branche lésée de la famille dont je parlais plus haut et les deux prêtres se laissent manipuler par le gamin à la consécration en sonnant les clochettes de façon répétée, les faisant s’agenouiller, se relever, s’agenouiller encore, se relever une bonne demi-douzaine de fois, avant d’enfin poser ses sonnailles, ses clochettes.


La candidate à la gloire de la chanson en anglais qui sera mangée par ses cochons et qui est aussi l’une des deux à humilier le noir le jour où il pète ses plombs n’est pas bonne, a une mauvaise chanson, et n’en a qu’une. Vanité plus que talent, mais il faut un peu de vanité pour révéler son talent, mais il faut aussi du talent pour pouvoir le révéler.


Et les anciens combattants regrettent, maire en tête que l’on n’aura bientôt plus d’anciens combattants et qu’il faudrait songer à en faire une nouvelle fournée. Le commandant de gendarmerie suggère que les guerres ne sont pas ce qui manque et il ajoute même que ces guerres pourraient bien être partout sur la terre. On ne devrait pas manque d’anciens combattants dans la nouvelle génération. Il fait fort là Bruno Dumont. Il aurait pu suggérer au maire d’en importer des USA. Ils en ont plus qu’ils ne savent quoi en faire. Il aurait pu aussi suggérer d’en importer de Syrie : on les appelle des djihadistes ou des réfugiés, selon l’humeur du moment. Boulogne est si près de Calais qu’une jungle n’est pas une saugrenue impossibilité.


Il est vrai que son humour un peu gris ne passe pas, alors de l’humour noir serait encore plus dur, et ce un 14 juillet, ce serait un comble. Surtout avec cette maison et sa famille de noirs que tout le monde haït.


Mais pourquoi donc donner de cette région une image si attardée, consanguine jusqu’à la gorge et s’en étouffer, où personne ne semble vraiment travailler pour de vrai, où il n’y a pas de voitures sur les routes, sauf celle de la gendarmerie. Où il n’y a en définitive que les quatre vélos des quatre gamins et la fille monte debout sur des repose-pieds au niveau de l’axe de la roue arrière. Pourquoi montrer une gendarmerie si attardés. Pourquoi montrer un tel racisme ? Pourquoi montrer les relations familiales comme étant brutales, rudes, froides, etc., quand on les montre ? Bruno Dumont veut-il vraiment prouver ou au moins démontrer ce que dit le commandant de gendarmerie : « la terre est bonne ici mais elle sent un peu aigre ». Et encore que « ici c’est l’enfer » et que « l’on vit avec le diable ». Et qu’il attache cela dans les dernières images à l’oncle consanguin du garçon personnage principal, celui qui transporte la fille sur les repose-pieds de son vélo ?


Pourquoi ? Parce que – et c’est là mon opinion – parce qu’il n’y pas plus dénonciateur et délateur et dilettante calomniateur de la région Nord Pas de Calais que les natifs de souche de cette région qui pour des raisons claniques propres à cette région d’immigration fait que les Lebleu, Le blanc, Leblond, Lebrun, Lenoir ou Dumoulin, Dujardin, même Dugardin, et quelques autres noms de ce genre sont devenus consanguins dans les villages car un Lebleu marie une Lebleu et ainsi de suite depuis des générations car un Lebleu de rêverait jamais d’épouser une Vandervelt ou pire encore une Zalewski, ne parlons surtout pas d’UN Lerouge mariant UN Lejeune. Bruno Dumont a trouvé un filon qui lui donne les finances nécessaires pour faire un film tous les deux ans et il en profite et ne peut que trouver des arguments faciles pour justifier sa vision anthracite. Dommage car il y a mieux à faire que d’étaler ce sectarisme sans fin.


Dr Jacques COULARDEAU



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