Grandes écoles : le
virage raté du numérique
Par Patrick Arnoux
Quelques citations seulement, même si les citations sont
les béquilles des imbéciles, selon Voltaire à qui on attribue cette servante
d’atelier intellectuel à rouleau, isocèle ou non peu importe.
La situation est catastrophique. Les étudiants ne
réalisent pas que les réseaux sociaux sont des sources d’information et les
professeurs ne les utilisent pas comme source d’information ni comme moyen de
communication. Dans les milieux professionnels les étudiants en formation
alternés ne savent pas qu’il faut TOUJOURS accuser réception d’un email,
particulièrement si un tel accusé de réception est demandé, et même si ce n’est
pas le cas.
Je dois dire qu’il est RARE que des accusés de
réception demandés soient envoyés par de
nombreux professionnels, y compris en poste depuis un certain temps.
Comment voulez-vous alors qu’ils soient conscients de la
société du savoir et de l’économie du savoir, raison de plus former leurs
étudiants à ce monde du savoir : « find, retrieve, communicate and
exchange knowledge within an integrating process of diverse-guaranteed
cooperation »
[En anglais dans mon texte car les trois quarts de cette
définition ne sont pas exprimables en français, ne serait-ce que la garantie de
la diversité de religion et d’orientation sexuelle dans le cadre même de la
fonction productrice du travail. ON EST LAÏQUE EN FRANCE QUE DIABLE, Ooops PARDON !
MAIS QUE PEUT-ON DIRE AUTRE QUE LE DIABLE ? Franchement me disent
certains, qu’est-ce qu’être homosexuel peut bien apporter à la conception d’une
voiture, raison de plus être musulman. Un cancrelat futé (ou est-ce buté) m’a
même dit un jour : « ce serait peut-être bon pour voiler les voitures
qui sont des machines féminines. »]
Cette définition doit répondre à peu près aux besoins. On
en est loin dans les universités françaises, dans les grandes écoles et dans
les classes prépas. Mais je n’ai pas le droit de dire cela car j’ai dépassé la
limite d’âge des universités publiques et à ce titre on m’a prié de ne plus
encombrer la messagerie de la Société des Anglicistes de l’Enseignement
Supérieur.
Il y a dans cela une vraie peur de la communication. Ils
et elles rêvent du retour au bistrot de village et ils ne voient pas que c’est
le passé et que cette communication n’est plus qu’une expérience de détente
plus ou moins chaleureuse mais n’a rien à voir avec le monde moderne. Le Café
du Commerce ne fait plus le monde, ni le refait d’ailleurs.
Dr Jacques COULARDEAU
« Les nouveaux modes de travail coopératif en
équipe, le partage des connaissances, la mutualisation des compétences sont
pourtant les pierres angulaires des organisations à l’ère digitale. »
« On aurait pu imaginer que la génération C – comme
Connecté, Cloud, Collaboration, Communication, Créativité –, si intime des
clics, soit non seulement une alliée gourmande des “forces de progrès”, mais un
accélérateur de changement grâce à une turbo-appropriation des innovations de
l’époque. Il n’en est rien. Leurs modes d’apprentissages sont différents : leur
capacité d’attention est limitée et aux longs discours, ils préfèrent
l’interactivité. “Souvent, ils ne savent même pas chercher dans une base
bibliographique après deux années de prépas. Il faut donc qu’ils soient très
accompagnés et les former à l’utilisation des outils, à la rédaction de
documents structurés, à la recherche efficace d’informations, ce qui ne va pas
toujours de soi. Ils sont familiers des applis, peu des machines” remarque
Henri Isaac, à Dauphine. »
« Avec plusieurs casquettes, comme les énumère
Nicolas Glady : “des animateurs de programmes à l’écoute des nouvelles
tendances, mais surtout qui garantissent la rigueur académique nécessaire à la
pérennité et le sérieux des institutions. Donner aux étudiants des ‘buzz words’
ou des techniques de management qui seront obsolètes dans 6 mois n’est pas
satisfaisant”. »
« D’une façon très pragmatique, à Grenoble,
Jean-François Fiorina, qui y dirige l’école de management, plaide pour des
enseignements concrets alimentés par les start-up logées sur le campus. “Nous
travaillons beaucoup avec les start-up que nous aidons grâce à notre
incubateur. Ce qui permet à nos étudiants de travailler concrètement au SRM,
[start-up research management, ndlr] dans les différentes dimensions de cette transformation
numérique. Nous devons intégrer la compétence digitale dans tous les
enseignements, une vraie culture générale avec des éléments de réflexion. Il ne
s’agit absolument pas de former aux outils et applications, il faut raisonner
en termes d’usages.” »
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 1:45 PM