Jean de Patmos
L’Apocalypse
de
Jésus
Christ
Atelier de Grec Biblique du Diocèse de Poitiers
Traduction :
Ingrid Auriol, Katy Breuil,
Michel Caubet,
Jean Couprie, Jacques Lefebvre, Odile de Loynes.
L’Apocalypse enfin révélée !
Ecrite à la fin du premier siècle de notre ère, cette œuvre prophétique, un des
piliers de la littérature chrétienne et du Nouveau Testament, n’existait pas
encore en langue française dans une traduction fiable, fidèle, et qui respecte
le style et les intentions de l’auteur, Jean de Patmos, « le disciple que
Jésus aimait ».
La signification profonde de ce livre,
perdue vers le VIIIe siècle, quand l’Église dut rechercher la
protection des rois francs pour assurer sa survie, est enfin restituée par une
équipe de spécialistes du grec biblique. Soucieux d’offrir au public le plus
large les secrets de cette œuvre majeure,
ils ont fait appel aux commentateurs antiques, qui en détenaient encore
les clés, mais aussi aux ressources les plus modernes de la linguistique et de
l’exégèse biblique.
Sceau après sceau, le livre se révèle
enfin pour éclairer le lecteur de sa lumière éclatante sur les destinées du
monde.
La couverture a été
réalisée par le graphiste Jean-Paul
Chabrier.
Remerciements à Véronique Ragagnon, gemmologue, pour ses précieuses remarques
concernant les pierres.
Edition KDP Amazon
Kindle
Gestion
Editions : La Dondaine, 8 rue de la Chaussée, 63880 Olliergues (Puy de
Dôme)
ISBN –
2-905831-28-4
ASIN: B014Y4BE0C EUR 5,20 $5.83
Publisher: Editions
La Dondaine; 1 edition (September 4, 2015)
Publication Date: September
4, 2015
Sold by: Amazon
Digital Services, Inc.
JEAN DE PATMOS – L’APOCALYPSE DE JÉSUS CHRIST – NOUVELLE TRADUCTION (6
TRADUCTEURS) – AMAZON KINDLE – KDP FORMAT – 5 SEPTEMBRE 2015
Ce texte est mythique car tout le monde cite son titre et presque personne
ne l’a lu, même partiellement. Il est aussi considéré par certains et en
premier lieu les Chrétiens comme un texte fondateur car il est le texte du
Nouveau Testament qui reprend les diverses apocalypses ou révélations de
l’Ancien Testament (Isaïe et Ezéchiel) sans compter les nombreuses autres
apocalypses et/ou révélations tant avant Jésus qu’après. C’était un genre de
vision et de prédiction important dans le processus long et lent d’émergence du
Christianisme après et à partir de la même émergence et pérennisation du
Judaïsme. On pourrait même penser que ce genre pousse des racines dans toute
une littérature sumérienne ou zoroastrienne plus ancienne et bien sûr le tout
dans une tradition orale longue. Pour ne
prendre que le Moyen Orient les sculptures sur pierre de lézard, crocodiles,
serpents et autres animaux les plus anciennes connues sont ceux de Göbekli Tepe
qui remonte à au moins 9 500 ans avant Jésus Christ. C’est de cette même
source que naîtra et se développera la littérature védique d’où deux religions
sont descendues. On peut penser que cette évolution, le développement de ce
genre a des racines encore plus profondes et remontant bien avant la dernière
glaciation car les hommes de Cromagnon ou les Gravettiens avaient des pratiques
de représentation picturale et/ou de sculpture dans l’ivoire ou l’os de figures
animales ou humaines dont certaines sont aujourd’hui classiques et sont datées
de 45 000 à 35 000 avant Jésus Christ et donc 25 000 à
15 000 ans avant la pointe de la glaciation.
Ce que je dis ici est plus important qu’on pourrait le croire. La
représentation picturale ou sculptée et nécessairement rituelle de l’homme et
des animaux est un trait distinctif de l’espèce humaine connue comme Homo
Sapiens, et une différence majeure d’avec les deux espèces Néanderthaliennes,
les Néanderthals eux-mêmes en Europe et Asie Mineure et les Denisovans en Asie
Centrale et en Sibérie.
