Au collectif En
Marche d’Emmanuel Macron
Chers amis d'En Marche,
Je ne crois pas que regretter servira à rien. Voici deux
opinions émises par moi. La première dans le cadre de l'Assemblée Générale du
Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs la semaine dernière :
« Cher Jean Marie [Moreau],
J'ai bien entendu ton argument sur l'interdiction de
protection d'un territoire ou des productions d'un territoire national dans ce
cas de la part de l'Europe au nom de l'égalité de concurrence, liberté de
circulation, etc. On ne peut avoir que des quotas linguistiques. Notons que ces
quotas nient ces mêmes égalité de concurrence et liberté de circulation.
D'abord j'aimerais qu'on me donne des chiffres pays par
pays sur la part de la production dre leurs artistes nationaux en musique,
toutes les musiques, et leur diffusion sur les radios et les télévisions et
comparer ceux qui ont des quotas et ceux qui n'en ont pas. Et ainsi voir si
l'absence de quotas pénalise les artistes dans certains pays à la fois sur la
base de la langue nationale et des langues courantes dans le pays, et sur la
base des artistes nationaux. Je suis tout à fait persuadé que l'Italie n'a pas
de problèmes d'après ce que j'ai entendu, pas plus que les Allemands ou les
Autrichiens. J'ai remarqué une forte présence du Suédois en Suède, mais en
Scandinavie il faudrait prendre les trois langues scandinaves comme un tout.
etc. Je ne pense pas que les quotas aient aidé à sauver quoi que ce soit, et je
ne veux pas parler de qualité. Mais pourquoi donc sommes nous si pâles à
l'Eurovision ou autres compétitions européennes sur bases nationales d'ailleurs.
Mais cette pratique des quotas sur la seule langue est
une pratique de négation des identités nationales des artistes et des publics. Les
Flamands flamingants en France ont tendance à se retrouver à l'extrême droite. Je
les ai rencontrés à Radio Quinquin il y a longtemps et ils sont devenus une
base du FN. L'absence de reconnaissance des diverses formes de la langue
occitane comme pour la langue galloise, la langue écossaise et l'irlandais dans
les iles britanniques, et quelques autres, et même chose pour le Breton en
Bretagne, les dialectes germaniques en Alsace Lorraine, les langues spécifiques
du Dauphiné, de la Savoir et du pays Nissard sans parler de la Corse, nie non
seulement la langue, mais plus encore la possible intégration dans la nation
française et cela donne des mouvances vers les indépendantistes ici et là et
surtout, comme dans mon Auvergne, une fporte mouvance vers le FN. Frustrer la
langue, ne pas intégrer la langue dans l'identité nationale, et ne parlons pas
des langues de l'immigration, donne du pain à manger et du vin à boire aux
extrémistes de tout crin, que ce soit de gauche (les campagnes VIVRE AU PAYS du
PC il y a longtemps après 1968) ou de droite.
L'homogénéisation des nations au nom de l'Europe ne peut
mener qu'à des drames comme le Brexit, UN MORT, au moins, spectaculaire. J'ai
voté contre la constitution de Giscard en 2005, avant de partir au Sri Lanka,
car elle définissait l'Europe comme une économie de marché capitaliste (à la
manière de l'URSS, économie socialiste) et parce qu'elle niait ouvertement
toute référence aux nations. J'ai vu au Sri Lanka le danger d'une telle
négation avec les Tigres Tamouls et trente ans de guerre civile terminée dans
le sang et maintenant s'effilochant dans une réconciliation bien difficile à
venir. Il ne s'agissait pas de la langue ici car les deux langues étaient
reconnues et largement présentes dans de très nombreux sites et dans le système
scolaire, mais de la conscience nationale, culturelle, historique, voire
anthropologique des Tamouls face aux Sinhalas, dont la langue n'est qu'un
élément.
Finalement quand nous Européens prétendons exiger de la
Chine qu'elle donne l'autonomie au Tibet, au pays ouighour, à la Mongolie et
qui sait quoi encore non sur la base d'une langue, mais sur la base d'un
territoire et d'une religion, on est bien mal placé pour venir refuser la
reconnaissance du fait national en Europe.
Aux USA la bataille juridique sur le mariage pour couples
de même sexe, toutes orientations sexuelles concernées, (soit dit en passant
pas le mariage pour tous car le mariage n'est pas une obligation mais un droit
et un choix, un droit pour tous mais pas un choix pour tous) s'est réglé sur
l'existence des territoires appelés états. Certains états niaient le mariage à
des couples inter-états auxquels seule la loi fédérale peut s'appliquer et donc
le célèbre amendement 14 sur l'égalité face aux institutions fédérales et
l'égale protection de chacun de la part de ces institutions.
Voilà ma position.
C'est le refus de prendre en compte les entités
nationales par l'Europe qui provoque le Grexit, le Brexit, le Frexit, le résultat
électoral en Autriche: un presqu'inconnu inexpérimenté battant de justesse
l'extrême droite, Ne parlons pas de la Catalogne, de l'Espagne, du Portugal et
il y aura bientôt l'Ecosse si le Brexit passe. L'Europe ne peut être qu'une
fédération de nations sinon elle explosera et les quotas fondés sur la seule
langue française sont une telle absurdité, surtout que j'ai entendu que l'Arabe
serait concerné, alors que la majorité (statistique interdite en France) des
immigrants Marocains ou Algériens sont de langue Kabyle ou Berbère, sans parler
des Turcs (langue agglutinante) dont la majorité en France sont des Kurdes
(langue indo-européenne). Il y a là le ferment d'une frustration, d'un rejet,
d'une révolte, d'une insatisfaction, d'une castration comme dirait Lacan ou
Freud. On se prépare des lendemains qui explosent. Voire les scènes de guerre
urbaine du Boulevard Montparnasse de mardi après-midi dernier avec les Zauzaus
et les Zinzins (les autonomes te les indépendants) qui avaient déjà sévi en
2006.
