Destinataire : mailing liste
de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur
Chers collègues,
Ayant envoyé
l'email ci-dessous à Philippe Rapatel à propos de l'INIST et n'ayant reçu
aucune réponse, je me permets puisque le débat se réouvre sous un autre
éclairage de vous le faire parvenir publiquement.
Le rayonnement de
la recherche dans le monde n'est pas une question d'accès gratuit mais bien
plus d'une communication dans une langue qui concerne plus de 5% de la
population mondiale. Il faudrait poser la question de la langue de diffusion et
au lieu de dire qu'Obama a recruté une Française comme conseillère, il faudrait
bien voir que d'une part elle est au MIT et deuxièmement elle parle l'anglais.
Quant à l'Open
Access, je le pratique largement mais cela ne doit en rien être une obligation
pour les chercheurs, sinon les chercheurs français iront publier avec royalties
dans les pays du copyright et non du droit d'auteur. Demandez donc à Loïc Wacquant
pourquoi il publie en anglais et sous copyright donc avec des royalties. Pour
ne citer que lui. Dans mon domaine de recherche il y a beaucoup d'Open Access
mais Kurzweil met son Reader en open access, des documents courts des années
avant 2005, mais tous ses livres sont des entreprises commerciales, d'ailleurs
chez Penguin, qui n'accepterait bien sûr pas que des versions open access
courent sur l'internet.
Il y aurait des
pages à écrire, des livres à écrire sur le sujet. Dans une économie de marché
et une société de communication le copyright et les brevets ne sont pas prêts de
tomber aux orties et on ne respecte que ce qui a une valeur marchande. Des
batailles internationales se mènent sur les brevets piratés par les gens de
l'informatique et des téléphones dits "smart", ce qui ne veut pas
dire "intelligent", comme le fait remarque Huawei dans sa dernière
publicité: Apple, Samsung, Microsoft, Google sont dans des batailles autour de
la défense de leurs brevets et le pillé gagne chaque.
Et la presse
française se satisfait de quelques millions d'euros de Google négociés hors valeur
de marché pour compenser l'accès sur Google à des extraits de presse de ces
journaux. Les Allemands semblent plus futés. Les français me rappellent dans
cette affaire le maire de mon village qui au début de l'ére des téléphones
portables a vendu les trois relais télé du village de montagne à TDF et France
Télécom pour un prix ridicule et sans demander un pourcentage sur le trafic
téléphonique allant passer sur ces relais. Heureusement que tout le monde n'est
pas comme ce maire qui s'appelait Henri Maréchal.
Un vrai débat est
nécessaire mais pas sur une seule orientation. Si débat il doit y avoir, ce
débat doit avoir lieu avec les syndicats et organisations professionnelless des
auteurs et autres bénéficiaires du Code de la Propriété Intellectuelle, car vous
niez ce Code de la Propriété Intellectuelle qui est l'outil de la différence
culturelle française sérieusement mise en péril par des projets de Bruxelles.
Mégaupload fermé
par Obama aux USA réouvre en Nouvelle Zélande. L'accusé de viol de Wikileaks va
se faire élire sénateur en Australie. Là aussi il y a eu open access non
consenti par qui que ce soit propriétaire des droits vidéos, musicaux,
intellectuels patrimoniaux comme moraux, ou simplement des droits à la non
publication de courriers privés, même si administratifs. Seriez-vous d'accord
pour que demain tous vos dossiers administratifs soient rendus publics et
diffusés en open access?
Un débat est
nécessaire, et j'espère qu'il pourra avoir lieu en France, sinon il aura lieu
ailleurs et les Français seront les seuls encore une fois à nier la propriété
intellectuelle quelle qu'elle soit, dans la recherche, et pensez donc l'exemple
que cela ferait.
Bonne soirée et
bon dimanche
Jacques
***************************************************************************************
Cher Collègue,
Depuis deux mois
le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs, dont je suis Trésorier
Adjoint, discute sur la base de votre information que j'ai transmise et de mes
propres informations de l'appropriation malhonnête dont nous (je fais partie de
ceux qui ont des articles vendus par l'INIST au seul profit du CNRS) sommes
victime de la part du CNRS.
