Sunday, April 21, 2013

 

APRÈS DISCUSSION AU CONSEIL SYNDICAL DU 19 AVRIL 2013



           
                           


ARGUMENTAIRE SUR LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
CONCERNANT LES PROJETS EIROPÉENS D’OPEN ACCESS OBLIGATOIRE POUR LA RECHERCHE BÉNÉFICIANT DE FONDS PUBLICS

Dr JACQUES COULARDEAU

1- La propriété intellectuelle est une, personnelle et indivisible même si elle couvre deux domaines différents bien que similaires car étant tous les deux la réalisation de la créativité humaine :
a- l’artistique, le littéraire et la pensée spéculative générale ou appliquée des auteurs de toutes sortes.
b- l’industriel et le scientifique des inventions et des inventeurs.

2- Le droit d’auteur (patrimonial et moral), le copyright et les brevets sont des droits de l’homme fondamentaux, de tous et de chacun, à contrôler et bénéficier de son/leur travail intellectuel tout en faisant bénéficier la société des produits de ce travail intellectuel.

3- La propriété intellectuelle, sous toutes ses formes, est devenue le moteur de l’économie du savoir et de la société du savoir pour lesquelles le savoir et donc la propriété intellectuelle sont des moyens de production directs.

4- Ce savoir doit être à la fois partagé dans sa circulation dans le public concerné et protégé dans sa détention par son/ses auteur(s) ou inventeur(s) dans le cadre des traités OMPI et des pratiques de l’OMC.

5- Seule cette protection  peut assurer la pérennité des savoirs minoritaires et la diversité partagée. L’absence de protection entrainerait une loi du marché sauvage qui signifierait la mort à terme rapide de toutes les créativités, pensées ou/et cultures minoritaires par la disparition des créateurs qui produisent ces cultures minoritaires qu’elles soient techniques, scientifiques, spéculatives, artistiques ou culturelles.

6- L’exception culturelle doit être redéfinie comme la diversité pérenne protégée de la pensée et de la créativité humaine.

7- Les technologies modernes et à venir de « virtualisation » (qui n’est en rien une dématérialisation) des produits intellectuels et de leur circulation ne changent rien à la question. Si on veut à la fois un haut niveau de créativité et un haut niveau d’impact économique et social il est indispensable d’inciter tous et chacun à découvrir et accéder sans cesse plus aux œuvres de la créativité humaine et à développer sa/leur propre créativité. Cela implique la circulation la plus large possible

8- Mais il ne peut pas y avoir de créativité véritablement innovante et donc enrichissante pour la société si les créateurs et inventeurs ne peuvent pas bénéficier de leurs œuvres et inventions en vue simplement d’en vivre grâce à une protection et rémunération en fonction de la circulation et de l’utilisation de leurs œuvres et inventions. Sans ces moyens vitaux fondamentaux la créativité innovante deviendrait un vrai privilège seulement permis à ceux qui n’ont pas besoin de cette activité pour vivre.

9- L’Open Access ne change en rien ces principes. Il permet la circulation mais on doit veiller à la protection des droits de l’homme fondamentaux des créateurs, penseurs et inventeurs et à la rémunération de leur contribution à la créativité sociale et économique. L’open Access doit de plus être un choix libre et non une obligation.

10- Si les institutions et les financeurs publics veulent rendre obligatoire cet Open Access à ceux qu’ils financent ils doivent réaliser que cela doit être dûment inscrits dans les contrats liant ces institutions et les créateurs, chercheur et inventeurs qu’ils prennent sous contrat, ce qui reviendrait à priver  ces personnes de leur propriété intellectuelle, et ils doivent également réaliser qu’ils créent ainsi une logique de compétitivité faussée qui poussera les meilleurs créateurs, chercheurs et inventeurs vers le domaine privé où ils seront rémunérés en fonction des utilisations des œuvres et inventions dont ils détiennent la propriété intellectuelle.

11- Cela devrait sans faillir amener les entrepreneurs privés dans et autour de la recherche à exiger que la loi, le Code de la Propriété Intellectuelle, soit modifiée pour leur donner le même privilège sans contreparties pour les auteurs, créateurs, chercheurs et inventeurs. Cela reviendrait à imposer en Europe le statut de copyright le plus extrême, car dans les pays de copyright comme les USA et la Grande Bretagne, les auteurs de la chose écrite et imprimée conserve leur copyright. Dans la situation créée par cette nouvelle logique, même eux perdrait ce droit.

12- Le raisonnement proposé pour la « recherche » une fois accepté n’a aucune raison de ne pas être étendu à tous les domaines de la circulation des œuvres de l’esprit qui reçoivent des fonds publics : le théâtre, la musique, le cinéma, la télévision, la radio, les musées, et la liste n’a pas de fin, sans compter le risque de censure qu’une telle pratique impliquerait : ne plus produire avec des fonds publics que des choses que l’on « peut sans danger » mettre en Open Access pour le public sans limitation.


Contacts
SNAC - 80, rue Taitbout - 75009 Paris - Tél : 01 48 74 96 30 - snac.fr@wanadoo.fr - www.snac.fr
Dr Jacques COULARDEAU - 8 rue de la Chaussée - 63880 OLLIERGUES - 04 73 95 59 17 - dondaine@orange.fr - http://drjacquescoulardeau.blogspot.fr/ - http://independent.academia.edu/JacquesCoulardeau
Document à consulter :

Comments: Post a Comment



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?