D'ailleurs Brel, Stroemae et quelques autres n'ont pas eu
et n'ont toujours pas de difficultés à exister même aux USA où Stromae a fait
une tournée en français alors qu'il parle anglais mais il n'a pas mis ses
chansons en anglais, même si pourtant Brel a du passer du Flamand de sa
jeunesse au français belge de son âge plus avancé.
Provocation à part il y a une nécessaire réflexion à
entreprendre rapidement.
Bonne journée
Jacques
Take your country back from those who seek to destroy it
The English air
is as foul as it has been at any point since my childhood. It is as if the
sewers have burst. The Leave campaign has captured the worst of England and channelled it into a know-nothing
movement of loud mouths and closed minds. It is easy to mock, but essential to
fight, because the new right could win a victory that may never be reversed. .
. .
THE GUARDIAN, Sunday 19 June 2016 00.03 BST
Et la seconde juste aujourd’hui après une leçon par
téléphone avec un étudiant chercheur dans une startup française:
BUT that is not
what is important here. We are dealing with reality, immediate reality? No one
can predict what is going to happen. At best we can prepare ourselves for a
couple or a triple of solutions we can envisage. And then wait for what is
going to come out of the magician's hat. A rabbit, or a dove, or a scarf, or
even something else.
You can envisage
Brexit from the UK's
point of view: then the questions are who is going to be the leader of the
conservative party in Parliament who will become the Prime Minister? Then what
will happen if no one is accepted or chosen as the leader of the Conservative
Party? Normally general elections, officially called by the Queen. Then what?
On another side what is the game of Scotland going to be who wants to
be independent and remain in the EU though their head of State is Elisabeth I,
Queen of Scotland? Last question: what will happen in Northern Ireland that wants to remain in the EU,
along with the Irish
Republic though the
majority of the people is protestant?
You can envisage
Brexit from the European point of view. Is it going to be business as usual?
Are they going to understand there is a real danger as long as they negate the
national entities Europe is composed of? Are
they going to grasp the same problem is present and simmering in at least
eleven European countries? And what is going to be the position in each country
about a referendum about Europe? The new deal
in Europe? Or the same old deal that we all
know and has failed in the United
Kingdom? Are we going to accept Scotland as a
member of the EU? On what legal ground?
You can envisage
Brexit from the West's point of view. What about the link between northern America and Europe?
Is Britain
going to become an intermediary, a go-between, a necessary passage between the
two continents? Is Britain
going to become a privileged ally of the USA as it used to be in the 50s and
60s? And what is going to happen to NATO that is based on the unification of Europe? How can Europe accept Ukraine
if the United Kingdom
goes out? What about the role of the IMF that traditional based on a united
Europe if Europe is no longer united? What
about Turkey
who is a member of Nato and not of the EU?
We can finally
envisage Brexit from the Rest's point of view. What are the emerging countries
doing in our back while the Pound is diving under, while western stock
exchanges are sinking, while the western economy is going to get through
difficult moments, while the restructuring that is going to follow is going to
be enormous and while the west is going to waste a tremendous amount of time,
energy, money and even more to face and sidetrack the populists, if not the
nationalists or even the isolationists? What is China
doing in Tashkent
right now at the summit of the Shanghai Cooperation Organization, probably the
most important and influential alliance outside the EU and NATO? TPP is a baby
when compared with that one. and the negotiation between Europe and the USA is down the
chute or in jeopardy.
That's how I
would look at the problem today and I would do some research in all directions.
What I have heard is not encouraging: in France there might be some new
ideas coming from the right, though it is still fresh to know. The left is lost
in some innocuous bla bla without any black sheep of course (Hollande), or a
strong anti-capitalistic European rejection from the extreme left that flatters
the position of the extreme right. Where is the new realistic discourse going
to come from, that new discourse that is going to reinstate the concept of
nation in Europe, Europe a federation of
independent nations and not a homogenized alliance of states? Who will have the
charisma of a man like de Gaulle? Or as for that Adenauer
You see what I
mean by taking a crash course at Science Po, your next door neighbor? And of
course we have to consider the various levels: economic, cultural, linguistic,
political, ethnic, religious, and a few more.
Good job anyway. »
Ce serait une catastrophe d'en rester à des regrets ou
des pleurs qui seraient de crocodile: au moins les 66% de lecteurs qui
approuvent le départ du Royaume Uni de l'Europe dans le Figaro ne cachent pas
leur satisfaction.
Jusqu'à présent je n'ai entendu que Juppé qui aurait
légèrement changé sa position sur la possibilité d'un référendum sur un nouveau
deal européen.
J'espère simplement que la raison des nations entendra la
raison tout court et que la raison des états laissera la place à ces nations.
Bonne soirée
Jacques
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:43 PM