Saturday, September 05, 2015

 

Jean de Patmos at Amazon.fr (37)


Jean de Patmos

L’Apocalypse de
Jésus Christ

Atelier de Grec Biblique du Diocèse de Poitiers

 Traduction :
Ingrid Auriol, Katy Breuil, Michel Caubet,
Jean Couprie,  Jacques Lefebvre, Odile de Loynes.

L’Apocalypse enfin révélée ! Ecrite à la fin du premier siècle de notre ère, cette œuvre prophétique, un des piliers de la littérature chrétienne et du Nouveau Testament, n’existait pas encore en langue française dans une traduction fiable, fidèle, et qui respecte le style et les intentions de l’auteur, Jean de Patmos, « le disciple que Jésus aimait ».
La signification profonde de ce livre, perdue vers le VIIIe siècle, quand l’Église dut rechercher la protection des rois francs pour assurer sa survie, est enfin restituée par une équipe de spécialistes du grec biblique. Soucieux d’offrir au public le plus large les secrets de cette œuvre majeure,  ils ont fait appel aux commentateurs antiques, qui en détenaient encore les clés, mais aussi aux ressources les plus modernes de la linguistique et de l’exégèse biblique.
Sceau après sceau, le livre se révèle enfin pour éclairer le lecteur de sa lumière éclatante sur les destinées du monde.

La couverture a été réalisée par le graphiste Jean-Paul Chabrier.

Remerciements à Véronique Ragagnon, gemmologue, pour ses précieuses remarques concernant les pierres.

Edition KDP Amazon Kindle
Gestion Editions : La Dondaine, 8 rue de la Chaussée, 63880 Olliergues (Puy de Dôme)
ISBN – 2-905831-28-4
ASIN: B014Y4BE0C      EUR 5,20                               $5.83
Publisher: Editions La Dondaine; 1 edition (September 4, 2015)
Publication Date: September 4, 2015
Sold by: Amazon Digital Services, Inc.




JEAN DE PATMOS – L’APOCALYPSE DE JÉSUS CHRIST – NOUVELLE TRADUCTION (6 TRADUCTEURS) – AMAZON KINDLE – KDP FORMAT – 5 SEPTEMBRE 2015

Ce texte est mythique car tout le monde cite son titre et presque personne ne l’a lu, même partiellement. Il est aussi considéré par certains et en premier lieu les Chrétiens comme un texte fondateur car il est le texte du Nouveau Testament qui reprend les diverses apocalypses ou révélations de l’Ancien Testament (Isaïe et Ezéchiel) sans compter les nombreuses autres apocalypses et/ou révélations tant avant Jésus qu’après. C’était un genre de vision et de prédiction important dans le processus long et lent d’émergence du Christianisme après et à partir de la même émergence et pérennisation du Judaïsme. On pourrait même penser que ce genre pousse des racines dans toute une littérature sumérienne ou zoroastrienne plus ancienne et bien sûr le tout dans une tradition  orale longue. Pour ne prendre que le Moyen Orient les sculptures sur pierre de lézard, crocodiles, serpents et autres animaux les plus anciennes connues sont ceux de Göbekli Tepe qui remonte à au moins 9 500 ans avant Jésus Christ. C’est de cette même source que naîtra et se développera la littérature védique d’où deux religions sont descendues. On peut penser que cette évolution, le développement de ce genre a des racines encore plus profondes et remontant bien avant la dernière glaciation car les hommes de Cromagnon ou les Gravettiens avaient des pratiques de représentation picturale et/ou de sculpture dans l’ivoire ou l’os de figures animales ou humaines dont certaines sont aujourd’hui classiques et sont datées de 45 000 à 35 000 avant Jésus Christ et donc 25 000 à 15 000 ans avant la pointe de la glaciation.

Ce que je dis ici est plus important qu’on pourrait le croire. La représentation picturale ou sculptée et nécessairement rituelle de l’homme et des animaux est un trait distinctif de l’espèce humaine connue comme Homo Sapiens, et une différence majeure d’avec les deux espèces Néanderthaliennes, les Néanderthals eux-mêmes en Europe et Asie Mineure et les Denisovans en Asie Centrale et en Sibérie.

