Monday, September 30, 2013

 

Who is the main character? Jimmy Picard or Georges Devereux?

JIMMY P. PSYCHOTHERAPY OF A PLAINS INDIAN – PSYCHOTH2RAPIE D’UN INDIEN DES PLAINES – ARNAUD DESPLECHIN – 2013

Based on a true story, this film is a documentary fiction. A Blackfoot Indian who has fought in France in the Second World War and had had an accident there that let him comatose for a couple of days experiences great behavior disorder when back I n the USA. He is treated in Topeka, Kansas, as a veteran and they come to the conclusion that there is nothing physiologically wrong with him and at the same time the diagnosis that comes next, that of schizophrenia, does not accommodate all the symptoms. The boss of this military hospital knows a French anthropologist, trained as a psychoanalyst, in New York and he invites him for a couple of consultations with the patient. From a couple it will lead to a few dozens if not more, one a day for a rather long period.


At the time psychoanalysis could only look for personal disorders at the sexual level having to do with parents, infancy, childhood, and then women (for men). The case concentrates on women and the patient finds some relief in that approach. This is very interesting how the anthropologist who is a specialist of come North American Indians, the Mojave actually, uses his knowledge of Indian culture and one language to build some trust between him and the Indian and on the basis of that trust he is able to penetrate the private life and mind of the Indian. But he does not really use the understanding of Indian culture to see what is shown in the film but not exploited at all, the fact that the Indians are systematically negated in their culture by all kinds of institutions. We can see in the film the fact that this military hospital for veterans does not have one Indian nurse or doctor able to understand the alienation of Indians in white society. Then you have the daughter of the Indian who is in the hands of catholic nuns for her education. Then you could speak of the way these Indians dress in the most white American way possible, with ties, shirts, suits, and the girls the very same way with scarves, dresses, etc. Hair cuts are standard north American.


At the same time this Indian cannot get money at the post office or the bank without a good Caucasian (not North American since the French doctor is able to do it) signing for him. A white nurse tells the Indian a tall tale one day in another hospital where he is supposed to go through special tests, and she cannot in any way ignore that what she is telling him is B.S. And even the French doctor who was called in because he was an anthropologist who had spent two years with the Mojave Indians, at the end, asserts that he did not help the Indian because he was an Indian but because he was suffering. In other words he negates his own expertise. And that is justified in his mind because he did think his expertise was not with Indian culture (that was only a means to build trust) but psychoanalysis. He even, early in the film, creates some blurred situation when he advocates the typically French godless secular philosophy to an Indian who declares himself a Catholic though he knows about old Indian religions that he has “rejected” under the influence of course, but not of alcohol this time. It is also called duress.


The problem we are dealing with here is Post Traumatic Stress Syndrome of American Indians who have been vastly exterminated, then locked up in reservations under rules that forced them to drop their cultures, their dances and their languages, to get educated and integrated in the American society, language, culture and all. What is the intention of Arnaud Desplechin? To remain as close as possible to the way the case was treated at the time? Maybe but naïve since the audience cannot sort out the real stake here. Yet it is surprising he does not use what has become standard today over the last ten years. It is called the decolonization of the mind. He only shows how the Indian mind is colonized and never questions his psychoanalytical approach that makes the syndrome the result of personal sexual problems.

Dr Jacques COULARDEAU


UN FILM SURPRENANT PLUS QU’ÉMOUVANT.

Il s’agit d’une histoire réelle, et le film est donc une fiction documentaire ( Ne dit-on pas bio fiction ?). Un Indien Blackfoot qui a combattu en France pendant la Deuxième Guerre Mondiale et a subi là un accident qui l’a laissé dans le coma pendant une paire de jours est la victime de troubles comportementaux graves après son retour aux USA. Il est traité, en tant qu’ancien combattant, à l’hôpital militaire de Topeka au Kansas. Les docteurs ne trouvent aucun trouble physiologique et il est donc un malade en excellente santé. Le diagnostic suivant de schizophrénie ne correspond pas à tous les symptômes. C’est alors que le directeur de cet hôpital qui connaît un anthropologue français à New York qui a passé deux ans chez les Indiens Mojave et a une formation de psychanalyste, fait appel à ce docteur pour une paire de consultations qui deviendront rapidement une consultation par jour pendant une longue période.


