Saturday, March 16, 2013

 

Des chercheurs français nient le Code de la Propriété Intellectuelle




Destinataire : mailing liste de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur

Chers collègues,

Ayant envoyé l'email ci-dessous à Philippe Rapatel à propos de l'INIST et n'ayant reçu aucune réponse, je me permets puisque le débat se réouvre sous un autre éclairage de vous le faire parvenir publiquement.

Le rayonnement de la recherche dans le monde n'est pas une question d'accès gratuit mais bien plus d'une communication dans une langue qui concerne plus de 5% de la population mondiale. Il faudrait poser la question de la langue de diffusion et au lieu de dire qu'Obama a recruté une Française comme conseillère, il faudrait bien voir que d'une part elle est au MIT et deuxièmement elle parle l'anglais.

Quant à l'Open Access, je le pratique largement mais cela ne doit en rien être une obligation pour les chercheurs, sinon les chercheurs français iront publier avec royalties dans les pays du copyright et non du droit d'auteur. Demandez donc à Loïc Wacquant pourquoi il publie en anglais et sous copyright donc avec des royalties. Pour ne citer que lui. Dans mon domaine de recherche il y a beaucoup d'Open Access mais Kurzweil met son Reader en open access, des documents courts des années avant 2005, mais tous ses livres sont des entreprises commerciales, d'ailleurs chez Penguin, qui n'accepterait bien sûr pas que des versions open access courent sur l'internet.

Il y aurait des pages à écrire, des livres à écrire sur le sujet. Dans une économie de marché et une société de communication le copyright et les brevets ne sont pas prêts de tomber aux orties et on ne respecte que ce qui a une valeur marchande. Des batailles internationales se mènent sur les brevets piratés par les gens de l'informatique et des téléphones dits "smart", ce qui ne veut pas dire "intelligent", comme le fait remarque Huawei dans sa dernière publicité: Apple, Samsung, Microsoft, Google sont dans des batailles autour de la défense de leurs brevets et le pillé gagne chaque.

Et la presse française se satisfait de quelques millions d'euros de Google négociés hors valeur de marché pour compenser l'accès sur Google à des extraits de presse de ces journaux. Les Allemands semblent plus futés. Les français me rappellent dans cette affaire le maire de mon village qui au début de l'ére des téléphones portables a vendu les trois relais télé du village de montagne à TDF et France Télécom pour un prix ridicule et sans demander un pourcentage sur le trafic téléphonique allant passer sur ces relais. Heureusement que tout le monde n'est pas comme ce maire qui s'appelait Henri Maréchal.

Un vrai débat est nécessaire mais pas sur une seule orientation. Si débat il doit y avoir, ce débat doit avoir lieu avec les syndicats et organisations professionnelless des auteurs et autres bénéficiaires du Code de la Propriété Intellectuelle, car vous niez ce Code de la Propriété Intellectuelle qui est l'outil de la différence culturelle française sérieusement mise en péril par des projets de Bruxelles.

Mégaupload fermé par Obama aux USA réouvre en Nouvelle Zélande. L'accusé de viol de Wikileaks va se faire élire sénateur en Australie. Là aussi il y a eu open access non consenti par qui que ce soit propriétaire des droits vidéos, musicaux, intellectuels patrimoniaux comme moraux, ou simplement des droits à la non publication de courriers privés, même si administratifs. Seriez-vous d'accord pour que demain tous vos dossiers administratifs soient rendus publics et diffusés en open access?

Un débat est nécessaire, et j'espère qu'il pourra avoir lieu en France, sinon il aura lieu ailleurs et les Français seront les seuls encore une fois à nier la propriété intellectuelle quelle qu'elle soit, dans la recherche, et pensez donc l'exemple que cela ferait.

Bonne soirée et bon dimanche

Jacques



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Cher Collègue,

Depuis deux mois le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs, dont je suis Trésorier Adjoint, discute sur la base de votre information que j'ai transmise et de mes propres informations de l'appropriation malhonnête dont nous (je fais partie de ceux qui ont des articles vendus par l'INIST au seul profit du CNRS) sommes victime de la part du CNRS.