Pour nous il
semble qu'il ressorte les faits suivants
1- Un chercheur
est payé en tant que chercheur pour son travail de recherche , mais pas pour
les résultats de sa recherche qui font l'objet de brevets dans les domaines
comme la médecine ou les domaines des techniques et sciences dures (dans le
domaine industriel, y compris informatique et logiciel, un
"inventeur" salarié n'a pas le droit de propriété sur ses
"inventions" qui sont la propriété de son entreprise qui pose et détient
les brevets). Il s'agit là de ce que l'on appelle le plus souvent la Propriété
Industrielle qui relève de la protection des brevets ("patents" en
anglais).
2- Le produit de
la recherche est soit une "invention" brevetable, soit une œuvre de
l'esprit non brevetable et donc dépendant du Code de la Propriété
Intellectuelle qui relève de la protection du droit d'auteur en France
("copyright" dans le domaine anglo-saxon). Notons que ce droit
d'auteur est à la fois patrimonial et moral dans la législation française, ce
qui implique que le CNRS commet deux délits: il ne rémunère pas le droit
patrimonial et il porte atteinte au droit moral qui implique l'accord préalable
explicite de l'auteur pour une diffusion publique, raison de plus commerciale.
3- Du deuxième
point découle le troisième: toute œuvre de l'esprit non brevetable est couverte
dans le monde entier par les conventions et traités de l'OMPI, modulés par les
lois nationales, qui posent la protection de l'œuvre et des droits de l'auteur
comme une règle universelle inaliénable et pour le droit moral incessible.
4- Dans le cas
que vous représentez, celui d'auteurs qui veulent que la circulation de leurs œuvres
soit gratuite, cela ne remet pas en cause les lois et les traités OMPI. L'institution
qui est à l'origine de cette diffusion dans le cas qui nous concerne ici doit
obligatoirement payer les droits d'auteur afférent à l'œuvre. L'auteur qui doit
donner son accord explicite à cette diffusion qu'il veuille toucher ou non les
droits d'auteur, doit spécifier par écrit à l'initiative préalable du diffuseur
son interdiction de toute diffusion commerciale, ou bien l'instance qui doit
recevoir les droits d'auteur afférents à cette diffusion commerciale, que ce
soit lui l'auteur ou un autre organisme, certainement pas une quelconque agence
de droits de copie privée ou autre droit de ce genre car il ne s'agit pas d'une
copie privée mais d'une diffusion commerciale. Il peut aussi faire le don de
ces droits d'auteur à une institution, généralement alors pour des raisons
d'ordre moral et caritatif: le cas le plus célèbre est la cession du copyright
de Peter Pan à un hôpital.
When
Barrie gave the rights in Peter Pan to the Great Ormond Street Hospital in 1928, he wasn’t just
giving the play, but the whole concept of Peter Pan, known in legal terms as The Peter Pan Gift, which embraces all of
Barrie’s writings in which Peter Pan puts in an appearance - e.g. Tommy & Grizel, The
Boy Castaways, The Little White Bird, Anon: A Play, Peter Pan in Kensington Gardens, Peter & Wendy, etc. When The Lost Boys was made in 1978, the
Hospital generously accepted a token payment from the BBC since the budget was
very tight. My own budget for the book was even tighter as it came out of my
own somewhat threadbare pocket, and in the circumstances the Hospital kindly
allowed me to quote freely without making any charge at all. It therefore seems
only fair that they should now own the book itself, and since this website is
an extension of that book, they necessarily own the copyright in the material
on this website.