A l’époque la psychanalyse en était encore à vouloir tout expliquer au niveau sexuel et donc en faisant référence à l’enfance, les parents, la jeunesse et bien sûr les femmes (pour les hommes). Le cas se concentre donc sur les femmes et le patient trouve quelque soulagement dans cette approche. Le plus intéressant cependant est comment l’anthropologue utilise sa connaissance de la culture indienne et d’une langue indienne pour établir un climat de confiance entre lui et l’Indien en remontant au nom indien de l’Indien par exemple, et sur la base de cette confiance il est capable de pénétrer la vie privée personnelle de l’Indien. Mais il n’utilise en rien sa connaissance de la culture indienne pour comprendre ce que le film montre partiellement sans jamais l’exploiter, le fait que les Indiens ont vu et voient encore leur culture être niée par d’innombrables institutions. L’hôpital militaire n’a aucun infirmier ou docteur d’origine indienne qui puisse comprendre l’aliénation des Indiens dans la société blanche. La fille de l’Indien est entre les mains de religieuses catholiques pour son éducation. Les Indiens s’habillent à l’américaine avec cravates, chemises, costumes et les femmes avec robes et chemisiers. Les coupes de cheveux sont américaines. Il n’y a pas un seul élément indien dans ce que l’on nous montre.


D’un autre côté l’Indien ne peut pas retirer de l’argent de son propre compte à la banque ou à la poste sans avoir la signature d’un blanc (même pas d’un Américain puisque le docteur français peut le faire). Une infirmière blanche affirme une absurdité à l’Indien dans un autre hôpital où il est sensé subir des examens et il est absolument inconcevable qu’elle ne puisse pas savoir que ce qu’elle affirme est un mensonge éhonté. Et même le docteur français, à la fin du film, ose affirmer qu’il n’a pas aidé l’Indien parce qu’il était Indien mais parce qu’il souffrait. On ne voit alors pas pourquoi on a fait appel à un anthropologue avec deux ans d’expérience directe des indiens Mojave. Lui-même ne pense pas que cette expertise ne lui ai été autre chose qu’un moyen de pénétrer et mettre en confiance l’Indien. Son absence de compréhension le pousse même au début à causer un trouble chez l’Indien qui ne se révèlera que beaucoup plus tard en défendant la bonne vielle positon française laïque et sans dieu à cet Indien qui se définit comme catholique et qui sait qu’il y a des religions indiennes anciennes qu’il a « abandonnées » sous influence bien sûr, mais pas de l’alcool cette fois. On pourrait dire « sous pression ».


Le problème que nous considérons ici s’appelle le Syndrome du Stress Post Traumatique des Indiens qui ont été largement exterminés, puis ont été enfermés dans des réserves et ont été soumis à des règles qui posaient le rejet et l’interdiction des cultures, des danses, des langues indiennes et imposaient l’éducation américaine pour s’intégrer à la société blanche, donc la totale déculturation indienne et la totale acculturation caucasienne et américaine. Quelle est alors l’intention d’Arnaud Desplechin ? Rester aussi près que possible de la façon dont la cas a été traité à l’époque ? Peut-être. Mais cela est bien naïf puisque le public ne peut pas comprendre les véritables enjeux si on ne les lui explique pas. Cela est d’autant plus surprenant que ce dont je parle ici est devenu tout à fait standard depuis cinq à dix ans, sans parler du Mouvement des Indiens d’Amérique créé en 1969 et qui se bat depuis cette date pour la reconquête des cultures, des langues, des danses, des terres indiennes. On appelle cela la décolonisation des esprits ou mentale. Desplechin ne montre que comment l’esprit indien est colonisé sans jamais remettre en question l’approche psychanalytique qui attribue le syndrome dont nous parlons aux seuls dérèglements sexuels de l’individu.


Dr Jacques COULARDEAU



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