Pour nous il semble qu'il ressorte les faits suivants

1- Un chercheur est payé en tant que chercheur pour son travail de recherche , mais pas pour les résultats de sa recherche qui font l'objet de brevets dans les domaines comme la médecine ou les domaines des techniques et sciences dures (dans le domaine industriel, y compris informatique et logiciel, un "inventeur" salarié n'a pas le droit de propriété sur ses "inventions" qui sont la propriété de son entreprise qui pose et détient les brevets). Il s'agit là de ce que l'on appelle le plus souvent la Propriété Industrielle qui relève de la protection des brevets ("patents" en anglais).

2- Le produit de la recherche est soit une "invention" brevetable, soit une œuvre de l'esprit non brevetable et donc dépendant du Code de la Propriété Intellectuelle qui relève de la protection du droit d'auteur en France ("copyright" dans le domaine anglo-saxon). Notons que ce droit d'auteur est à la fois patrimonial et moral dans la législation française, ce qui implique que le CNRS commet deux délits: il ne rémunère pas le droit patrimonial et il porte atteinte au droit moral qui implique l'accord préalable explicite de l'auteur pour une diffusion publique, raison de plus commerciale.

3- Du deuxième point découle le troisième: toute œuvre de l'esprit non brevetable est couverte dans le monde entier par les conventions et traités de l'OMPI, modulés par les lois nationales, qui posent la protection de l'œuvre et des droits de l'auteur comme une règle universelle inaliénable et pour le droit moral incessible.

4- Dans le cas que vous représentez, celui d'auteurs qui veulent que la circulation de leurs œuvres soit gratuite, cela ne remet pas en cause les lois et les traités OMPI. L'institution qui est à l'origine de cette diffusion dans le cas qui nous concerne ici doit obligatoirement payer les droits d'auteur afférent à l'œuvre. L'auteur qui doit donner son accord explicite à cette diffusion qu'il veuille toucher ou non les droits d'auteur, doit spécifier par écrit à l'initiative préalable du diffuseur son interdiction de toute diffusion commerciale, ou bien l'instance qui doit recevoir les droits d'auteur afférents à cette diffusion commerciale, que ce soit lui l'auteur ou un autre organisme, certainement pas une quelconque agence de droits de copie privée ou autre droit de ce genre car il ne s'agit pas d'une copie privée mais d'une diffusion commerciale. Il peut aussi faire le don de ces droits d'auteur à une institution, généralement alors pour des raisons d'ordre moral et caritatif: le cas le plus célèbre est la cession du copyright de Peter Pan à un hôpital.

Je me permets de citer l'information du copyright de cette œuvre diffusée par http://www.jmbarrie.co.uk/copyright/:

When Barrie gave the rights in Peter Pan to the Great Ormond Street Hospital in 1928, he wasn’t just giving the play, but the whole concept of Peter Pan, known in legal terms as The Peter Pan Gift, which embraces all of Barrie’s writings in which Peter Pan puts in an appearance - e.g. Tommy & Grizel, The Boy Castaways, The Little White Bird, Anon: A Play, Peter Pan in Kensington Gardens, Peter & Wendy, etc. When The Lost Boys was made in 1978, the Hospital generously accepted a token payment from the BBC since the budget was very tight. My own budget for the book was even tighter as it came out of my own somewhat threadbare pocket, and in the circumstances the Hospital kindly allowed me to quote freely without making any charge at all. It therefore seems only fair that they should now own the book itself, and since this website is an extension of that book, they necessarily own the copyright in the material on this website.