La question principale ici est celle de la langue. Toute la tradition
zoroastrienne ou sumérienne ne relève absolument pas des langue sémitiques mais
se sont développées dans une zone d’Asie Mineure essentiellement de l’Anatolie au
plateau iranien avec la Mésopotamie entre les deux (le croissant fertile comme
disent certains) qui évolue de langues agglutinantes turkiques en Anatolie à
des langues synthétiques/analytiques qui donneront les langues indo-européennes
et indo-aryennes après la glaciation (cette dernière branche produisant le
système d’écriture le plus ancien connu aujourd’hui) et la première s’étant
expansé dans l’Europe entière 30 000 ans au mois avant la glaciation. Les
langues sémitiques sont totalement absentes du Moyen Orient de 80 000 à
35 000 avant Jésus Christ. Elles ne sont donc présentes que tardivement
alors que les populations de langues agglutinantes et synthétiques/analytiques
sont elles présentes depuis au moins 55 000 avant Jésus Christ.
Cela pose un mixage tardif des trois grands ensembles. Or c’est l’ensemble
sémitique (dont les premiers représentants vraiment installés au Moyen Orient
et en Méditerranée sont les Phéniciens qui commencent à apparaître comme un
groupe autonome au Liban vers 6 500 ou 6 000 avant Jésus Christ mais
dont la période la plus riche sera après 3 000 avant Jésus Christ. Ils
sont entièrement tournés vers la mer alors que les autres « tribus »
sémitiques du Levant sont tournées vers la terre. Le judaïsme se développe dans
les tribus sémitiques du Levant et du Moyen Orient dont les plus connus sont
les Akkadiens qui sont aussi les scribes des Sumériens, d’où parfois
l’attribution de l’écriture cunéiforme aux Akkadiens.
Quand on monte à l’époque de Jésus et de la naissance ultérieure du
Christianisme on a le même problème linguistique entre les langues sémitiques
que sont l’araméen et le syriaque parlées du temps de Jésus ainsi bien sûr que
la langue hébraïque, l’hébreu, des Juifs, (et on peut se demander quelle langue
sémitique ceux que l’Ancien testament appelle les « Arabes » parlent,
comme la servante d’Abraham qui lui donnera le célèbre Ismaïl de qui l’Islam
est sensé descendre) et les langues
indo-européennes que sont le Grec qui rayonne sur le Moyen Orient depuis la
conquête de l’empire hellénistique d’Alexandre et le latin depuis la conquête
par l’Empire Romain. Le latin est une langue rejetée du temps de Jésus comme la
langue de l’occupant, mais le Grec est accepté comme la langue de culture
qu’elle est avec ses philosophes par exemple. Quelles langues parlait et
comprenait Jésus ? Définitivement l’araméen, mais aussi l’hébreu puisqu’il
avait une « formation » de rabbin et qu’il prêcha dans le temple de
Jérusalem. Il devait aussi comprendre le Latin car en tant que charpentier il
officiait avec les occupants. Parlait-il ou comprenait-il le Grec ? Cela
est une bonne question mais à laquelle nous n’avons pas de réponse, du moins
satisfaisante.
Cela pose d’emblée la question de la langue des textes fondateurs du
Christianisme, et plus encore de la langue de prédication de Jésus et de ses
apôtres. Tous étant juifs la langue courante pour eux et la langue de
prédication aux populations juives ne pouvait être qu’une langue sémitique,
donc l’araméen probablement, peut-être un peu de syriaque, éventuellement
l’hébreu pour des situations plus rituelles mais certainement pas le latin ou
le grec, même si certains comprenaient et parlaient le grec comme Luc qui était
médecin originellement d’Antioche. Quant à Jean il est originaire de terres
sémitiques, il est de langue sémitique, et ce n’est que tardivement qu’il est
exilé à Patmos entre 81 et 96 par l’empereur Domitien. Il reviendra ensuite à
Ephèse et y mourra en 98 (ces dates sont approximatives et loin d’être
certifiées.
Cette nouvelle traduction part de la langue grecque. Il est probable que ce
soit la langue dans laquelle cette Apocalypse ait été écrite puisque Jean
demeure à Ephèse avant et après son exil à Patmos, donc dans une zone
directement sous influence grecque à l’époque et dont la langue courante devait
être le grec. Ceci étant ce n’était pas la langue originelle de Jean, mais Jean
devait être multilingue comme beaucoup d’autres à cette époque. L’Apocalypse ne
concerne pas Jésus directement mais plonge ses racines dans les visions de
Isaïe et d’Ezéchiel que Jean n’a pu connaître qu’en hébreu, ou en langue
araméenne. Il y a donc croisement de
cultures dans ce processus d’écriture qui si les dates de l’exil sont exactes a
duré quinze ans.