Le cas de la BBC
est clair: le détenteur du copyright a décidé de faire bénéficier la BBC d'un
taux symbolique mais pas d'un taux zéro, bien que celui-ci pourrait être
possible mais serait criticable pour une chaîne de télévision publique qui
attire des financements divers par des taux d'audience qui eux varient en
fonction de la notoriété d'une œuvre ou d'un auteur. C'est d'ailleurs pour cela
que les intellectuels qui sont sollicités dans les émissions télévisuelles
n'interviennent pas gratuitement, car tout travail mérite salaire, et le
travail de l'auteur dans l'œuvre qu'il a créée et qui est protégée justifie ce
salaire quand cette œuvre qui contient la valeur ajoutée de ce travail est
diffusée, y compris si cette œuvre est une interview originale et unique.
C'est bien
d'ailleurs pour cela que les Fournisseurs d'accès, dans leurs pages d'accueil
utilisent des œuvres ou des références à des œuvres car ces œuvres ou les
critiques et présentations de ces œuvres (qui sont des œuvres en coi même si
d'ordre journalistique) attirent un public et c'est le flux du public sur un
tel site qui attire les recettes publicitaires, ce qui justifient la demande
que les fournisseurs d'accès et des sites comme Youtube, Deezer et quelques autres
paient des "royalties" aux diverses instances de perception, ce que
certains font déjà.
Il me semble
nécessaire d'envisager une discussion publique dans un avenir proche de ces
principes, mais dans un premier temps j'aimerais pouvoir rencontrer et discuter
ces points avec les représentants du collectif qui est derrière les actions et
poursuites contre l'INIST. Pourriez-vous leur faire parvenir ce mail ou bien me
faire parvenir leurs coordonnées.
Je vous en
remercie par avance et vous souhaite une bonne fin d'année.
Jacques
ANNEXES
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/15/qui-a-peur-de-l-open-acces_1848930_1650684.html
Qui a peur de l'open access ?
Le Monde.fr | 15.03.2013 à 12h39 •
Mis à jour le 15.03.2013 à 15h28Par une communauté de responsables
d'universités, d'enseignants-chercheurs, d'éditeurs et de responsables de
bibliothèques
En juillet 2012, la Commission
européenne a émis une recommandation relative à la
publication en accès ouvert (c'est-à-dire gratuit pour le lecteur) des
résultats de la recherche scientifique financée sur fonds publics (Lire Le
Monde 28 février 2013). La Commission considère en effet qu'une telle démarche
est nécessaire pour renforcer la visibilité de la
recherche européenne à l'horizon 2020, en levant progressivement les obstacles
qui se dressent entre le lecteur et l'article scientifique, après un éventuel
embargo de six à douze mois. Cet avantage, l'Amérique latine, par exemple, l'a
déjà saisi depuis une décennie en lançant de puissantes plateformes de revues
en accès ouvert. Scielo et Redalyc, qui comptent à elles deux près de
2000 revues ont considérablement gagné en visibilité grâce à
l'accès ouvert : le portail brésilien Scielo est désormais plus
consulté que l'américain Jstor. Ces exemples montrent que l'accès ouvert change le rapport de forces dans
un monde dominé par des groupes détenant des portefeuilles de milliers de
revues majoritairement de langue anglaise : il ouvre la porte
à ce qu'on peut appeler une véritable
bibliodiversité en favorisant l'émergence d'une pluralité de points de vue, de modalités d'édition, de
paradigmes scientifiques, de langues.