Le cas de la BBC est clair: le détenteur du copyright a décidé de faire bénéficier la BBC d'un taux symbolique mais pas d'un taux zéro, bien que celui-ci pourrait être possible mais serait criticable pour une chaîne de télévision publique qui attire des financements divers par des taux d'audience qui eux varient en fonction de la notoriété d'une œuvre ou d'un auteur. C'est d'ailleurs pour cela que les intellectuels qui sont sollicités dans les émissions télévisuelles n'interviennent pas gratuitement, car tout travail mérite salaire, et le travail de l'auteur dans l'œuvre qu'il a créée et qui est protégée justifie ce salaire quand cette œuvre qui contient la valeur ajoutée de ce travail est diffusée, y compris si cette œuvre est une interview originale et unique.

C'est bien d'ailleurs pour cela que les Fournisseurs d'accès, dans leurs pages d'accueil utilisent des œuvres ou des références à des œuvres car ces œuvres ou les critiques et présentations de ces œuvres (qui sont des œuvres en coi même si d'ordre journalistique) attirent un public et c'est le flux du public sur un tel site qui attire les recettes publicitaires, ce qui justifient la demande que les fournisseurs d'accès et des sites comme Youtube, Deezer et quelques autres paient des "royalties" aux diverses instances de perception, ce que certains font déjà.

Il me semble nécessaire d'envisager une discussion publique dans un avenir proche de ces principes, mais dans un premier temps j'aimerais pouvoir rencontrer et discuter ces points avec les représentants du collectif qui est derrière les actions et poursuites contre l'INIST. Pourriez-vous leur faire parvenir ce mail ou bien me faire parvenir leurs coordonnées.

Je vous en remercie par avance et vous souhaite une bonne fin d'année.