La question principale ici est celle de la langue. Toute la tradition zoroastrienne ou sumérienne ne relève absolument pas des langue sémitiques mais se sont développées dans une zone d’Asie Mineure essentiellement de l’Anatolie au plateau iranien avec la Mésopotamie entre les deux (le croissant fertile comme disent certains) qui évolue de langues agglutinantes turkiques en Anatolie à des langues synthétiques/analytiques qui donneront les langues indo-européennes et indo-aryennes après la glaciation (cette dernière branche produisant le système d’écriture le plus ancien connu aujourd’hui) et la première s’étant expansé dans l’Europe entière 30 000 ans au mois avant la glaciation. Les langues sémitiques sont totalement absentes du Moyen Orient de 80 000 à 35 000 avant Jésus Christ. Elles ne sont donc présentes que tardivement alors que les populations de langues agglutinantes et synthétiques/analytiques sont elles présentes depuis au moins 55 000 avant Jésus Christ.

Cela pose un mixage tardif des trois grands ensembles. Or c’est l’ensemble sémitique (dont les premiers représentants vraiment installés au Moyen Orient et en Méditerranée sont les Phéniciens qui commencent à apparaître comme un groupe autonome au Liban vers 6 500 ou 6 000 avant Jésus Christ mais dont la période la plus riche sera après 3 000 avant Jésus Christ. Ils sont entièrement tournés vers la mer alors que les autres « tribus » sémitiques du Levant sont tournées vers la terre. Le judaïsme se développe dans les tribus sémitiques du Levant et du Moyen Orient dont les plus connus sont les Akkadiens qui sont aussi les scribes des Sumériens, d’où parfois l’attribution de l’écriture cunéiforme aux Akkadiens.



Quand on monte à l’époque de Jésus et de la naissance ultérieure du Christianisme on a le même problème linguistique entre les langues sémitiques que sont l’araméen et le syriaque parlées du temps de Jésus ainsi bien sûr que la langue hébraïque, l’hébreu, des Juifs, (et on peut se demander quelle langue sémitique ceux que l’Ancien testament appelle les « Arabes » parlent, comme la servante d’Abraham qui lui donnera le célèbre Ismaïl de qui l’Islam est sensé descendre)  et les langues indo-européennes que sont le Grec qui rayonne sur le Moyen Orient depuis la conquête de l’empire hellénistique d’Alexandre et le latin depuis la conquête par l’Empire Romain. Le latin est une langue rejetée du temps de Jésus comme la langue de l’occupant, mais le Grec est accepté comme la langue de culture qu’elle est avec ses philosophes par exemple. Quelles langues parlait et comprenait Jésus ? Définitivement l’araméen, mais aussi l’hébreu puisqu’il avait une « formation » de rabbin et qu’il prêcha dans le temple de Jérusalem. Il devait aussi comprendre le Latin car en tant que charpentier il officiait avec les occupants. Parlait-il ou comprenait-il le Grec ? Cela est une bonne question mais à laquelle nous n’avons pas de réponse, du moins satisfaisante.

Cela pose d’emblée la question de la langue des textes fondateurs du Christianisme, et plus encore de la langue de prédication de Jésus et de ses apôtres. Tous étant juifs la langue courante pour eux et la langue de prédication aux populations juives ne pouvait être qu’une langue sémitique, donc l’araméen probablement, peut-être un peu de syriaque, éventuellement l’hébreu pour des situations plus rituelles mais certainement pas le latin ou le grec, même si certains comprenaient et parlaient le grec comme Luc qui était médecin originellement d’Antioche. Quant à Jean il est originaire de terres sémitiques, il est de langue sémitique, et ce n’est que tardivement qu’il est exilé à Patmos entre 81 et 96 par l’empereur Domitien. Il reviendra ensuite à Ephèse et y mourra en 98 (ces dates sont approximatives et loin d’être certifiées.

Cette nouvelle traduction part de la langue grecque. Il est probable que ce soit la langue dans laquelle cette Apocalypse ait été écrite puisque Jean demeure à Ephèse avant et après son exil à Patmos, donc dans une zone directement sous influence grecque à l’époque et dont la langue courante devait être le grec. Ceci étant ce n’était pas la langue originelle de Jean, mais Jean devait être multilingue comme beaucoup d’autres à cette époque. L’Apocalypse ne concerne pas Jésus directement mais plonge ses racines dans les visions de Isaïe et d’Ezéchiel que Jean n’a pu connaître qu’en hébreu, ou en langue araméenne. Il y   a donc croisement de cultures dans ce processus d’écriture qui si les dates de l’exil sont exactes a duré quinze ans.