Etre en tête du mouvement
Certains acteurs français de
l'édition de revues en sciences humaines et sociales (SHS) se sont émus de ce qu'ils ont perçu comme
une menace pour un modèle économique fragile. En fait, il serait souhaitable d'analyser précisément l'activité
de ce secteur en identifiant les sources et modes de financements directs et
indirects, publics et privés, de cartographier les rôles des
différents acteurs en cernant la plus-value apportée par chacun afin de
déboucher sur une véritable analyse des coûts. Craindre l'accès ouvert nous
paraît relever d'une vision étroite
et, pour tout dire, erronée de l'avenir. Isoler, aujourd'hui, les SHS dans
un espace spécifique ferait de ce dernier un conservatoire voué à la
disparition. Selon nous, les SHS peuvent au contraire se placer à l'avant-garde de ce
mouvement d'ouverture, en raison même de la demande sociale grandissante dont
elles sont l'objet (nous estimons le cumul des visites sur Cairn, OpenEdition,
Erudit et Persée à environ 10 millions de visites mensuelles !). Les
inquiétudes exprimées par nos amis et nos collègues sont à cet égard largement
infondées. Non seulement la part des ventes hors des institutions d'enseignement supérieur et de recherche est
faible dans l'économie des revues SHS qui reste très largement subventionnée
directement ou indirectement par des fonds publics, mais il existe aujourd'hui
des modèles économiques nouveaux qui renforcent la position des éditeurs sans
pour autant faire payer les auteurs,
comme le démontre le succès du programme Freemium promu par OpenEdition, une
initiative française. Des solutions permettant de financer une édition
électronique ouverte de qualité sont en train d'être inventées et de prouver leur efficacité, de Scielo à Public Library of
Science (PLOS), de Redalyc à OpenEdition. Il serait désastreux que
les SHS se placent en retrait de ce puissant mouvement d'innovation qui
reconfigurera sans doute durablement le paysage scientifique; elles doivent au
contraire faire partie des disciplines
en tête de ce mouvement, comme dans les mondes hispanophone et lusophone.
La résistance de certains de nos collègues à cette évolution paraît être un
calcul à trop court terme face aux gains scientifiques, pédagogiques potentiels
et, in fine, à la démocratisation de l'accès au savoir.
Un savoir enfermé derrière des
barrières est un savoir stérile
La question, selon nous, n'est pas
seulement d'ordre économique et commercial. Même si le problème posé par
l'existence d'un oligopole Elsevier/Springer/Wiley
pèse fortement sur les budgets des universités et si le mode de financement de l'édition
universitaire mérite d'être repensé, c'est avant tout, avec l'accès ouvert
généralisé, de politique scientifique qu'il s'agit. En effet, la
connaissance ne saurait être traitée comme un bien classique et la circulation
des savoirs est aujourd'hui plus
que jamais un enjeu de société : il nous est possible de mettre en œuvre une
révolution dans la démocratisation de l'accès aux résultats de la recherche. Unsavoir enfermé derrière des
barrières et accessible aux seuls happy few des universités
les plus riches est un savoir stérile, et pour
tout dire confisqué alors qu'il
est produit grâce à des financements publics. Dans ce débat, les établissements d'enseignement
et de recherche ont un rôle clef à jouer. La diffusion des
connaissances et des résultats de la recherche et leur communication auprès du
plus grand nombre font partie de leurs missions. Unepolitique scientifique bien
pensée requiert dans ces conditions la construction d'infrastructures
numériques publiques, mais aussi des politiques éditoriales innovantes,
favorisant les croisements disciplinaires, les nouvelles formes d'écriture, le
multilinguisme et la diffusion la plus large.
Qui a peur de l'accès ouvert?
L'accès privatif bride la dissémination des idées et est inadapté aux nouveaux
paradigmes offerts par le numérique. Il est temps devoir dans le Web une
formidable occasion dans le domaine de l'innovation, de la diffusion des
savoirs et de l'émergence de nouvelles idées.
Nous n'avons pas peur de l'accès
ouvert. Sortir les savoirs des silos
et des frontières des campus, c'est les ouvrir à tous, c'est
reconnaître à la connaissance un rôle moteur dans nos sociétés, c'est ouvrir des perspectives
d'enrichissement collectif.
N'ayez pas peur de l'accès ouvert !