Jacques



ANNEXES

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/15/qui-a-peur-de-l-open-acces_1848930_1650684.html
LE MONDE Sciences
Qui a peur de l'open access ?
Le Monde.fr | 15.03.2013 à 12h39 • Mis à jour le 15.03.2013 à 15h28Par une communauté de responsables d'universités, d'enseignants-chercheurs, d'éditeurs et de responsables de bibliothèques
En juillet 2012, la Commission européenne a émis une recommandation relative à la publication en accès ouvert (c'est-à-dire gratuit pour le lecteur) des résultats de la recherche scientifique financée sur fonds publics (Lire Le Monde 28 février 2013). La Commission considère en effet qu'une telle démarche est nécessaire pour renforcer la visibilité de la recherche européenne à l'horizon 2020, en levant progressivement les obstacles qui se dressent entre le lecteur et l'article scientifique, après un éventuel embargo de six à douze mois. Cet avantage, l'Amérique latine, par exemple, l'a déjà saisi depuis une décennie en lançant de puissantes plateformes de revues en accès ouvert. Scielo et Redalyc, qui comptent à elles deux près de 2000 revues ont considérablement gagné en visibilité grâce à l'accès ouvert : le portail brésilien Scielo est désormais plus consulté que l'américain Jstor. Ces exemples montrent que l'accès ouvert change le rapport de forces dans un monde dominé par des groupes détenant des portefeuilles de milliers de revues majoritairement de langue anglaise : il ouvre la porte à ce qu'on peut appeler une véritable bibliodiversité en favorisant l'émergence d'une pluralité de points de vue, de modalités d'édition, de paradigmes scientifiques, de langues.
 Etre en tête du mouvement
Certains acteurs français de l'édition de revues en sciences humaines et sociales (SHS) se sont émus de ce qu'ils ont perçu comme une menace pour un modèle économique fragile. En fait, il serait souhaitable d'analyser précisément l'activité de ce secteur en identifiant les sources et modes de financements directs et indirects, publics et privés, de cartographier les rôles des différents acteurs en cernant la plus-value apportée par chacun afin de déboucher sur une véritable analyse des coûts. Craindre l'accès ouvert nous paraît relever d'une vision étroite et, pour tout dire, erronée de l'avenirIsoler, aujourd'hui, les SHS dans un espace spécifique ferait de ce dernier un conservatoire voué à la disparition. Selon nous, les SHS peuvent au contraire se placer à l'avant-garde de ce mouvement d'ouverture, en raison même de la demande sociale grandissante dont elles sont l'objet (nous estimons le cumul des visites sur Cairn, OpenEdition, Erudit et Persée à environ 10 millions de visites mensuelles !). Les inquiétudes exprimées par nos amis et nos collègues sont à cet égard largement infondées. Non seulement la part des ventes hors des institutions d'enseignement supérieur et de recherche est faible dans l'économie des revues SHS qui reste très largement subventionnée directement ou indirectement par des fonds publics, mais il existe aujourd'hui des modèles économiques nouveaux qui renforcent la position des éditeurs sans pour autant faire payer les auteurs, comme le démontre le succès du programme Freemium promu par OpenEdition, une initiative française. Des solutions permettant de financer une édition électronique ouverte de qualité sont en train d'être inventées et de prouver leur efficacité, de Scielo à Public Library of Science (PLOS), de Redalyc à OpenEdition. Il serait désastreux que les SHS se placent en retrait de ce puissant mouvement d'innovation qui reconfigurera sans doute durablement le paysage scientifique; elles doivent au contraire faire partie des disciplines en tête de  ce mouvement, comme dans les mondes hispanophone et lusophone. La résistance de certains de nos collègues à cette évolution paraît être un calcul à trop court terme face aux gains scientifiques, pédagogiques potentiels et, in fine, à la démocratisation de l'accès au savoir.
 Un savoir enfermé derrière des barrières est un savoir stérile
La question, selon nous, n'est pas seulement d'ordre économique et commercial. Même si le problème posé par l'existence d'un oligopole Elsevier/Springer/Wiley pèse fortement sur les budgets des universités et si le mode de financement de l'édition universitaire mérite d'être repensé, c'est avant tout, avec l'accès ouvert généralisé, de politique scientifique qu'il s'agit. En effet, la connaissance ne saurait être traitée comme un bien classique et la circulation des savoirs est aujourd'hui plus que jamais un enjeu de société : il nous est possible de mettre en œuvre une révolution dans la démocratisation de l'accès aux résultats de la recherche. Unsavoir enfermé derrière des barrières et accessible aux seuls happy few des universités les plus riches est un savoir stérile, et pour tout dire confisqué alors qu'il est produit grâce à des financements publics. Dans ce débat, les établissements d'enseignement et de recherche ont un rôle clef à jouer. La diffusion des connaissances et des résultats de la recherche et leur communication auprès du plus grand nombre font partie de leurs missions. Unepolitique scientifique bien pensée requiert dans ces conditions la construction d'infrastructures numériques publiques, mais aussi des politiques éditoriales innovantes, favorisant les croisements disciplinaires, les nouvelles formes d'écriture, le multilinguisme et la diffusion la plus large.
Qui a peur de l'accès ouvert? L'accès privatif bride la dissémination des idées et est inadapté aux nouveaux paradigmes offerts par le numérique. Il est temps devoir dans le Web une formidable occasion dans le domaine de l'innovation, de la diffusion des savoirs et de l'émergence de nouvelles idées.
Nous n'avons pas peur de l'accès ouvert. Sortir les savoirs des silos et des frontières des campus, c'est les ouvrir à tous, c'est reconnaître à la connaissance un rôle moteur dans nos sociétés, c'est ouvrir des perspectives d'enrichissement collectif.
N'ayez pas peur de l'accès ouvert ! Il est désormais possible de fonder un nouveau contrat scientifique, éditorial et commercial entre chercheurs, éditeurs, bibliothèques et lecteurs pour entrer véritablement dans une société de la connaissance partagée, dans une démocratie du savoir.

