Sunday, August 02, 2015

 

Excellente exposition avec un manque notoire dans le catalogue

MUSÉE DU QUAI BRANLY – MAYAS, RÉVÉLATIONS D’UN TEMPS SANS FIN – 2014

L’exposition était un prodige de clarté et de pédagogie réelles, non condescendantes pour les ignorants que le public est toujours pour les conservateurs un peu coupés de la vie. Les Mayas nous connaissons et nous attendons d’une exposition qu’elle nous donne à voir l’important, par exemple le langage sans lequel une civilisation n’existe pas, raison de plus une civilisation écrite. L’exposition était exemplaire au niveau de l’architecture, des relations humaines, bien qu’un peu timide au niveau des sacrifices humains et autres rituels existentiels pour la cité par le sacrifice de certains de ses membres en temps utiles.


Elle comprenait aussi une bonne présentation des glyphes mayas et leurs explications, y compris que le premier à les déchiffrer fut un soviétique et pas n’importe lequel puisque ce fut le soldat de l’Armée Rouge qui hissa le drapeau soviétique sur le Reichstag à Berlin and 1945.


C’est pourquoi je suis étonné par le catalogue de l’exposition. L’iconographie est excellente. Tous les niveaux de la société maya son concernés, couverts, décrits, particulièrement les niveaux symboliques, rituels et religieux, sans oublier bien sûr le niveau politique puisque le roi est aussi le chef spirituel et religieux de la communauté, et ce en parfaite continuité ou similarité avec de nombreuses autres civilisations hors d’Afrique comme par exemple dans la civilisation indoeuropéenne qui a le Rsi, ce spécialiste du langage qui possède la mémoire de la communauté, les rites de la communauté, les paroles rituelles ou de création d’adresse aux dieux et aux esprits, bref le langage surnaturel, et bien sûr le verbe poétique qui fait partie de cette culture rituelle.


L’iconographie du catalogue est excellente et variée, mais il n’y a pas une seule page décrivant la logique du langage maya, son syllabaire, son écriture par glyphes composés de trois éléments formant les mots à partir du syllabaire à côté de l’existence de glyphes de types hiéroglyphiques ayant un sens, une référence globale et non décomposée. Si vous voulez en savoir même autant que je viens de dire le catalogue ne vous aidera pas. Tournez vous vers des livres centrés sur ce problème de l’écriture maya et de la langue maya.


Mais je dois dire que c’est un manque énorme pour le catalogue d’une exposition qui visait à être totale et qui l’était, du moins selon moi.


Bonne lecture cependant car ce catalogue est d’une richesse inouïe.


Dr Jacques COULARDEAU



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