L’intérêt de cette nouvelle traduction est qu’elle reprend le texte
originel et l’examine comme n’importe quel texte serait examiné pour être
traduit en sachant que même du grec au français il y a des choses qui vont se
perdre. Comment les rendre pour que la traduction soit au plus près de
l’original ? C’est généralement une quadrature du cercle et comme tout le
monde le sait PI est un paramètre numériquement infini. La sagesse alors est de
doter la traduction d’un corpus d’explications et de notes qui permettent de
clarifier les enjeux des choix faits par les traducteurs. C’est cette option
qu’ont choisie les traducteurs au nombre de six regroupés dans l’Atelier de
Grec Biblique du Diocèse de Poitiers. Les six personnes sont à la fois
compétentes en grec, en hébreu et en textes fondamentaux et fondateurs du
Christianisme, en même temps que fortement imprégnées de spiritualité. En effet
cette Apocalypse est avant tout un texte de spiritualité. C’est une vision qui
prend dimension de prédiction, mais c’est d’abord et avant tout une vision qui
donne chair à tout un monde spirituel effectivement pictural et d’action
mentale de l’auteur de la vision elle-même. Il serait intéressant de se
demander les origines de chacun des éléments de cette vision et de reconstruire
l’univers mental et spiritual de l’auteur.
Certains crieraient – et ils auraient tort – à l’iconoclastie car la force
d’un texte quel qu’il soit vient de cet univers mental et spirituel de son
auteur. Tout le reste n’est que bavardage. Si on a souvent cité les autres
visions du même genre dans l’Ancien Testament, on s’est bien gardé trop souvent
de citer les nombreuses autres apocalypses anciennes ou contemporaines de Jean,
et encore plus les textes de tradition ancienne religieux, mythologiques ou
philosophiques qui représentaient l’environnement mental et spirituel de
l’auteur qui ne pouvait pas ignorer les traditions sumériennes ou
zoroastriennes colportées dans le Moyen Orient et au-delà par les traditions
orales des conteurs, diseurs et autres acteurs médiatiques de la voix et du
texte.
Il est sûr qu’une traduction retravaillée selon les normes modernes de la
traduction comme celle-ci l’est est un outil indispensable pour avancer dans la
voie d’une meilleure compréhension de la souffrance et de la joie qui portent
ce texte que le Christianisme dans sa phase d’installation au début du 4ème
siècle retiendra comme canonique, après probablement au moins une relecture.
C’est là un écueil que tous ceux qui travaillent sur des documents anciens
connaissent : le document sur lequel on travaille est-il l’original ou une
copie ? Une copie, aussi fidèle soit-elle, a ses originalités parfois ses
trahisons. Mais comment savoir puisque
nous n’avons pas d’échantillon graphologiquement certifié de l’écriture de
Jean ?
Mais j’aimerais terminer sur un point pour moi fondamental. Ce qui fait la
force de ce texte c’est sa beauté. Une beauté structurelle autant qu’une beauté
des images et de l’imaginaire. La structure globale de ce texte est celle d’une
suite d’événements que l’on appellerait un film d’action dans les médias
modernes. Le suspense est parfait et on ne peut pas dire qu’il y ait un happy
ending car après tout peu nombreux sont ceux qui monteront dans la Jérusalem
messianique, et encore sur la base de la destruction complète de l’humanité de
chair et de sang au profit d’une élite sévèrement sélectionnée pour une survie
spirituelle. Et c’est là la beauté la plus forte de ce texte. C’est exactement
ce que l’humanité fait jour après jour, siècle après siècle, millénaire après
millénaire : elle ne retient dans sa mémoire de reconnaissance que ceux et
celles, que les œuvres et les actions qui représentent un pas en avant de
l’histoire ou de l’imaginaire de l’humanité pour une survie purement mentale et
spirituelle. La Jérusalem messianique est en nous, en chacun de nous, et elle
varie de chacun de nous à chacun de nous. Et c’est là sa beauté car la beauté
de cette Jérusalem messianique est que son enceinte a douze portes et douze
strates de pierres précieuses. A chacun sa porte, à chacun sa pierre précieuse
et laissons les diamants reconnaître les saphirs ou les émeraudes et briller
tous ensemble dans nos mémoires et dans nos rêves (https://www.youtube.com/watch?v=jL0mmZONT4A).
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 12:17 PM