Vous pouvez vous associer à ce texte en signant sur le site "I love open access" http://iloveopenaccess.org
une communauté de responsables d'universités, d'enseignants-chercheurs, d'éditeurs et de responsables de bibliothèques
Premiers signataires
Présidents d'universités, directeurs de MSH, responsables nationaux :
Jean-Paul Saint-André, président de l'université d'Angers ; Pascal Arnaud, Membre de l'Institut Universitaire de France, Directeur du Département Sciences Humaines et Sociales Agence Nationale de la Recherche, Professeur d'Histoire du Monde Romain, Université Lyon2 ; Serge Bauin, Directeur de l'information scientifique et technique (DIST) du CNRS ; Denis Bertin, Vice-Président du Conseil scientifique de l'Université d'Aix-Marseille ; Fabienne Blaise, Présidente de l'Université Lille 3, ancienne directrice de la revue Methodos ; Pascal Buléon, directeur de recherche CNRS, directeur de la MRSH CNRS-Université de Caen ; Calogero Conti, Recteur de l'Université de Mons ; Marie-Luce Demonet, Professeur à l'Université de Tours, Institut Universitaire de France, directrice de la Maison des Sciences de l'Homme Val de Loire ; Lise Dumasy, Présidente de l'université Stendhal, Grenoble 3 ; Emmanuel Ethis, Président de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse ; Jean-Emile Gombert, Président de l'Université Rennes 2 ; Jean-Paul Lambert, Recteur de l'Université Saint-Louis - Bruxelles ; Daniel Lançon, Vice-Président du Conseil scientifique de l'université Stendhal, Grenoble 3, directeur des ELLUG (Éditions littéraires et linguistiques de l'Université de Grenoble) ; Pierre Mœglin, Directeur de la Maison des sciences de l'Homme Paris Nord, USR CNRS 3258 ; Jürgen Renn, Directeur du Max Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte ; Bernard Rentier, Recteur de l'Université de Liège ; Laurent Romary, Directeur de recherche INRIA, Co-directeur de DARIAH, infrastructure numérique européenne, Conseiller à l'information scientifique pour Inria ; Pierre Sineux, Président de l'université de Caen Basse-Normandie ; Rolf Tarrach, Recteur de l'université du Luxembourg ; Michel Wieviorka, Administrateur de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)

Éditeurs, revues et métiers de l'édition :
Confins, Hervé Théry, Directeur de recherche au CNRS (Credal-IHEAL), Professeur invité à l'Université de Sao Paulo ; Criminocorpus, Marc Renneville, Directeur de recherche au CNRS ; Cybergeo : Denise Pumain, Professeur à l'Université Paris 1, Institut universitaire de France ; Distances et Médiations des Savoirs / Distance and Mediation of Knowledge : Martine Vidal, Chargée de mission au Cned ;Monique Grandbastien, Professeur à l'Université de Lorraine ; Pierre Mœglin, Professeur à l'Université Paris 13 ; E-rea, Revue électronique d'études sur le monde anglophone : Sylvie Mathé, Professeur, Aix-Marseille Université ; Éthique publique : Florence Piron, Professeure à l'Université Laval, Québec (Canada) ;Genre, sexualité & société : Marianne Blidon, Maître de conférences à l'IDUP, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, membre du Conseil scientifique de Calenda ;Géocarrefour : Christian Montès, Professeur à l'Université Lumière Lyon 2 et Éric Verdeil, chercheur au laboratoire Environnement Ville Société, CNRS-Université de Lyon ; Lectures : Pierre Mercklé, maître de conférences à l'ENS de Lyon ;Nouvelles pratiques sociales : Michel Parazelli, Professeur-chercheur à l'École de travail social, Université du Québec à Montréal ; Revue de la régulation : Thomas Lamarche, Maître de conférences à l'université Paris Diderot - Paris 7 ; TIPA, Travaux interdisciplinaires sur la parole et le langage : Philippe Blache, Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire Parole & Langage), Directeur du Brain and Language Research Institute ; [VertigO] : Éric Duchemin, Professeur associé à l'Institut des sciences de l'environnement, Université du Québec à Montréal, Directeur de [VertigO] – la revue numérique en sciences de l'Environnement, Président-Directeur des Éditions en Environnement VertigO, Canada ; Emmanuelle Corne, Responsable des Éditions de la Maison des sciences de l'homme ; Marin Dacos, Directeur d'OpenEdition ; Pierre Mounier, Directeur adjoint d'OpenEdition ; Anne-Solweig Gremillet, Porteuse du réseau, interdisciplinaire et interorganismes, des métiers de l'édition scientifique publique (Médici) ; Gary Hall, Research Professor, School of Art and Design, Director of the Centre for Disruptive Media, Coventry University, Co-editor of Culture Machine, Co-founder of the Open Humanities Press ; Dominique Roux, Pôle "Document numérique" de la MRSH-Caen et Presses universitaires de Caen ;Alessandra Tosi, Directrice d'Open Book Publishers, Cambridge

