COMME LES CINQ
DOIGTS DE LA MAIN – ALEXANDRE ARCADY – 2009
Bienvenue dans le monde des croisements entre Juifs, Gitans et Algériens de
la deuxième génération.
Une ancienne opération immobilière qui aurait du être juteuse à Toulon
tourne mal parce que l’un des deux associés juifs prend l’initiative d’envoyer
les bulldozers contre le campement gitan installé illégalement sur le terrain. Cet
associé juif sera liquidé par son propre associé pour pouvoir récupérer la paix
avec les Gitans.
Mais vingt ou trente ans plus tard le fils le plus jeune de la famille
juive (ils sont cinq fils) qui a réchappé miraculeusement à l’accident de
voiture manipulé qui a coûté la vie à son père, apprend la vérité et décide de
se venger des Gitans qui avaient négocié la mort de son père avec l’associé de
ce père. Sa vengeance est un un braque qui tourne mal, très mal même puisque
deux flics sont tués. Cela se passait à Marseille.
Les quatre autres frères et la mère sont à Paris et le frère qui vient de
causer la mort de deux flics monte vers eux après avoir liquidé l’argent du
braque dans une filière de blanchiment car il était doublement sale : de l’argent
issu des trafics gitans, donc mal acquis, et de plus mal acquis à nouveau par
son nouveau détenteur.
Les frères décident de liquider la bande de Gitans menée par le fils du
chef de la bande de Toulon du temps de leur père pour pouvoir libérer le frère
qu’ils ont enlevé et c’est à quatre donc qu’ils le font. Les armes sont procurées
auprès d’un marché noir islamiste, ce qui va de soi pour des Juifs. Ils tueront
tous les Gitans, récupèreront leur frère enlevé, mais le frère amateur braqueur
mourra sur le terrain. Il s’appelait David, le bien nommé, mais le Gitan « Goliath »
a eu sa carotide avec une balle perdue.
Les flics arrivent sur ces entrefaites et la flic en chef, maghrébine de
deuxième génération accepte de couvrir le carnage, surtout qu’elle avait la
bande dans le collimateur et que le frère tueur de flics est mort. Inch Allah !
L’associé véreux qui avait vendu le père arrive alors à la veillée
mortuaire du frère cadet. Il est chassé comme un malpropre, confronté à la
vérité enfin connue de tous, et qu’il s’estime heureux car il est vivant quand
il sort. Il se pendra peu de temps après et la mère mourra en tenant un an plus
tard le bouton de manchette que son mari n’avait pas réussi à trouvé le matin
de sa mort et que les frères ont récupéré d’une façon ou d’une autre car dans ce
bas monde, rien ne se perd, tout se monnaye.
Cette mort de la mère est symbolique du passage de l’histoire, qui revient
avec un goût de sang, à la légende que l’on
racontera aux arrière petits-enfants.
L’histoire – et cela est aussi juif que gitan, et on me dit qu’il en est de
même des Maghrébins ou plus généralement des Arabes et même d’une bonne partie
des Musulmans – ne se clôt que par le sang et la mort. Seule la mort enterre le
passé. Un film particulièrement pas optimiste et qui peut d’une certaine façon
nourrir les racismes anti-juifs, anti-gitans et anti-maghrébins. Arcady aurait
pu mieux faire.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 4:39 AM