COMME UN LION
LE REVE AU BOUT DES PIEDS.
Ce n’est probablement pas un film ni génial ni chef d’œuvre. Un jeune
Sénégalais se fait arnaquer de 5 millions de francs CFA, enfin sa grand-mère,
par un autre Africain Occidental, bien sûr pas un Français, pour venir jouer
dans un club de football français. Mais il n’a pas 18 ans et donc ne peut pas être
sélectionné de la sorte.
Mais une fois à l’intérieur de la citadelle française assiégée il va faire
ce qu’il peut pour trouver de l’aide et pour réaliser son rêve sans rentrer au
Sénégal où sa grand-mère vient de mourir laissant derrière elle la dette qu’elle
avait contractée pour son petit-fils. Ma dette et la honte.
Il réussira car il n’y a probablement pas de fées dans notre pays mais il
faut bien rêver et un cas de ce genre est toujours éventuellement possible, même
si à côté d’un comme ça mille autres finissent en immigrés clandestins sans papiers
et sans travail. Le cas qui réussit fait vivre le rêve et surtout donne bonne
conscience aux spectateurs qui demain verront les sans papiers qui balaient les
rues ou dorment sur les bancs d’un nouvel œil : « Pourquoi ne
font-ils pas un effort pour réaliser leur rêve ? Mais peut-être qu’ils n’ont
pas de rêve ? » qu’ils vont, ces braves spectateurs bien pensants, se
répétant le long des boulevards.
Le cas est touchant, et même attachant, mais le résultat est-il vraiment un
soutien au développement de l’Afrique et des Africains ? Il y a là
une idéologie que je ne peux que considérer comme au moins douteuse, sans
compter que l’assistante sociale et le juge qui s’occupent de ce cas sont
tellement humanitaires, alors que les flics de l’aéroport sont tellement revêches.
A ce niveau on touche à la caricature plus humanoïde qu’humaine.
On se prend même des envies de devenir lion pour mordre les muscles du
fondement des gens qui peuvent penser si « simplement ».
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:22 PM