Bibliothèques :
Guylaine Beaudry, directrice de la Bibliothèque Webster de l'Université Concordia (Montréal) ; Raymond Bérard, Directeur de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur ; François Cavalier, Directeur de la bibliothèque de Science Po ; Jean-Pierre Finance, Président du Consortium COUPERIN ; M. Thomas Hickerson, Président de l'Association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC), Vice-Provost and University Librarian, University of Calgary ; Jérôme Kalfon, directeur des bibliothèques de l'université Paris Descartes ; Marie-Pierre Pausch, Responsable du Service des bibliothèques de l'Université du Luxembourg ; Christophe Pérales, Président de l'Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU) ; Bernard Teissier, Directeur de Recherches émérite au CNRS, ancien responsable du réseau national des bibliothèques de mathématiques ; Paul Thirion, Directeur, Réseau des Bibliothèques de l'Université de Liège

Enseignants-chercheurs :
Paul Bertrand, Professeur à l'Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, directeur scientifique du CRN TELMA ; Dominique Boullier, Professeur à Sciences Po, Coordinateur scientifique du médialab de Sciences Po ; Jean-Pierre Demailly, Professeur à l'Université Joseph Fourier de Grenoble, Membre de l'Académie des sciences, Chair of the mathematics committee of Episciences ; Mélanie Dulong de Rosnay, Chargée de recherche au CNRS, responsable juridique de Creative Commons France, Présidente de Communia, l'association internationale pour le domaine public numérique ; Björn-Olav Dozo, Maître de conférences et assistant à l'Université de Liège ; Anne Dunan-Page, professeur Aix-Marseille Université, membre de l'Institut Universitaire de France ; Jean-Louis Fabiani, Directeur d'études à l'EHESS, Professeur à Central European University, Budapest ; Christian Jacob, Directeur de recherche au CNRS, Directeur d'études à l'EHESS ; Jean Kempf, Professeur à l'Université Lumière Lyon 2, ancien directeur des Presses universitaires de Lyon, co-fondateur du projet OAPEN (Open Access Publishing in European Networks) ; Joëlle Le Marec, Professeur, Université Paris 7 ; Claire Lemercier, Directrice de recherches au CNRS, Présidente du Conseil scientifique d'OpenEdition ; Claudine Moulin, Professeur à l'Université de Trèves, directrice scientifique du Trier Center for Digital Humanities et membre du conseil fondateur de DHd, l'association des sciences numériques dans les pays germanophones ; Natalie Petiteau, Présidente du Conseil scientifique de Calenda, Professeure, Université d'Avignon ; Sylvain Piron, Maître de conférences HDR à l'EHESS, Directeur adjoint du Centre de recherches historiques ;Sophie Roux, Professeure, ENS-Paris ; Jacques Sapir, Directeur d'études, Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, Directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation ; Anne-Marie Turcan-Verkerk (Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, Paris; responsable de l'équipex Biblissima)
Appel à témoignages
Chercheurs, quels sont selon vous les défauts du système actuel de diffusion des connaissances ?
Vous êtes chercheur, bibliothécaire, ou éditeur de revues scientifiques : quels sont selon vous les défauts du système actuel de diffusion des connaissances ? Dans la foulée du dossier "savoirs, un bien public convoité", dans le cahier Sciences et Techno du samedi 2 mars, Le Monde souhaite prolonger la discussion sur ce sujet. Vos réactions, commentaires, et récits d'expérience sont bienvenus.
Une sélection de vos témoignages sera publiée sur Le Monde.fr
Open access
·                           A qui appartient le savoir ?