Il est désormais possible de fonder un nouveau contrat
scientifique, éditorial et commercial entre chercheurs, éditeurs,
bibliothèques et lecteurs pour entrer véritablement dans une
société de la connaissance partagée, dans une démocratie du savoir.
une communauté de responsables
d'universités, d'enseignants-chercheurs, d'éditeurs et de responsables de
bibliothèques
Premiers
signataires
Présidents d'universités,
directeurs de MSH, responsables nationaux :
Jean-Paul Saint-André, président de l'université
d'Angers ; Pascal Arnaud, Membre de l'Institut Universitaire de
France, Directeur du Département Sciences Humaines et Sociales Agence Nationale
de la Recherche, Professeur d'Histoire du Monde Romain, Université Lyon2
; Serge Bauin, Directeur de l'information scientifique et technique
(DIST) du CNRS ; Denis Bertin, Vice-Président du Conseil
scientifique de l'Université d'Aix-Marseille ; Fabienne Blaise,
Présidente de l'Université Lille 3, ancienne directrice de la revue Methodos
; Pascal Buléon, directeur de recherche CNRS, directeur de la MRSH
CNRS-Université de Caen ; Calogero Conti, Recteur de l'Université
de Mons ; Marie-Luce Demonet, Professeur à l'Université de Tours,
Institut Universitaire de France, directrice de la Maison des Sciences de
l'Homme Val de Loire ; Lise Dumasy, Présidente de l'université
Stendhal, Grenoble 3 ; Emmanuel Ethis, Président de l'Université
d'Avignon et des Pays de Vaucluse ; Jean-Emile Gombert, Président
de l'Université Rennes 2 ; Jean-Paul Lambert, Recteur de
l'Université Saint-Louis - Bruxelles ; Daniel Lançon,
Vice-Président du Conseil scientifique de l'université Stendhal, Grenoble 3,
directeur des ELLUG (Éditions littéraires et linguistiques de l'Université de
Grenoble) ; Pierre Mœglin, Directeur de la Maison des sciences de
l'Homme Paris Nord, USR CNRS 3258 ; Jürgen Renn, Directeur du Max
Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte ; Bernard Rentier,
Recteur de l'Université de Liège ; Laurent Romary, Directeur de
recherche INRIA, Co-directeur de DARIAH, infrastructure numérique européenne,
Conseiller à l'information scientifique pour Inria ; Pierre Sineux,
Président de l'université de Caen Basse-Normandie ; Rolf Tarrach,
Recteur de l'université du Luxembourg ; Michel Wieviorka,
Administrateur de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Éditeurs, revues et métiers de l'édition :
Confins, Hervé Théry, Directeur de recherche au
CNRS (Credal-IHEAL), Professeur invité à l'Université de Sao Paulo ; Criminocorpus,
Marc Renneville, Directeur de recherche au CNRS ; Cybergeo : Denise
Pumain, Professeur à l'Université Paris 1, Institut universitaire de France
; Distances et Médiations des Savoirs / Distance and Mediation of
Knowledge : Martine Vidal, Chargée de mission au Cned ;Monique
Grandbastien, Professeur à l'Université de Lorraine ; Pierre Mœglin,
Professeur à l'Université Paris 13 ; E-rea, Revue électronique d'études
sur le monde anglophone : Sylvie Mathé, Professeur, Aix-Marseille
Université ; Éthique publique : Florence Piron, Professeure à
l'Université Laval, Québec (Canada) ;Genre, sexualité & société :
Marianne Blidon, Maître de conférences à l'IDUP, Université Paris 1-Panthéon
Sorbonne, membre du Conseil scientifique de Calenda ;Géocarrefour :
Christian Montès, Professeur à l'Université Lumière Lyon 2 et Éric
Verdeil, chercheur au laboratoire Environnement Ville Société,
CNRS-Université de Lyon ; Lectures : Pierre Mercklé, maître de
conférences à l'ENS de Lyon ;Nouvelles pratiques sociales : Michel Parazelli,
Professeur-chercheur à l'École de travail social, Université du Québec à
Montréal ; Revue de la régulation : Thomas Lamarche, Maître de
conférences à l'université Paris Diderot - Paris 7 ; TIPA, Travaux
interdisciplinaires sur la parole et le langage : Philippe Blache,
Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire Parole & Langage), Directeur du
Brain and Language Research Institute ; [VertigO] : Éric Duchemin,
Professeur associé à l'Institut des sciences de l'environnement, Université du
Québec à Montréal, Directeur de [VertigO] – la revue numérique en sciences de
l'Environnement, Président-Directeur des Éditions en Environnement VertigO,
Canada ; Emmanuelle Corne, Responsable des Éditions de la Maison
des sciences de l'homme ; Marin Dacos, Directeur d'OpenEdition
; Pierre Mounier, Directeur adjoint d'OpenEdition ; Anne-Solweig
Gremillet, Porteuse du réseau, interdisciplinaire et interorganismes, des
métiers de l'édition scientifique publique (Médici) ; Gary Hall,
Research Professor, School of Art and Design, Director of the Centre for
Disruptive Media, Coventry University, Co-editor of Culture Machine, Co-founder
of the Open Humanities Press ; Dominique Roux, Pôle "Document
numérique" de la MRSH-Caen et Presses universitaires de Caen ;Alessandra
Tosi, Directrice d'Open Book Publishers, Cambridge
Bibliothèques :
Guylaine Beaudry, directrice de la
Bibliothèque Webster de l'Université Concordia (Montréal) ; Raymond
Bérard, Directeur de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur
; François Cavalier, Directeur de la bibliothèque de Science Po
; Jean-Pierre Finance, Président du Consortium COUPERIN ; M.