L’intérêt de cette nouvelle traduction est qu’elle reprend le texte originel et l’examine comme n’importe quel texte serait examiné pour être traduit en sachant que même du grec au français il y a des choses qui vont se perdre. Comment les rendre pour que la traduction soit au plus près de l’original ? C’est généralement une quadrature du cercle et comme tout le monde le sait PI est un paramètre numériquement infini. La sagesse alors est de doter la traduction d’un corpus d’explications et de notes qui permettent de clarifier les enjeux des choix faits par les traducteurs. C’est cette option qu’ont choisie les traducteurs au nombre de six regroupés dans l’Atelier de Grec Biblique du Diocèse de Poitiers. Les six personnes sont à la fois compétentes en grec, en hébreu et en textes fondamentaux et fondateurs du Christianisme, en même temps que fortement imprégnées de spiritualité. En effet cette Apocalypse est avant tout un texte de spiritualité. C’est une vision qui prend dimension de prédiction, mais c’est d’abord et avant tout une vision qui donne chair à tout un monde spirituel effectivement pictural et d’action mentale de l’auteur de la vision elle-même. Il serait intéressant de se demander les origines de chacun des éléments de cette vision et de reconstruire l’univers mental et spiritual de l’auteur.


Certains crieraient – et ils auraient tort – à l’iconoclastie car la force d’un texte quel qu’il soit vient de cet univers mental et spirituel de son auteur. Tout le reste n’est que bavardage. Si on a souvent cité les autres visions du même genre dans l’Ancien Testament, on s’est bien gardé trop souvent de citer les nombreuses autres apocalypses anciennes ou contemporaines de Jean, et encore plus les textes de tradition ancienne religieux, mythologiques ou philosophiques qui représentaient l’environnement mental et spirituel de l’auteur qui ne pouvait pas ignorer les traditions sumériennes ou zoroastriennes colportées dans le Moyen Orient et au-delà par les traditions orales des conteurs, diseurs et autres acteurs médiatiques de la voix et du texte.

Il est sûr qu’une traduction retravaillée selon les normes modernes de la traduction comme celle-ci l’est est un outil indispensable pour avancer dans la voie d’une meilleure compréhension de la souffrance et de la joie qui portent ce texte que le Christianisme dans sa phase d’installation au début du 4ème siècle retiendra comme canonique, après probablement au moins une relecture. C’est là un écueil que tous ceux qui travaillent sur des documents anciens connaissent : le document sur lequel on travaille est-il l’original ou une copie ? Une copie, aussi fidèle soit-elle, a ses originalités parfois ses trahisons.  Mais comment savoir puisque nous n’avons pas d’échantillon graphologiquement certifié de l’écriture de Jean ?

Mais j’aimerais terminer sur un point pour moi fondamental. Ce qui fait la force de ce texte c’est sa beauté. Une beauté structurelle autant qu’une beauté des images et de l’imaginaire. La structure globale de ce texte est celle d’une suite d’événements que l’on appellerait un film d’action dans les médias modernes. Le suspense est parfait et on ne peut pas dire qu’il y ait un happy ending car après tout peu nombreux sont ceux qui monteront dans la Jérusalem messianique, et encore sur la base de la destruction complète de l’humanité de chair et de sang au profit d’une élite sévèrement sélectionnée pour une survie spirituelle. Et c’est là la beauté la plus forte de ce texte. C’est exactement ce que l’humanité fait jour après jour, siècle après siècle, millénaire après millénaire : elle ne retient dans sa mémoire de reconnaissance que ceux et celles, que les œuvres et les actions qui représentent un pas en avant de l’histoire ou de l’imaginaire de l’humanité pour une survie purement mentale et spirituelle. La Jérusalem messianique est en nous, en chacun de nous, et elle varie de chacun de nous à chacun de nous. Et c’est là sa beauté car la beauté de cette Jérusalem messianique est que son enceinte a douze portes et douze strates de pierres précieuses. A chacun sa porte, à chacun sa pierre précieuse et laissons les diamants reconnaître les saphirs ou les émeraudes et briller tous ensemble dans nos mémoires et dans nos rêves (https://www.youtube.com/watch?v=jL0mmZONT4A).


Dr Jacques COULARDEAU



Comments: Post a Comment



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?