 



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Arguments pour l’accès ouvert aux résultats de la recherche

Tribune initialement publiée le 15 mars 2013 dans Le Monde  par soixante membres de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche, présidents d’universités, directeurs de maisons des sciences de l’homme, éditeurs, revues, représentants de bibliothèques universitaires, enseignants-chercheurs. L’appel est ouvert à tous, ingénieurs, chercheurs, étudiants, documentalistes, bibliothécaires, journalistes, etc.

 

En juillet 2012, la Commission européenne a émis une recommandation relative à la publication en accès ouvert (c’est-à-dire gratuit pour le lecteur) des résultats de la recherche scientifique financée sur fonds publics. La Commission considère en effet qu’une telle démarche est nécessaire pour renforcer la visibilité de la recherche européenne à l’horizon 2020, en levant progressivement les obstacles qui se dressent entre le lecteur et l’article scientifique, après un éventuel embargo de six à douze mois. Cet avantage, l’Amérique latine, par exemple, l’a déjà saisi depuis une décennie en lançant de puissantes plateformes de revues en accès ouvert. Scielo et Redalyc, qui comptent à elles deux près de 2000 revues ont considérablement gagné en visibilité grâce à l’accès ouvert : le portail brésilien Scielo est désormais plus consulté que l’américain Jstor. Ces exemples montrent que l’accès ouvert change le rapport de forces dans un monde dominé par des groupes détenant des portefeuilles de milliers de revues majoritairement de langue anglaise : il ouvre la porte à ce qu’on peut appeler une véritable bibliodiversité en favorisant l’émergence d’une pluralité de points de vue, de modalités d’édition, de paradigmes scientifiques, de langues.
Certains acteurs français de l’édition de revues en sciences humaines et sociales (SHS) se sont émus de ce qu’ils ont perçu comme une menace pour un modèle économique fragile. En fait, il serait souhaitable d’analyser précisément l’activité de ce secteur en identifiant les sources et modes de financements directs et indirects, publics et privés, de cartographier les rôles des différents acteurs en cernant la plus-value apportée par chacun afin de déboucher sur une véritable analyse des coûts. Craindre l’accès ouvert nous paraît relever d’une vision étroite et, pour tout dire, erronée de l’avenir. Isoler, aujourd’hui, les SHS dans un espace spécifique ferait de ce dernier un conservatoire voué à la disparition. Selon nous, les SHS peuvent au contraire se placer à l’avant-garde de ce mouvement d’ouverture, en raison même de la demande sociale grandissante dont elles sont l’objet (nous estimons le cumul des visites sur Cairn, OpenEdition, Erudit et Persée à environ 10 millions de visites mensuelles !). Les inquiétudes exprimées par nos amis et nos collègues sont à cet égard largement infondées. Non seulement la part des ventes hors des institutions d’enseignement supérieur et de recherche est faible dans l’économie des revues SHS qui reste très largement subventionnée directement ou indirectement par des fonds publics, mais il existe aujourd’hui des modèles économiques nouveaux qui renforcent la position des éditeurs sans pour autant faire payer les auteurs, comme le démontre le succès du programme Freemium promu par OpenEdition, une initiative française. Des solutions permettant de financer une édition électronique ouverte de qualité sont en train d’être inventées et de prouver leur efficacité, de Scielo à Public Library of Science (PLOS), de Redalyc à OpenEdition. Il serait désastreux que les SHS se placent en retrait de ce puissant mouvement d’innovation qui reconfigurera sans doute durablement le paysage scientifique; elles doivent au contraire faire partie des disciplines en tête de  ce mouvement, comme dans les mondes hispanophone et lusophone. La résistance de certains de nos collègues à cette évolution paraît être un calcul à trop court terme face aux gains scientifiques, pédagogiques potentiels et, in fine, à la démocratisation de l’accès au savoir.
La question, selon nous, n’est pas seulement d’ordre économique et commercial. Même si le problème posé par l’existence d’un oligopole Elsevier/Springer/Wiley pèse fortement sur les budgets des universités et si le mode de financement de l’édition universitaire mérite d’être repensé, c’est avant tout, avec l’accès ouvert généralisé, de politique scientifique qu’il s’agit. En effet, la connaissance ne saurait être traitée comme un bien classique et la circulation des savoirs est aujourd’hui plus que jamais un enjeu de société : il nous est possible de mettre en œuvre une révolution dans la démocratisation de l’accès aux résultats de la recherche. Un savoir enfermé derrière des barrières et accessible aux seuls happy few des universités les plus riches est un savoir stérile, et pour tout dire confisqué alors qu’il est produit grâce à des financements publics. Dans ce débat, les établissements d’enseignement et de recherche ont un rôle clef à jouer. La diffusion des connaissances et des résultats de la recherche et leur communication auprès du plus grand nombre font partie de leurs missions. Une politique scientifique bien pensée requiert dans ces conditions la construction d’infrastructures numériques publiques, mais aussi des politiques éditoriales innovantes, favorisant les croisements disciplinaires, les nouvelles formes d’écriture, le multilinguisme et la diffusion la plus large.
Qui a peur de l’accès ouvert? L’accès privatif bride la dissémination des idées et est inadapté aux nouveaux paradigmes offerts par le numérique. Il est temps de voir dans le Web une formidable occasion dans le domaine de l’innovation, de la diffusion des savoirs et de l’émergence de nouvelles idées.
Nous n’avons pas peur de l’accès ouvert. Sortir les savoirs des silos et des frontières des campus, c’est les ouvrir à tous, c’est reconnaître à la connaissance un rôle moteur dans nos sociétés, c’est ouvrir des perspectives d’enrichissement collectif.
N’ayez pas peur de l’accès ouvert ! Il est désormais possible de fonder un nouveau contrat scientifique, éditorial et commercial entre chercheurs, éditeurs, bibliothèques et lecteurs pour entrer véritablement dans une société de la connaissance partagée, dans une démocratie du savoir.

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287

C'est le nombre de signataires qui étaient recensés le 15 mars à 23h

 




De: "Jean-Paul Revauger"
À:
Objet: Re: [SAES] L'open access en France
Date: samedi 16 mars 2013 17:20

Merci à Jean Kempf d'attirer notre attention sur ce débat essentiel. Le
rayonnement de la "science française", et de notre culture,  dépend en
partie  de notre capacité à fournir au monde un accès gratuit à nos
publications. la frilosité de certains secteurs sur ce plan est tout
bonnement suicidaire. Reste à trouver dans  nos universités les moyens
de financer le travail de mise en ligne etc, qui nécessite des
compétences réelles et du temps. Mais une comparaison des coûts de
fabrication de revues traditionnelles, rapportés au nombre de lecteurs,
à ceux des publications en ligne est éloquente.
La Revue Française de Civilisation Britannique vient de passer à
l'édition électronique, et gratuite, grâce à l'aide de Cercles, et c
'est un bonheur.  http://www.cercles.com/rfcb/
Pardon pour la subtile publicité.
Bien cordialement, Jean Paul Révauger.

Le 16/03/2013 15:17, Jean KEMPF a écrit :
> Un appel en faveur de l'open access dans la recherche, sujet qui nous
> concerne tous, et qui risque d'être mis en danger en France en raison
> de réticences mal placées de la part de la communauté, fondées sur des
> caricatures et une mauvaise information
> 
> http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/15/qui-a-peur-de-l-open-acces_1848930_1650684.html
> 
> Il est possible de le signer et de le soutenir au bas de la page du Monde
> 
> Jean Kempf


--
Jean Paul Révauger
Europe Européanité Européanisation
Université de Bordeaux III
jprevauger.over-blog.com



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