Thomas Hickerson, Président de l'Association des bibliothèques de recherche
du Canada (ABRC), Vice-Provost and University Librarian, University of Calgary
; Jérôme Kalfon, directeur des bibliothèques de l'université Paris
Descartes ; Marie-Pierre Pausch, Responsable du Service des
bibliothèques de l'Université du Luxembourg ; Christophe Pérales,
Président de l'Association des directeurs et des personnels de direction des
bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU) ; Bernard
Teissier, Directeur de Recherches émérite au CNRS, ancien responsable du
réseau national des bibliothèques de mathématiques ; Paul Thirion,
Directeur, Réseau des Bibliothèques de l'Université de Liège
Enseignants-chercheurs :
Paul Bertrand, Professeur à l'Université
Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, directeur scientifique du CRN TELMA
; Dominique Boullier, Professeur à Sciences Po, Coordinateur
scientifique du médialab de Sciences Po ; Jean-Pierre Demailly,
Professeur à l'Université Joseph Fourier de Grenoble, Membre de l'Académie des
sciences, Chair of the mathematics committee of Episciences ; Mélanie
Dulong de Rosnay, Chargée de recherche au CNRS, responsable juridique de
Creative Commons France, Présidente de Communia, l'association internationale
pour le domaine public numérique ; Björn-Olav Dozo, Maître de
conférences et assistant à l'Université de Liège ; Anne Dunan-Page,
professeur Aix-Marseille Université, membre de l'Institut Universitaire de
France ; Jean-Louis Fabiani, Directeur d'études à l'EHESS,
Professeur à Central European University, Budapest ; Christian Jacob,
Directeur de recherche au CNRS, Directeur d'études à l'EHESS ; Jean
Kempf, Professeur à l'Université Lumière Lyon 2, ancien directeur des
Presses universitaires de Lyon, co-fondateur du projet OAPEN (Open Access
Publishing in European Networks) ; Joëlle Le Marec, Professeur,
Université Paris 7 ; Claire Lemercier, Directrice de recherches au
CNRS, Présidente du Conseil scientifique d'OpenEdition ; Claudine
Moulin, Professeur à l'Université de Trèves, directrice scientifique du
Trier Center for Digital Humanities et membre du conseil fondateur de DHd,
l'association des sciences numériques dans les pays germanophones ; Natalie
Petiteau, Présidente du Conseil scientifique de Calenda, Professeure,
Université d'Avignon ; Sylvain Piron, Maître de conférences HDR à
l'EHESS, Directeur adjoint du Centre de recherches historiques ;Sophie Roux,
Professeure, ENS-Paris ; Jacques Sapir, Directeur d'études, Ecole
des Hautes Études en Sciences Sociales, Directeur du Centre d'études des modes
d'industrialisation ; Anne-Marie Turcan-Verkerk (Directeur
d'études à l'Ecole pratique des hautes études, Paris; responsable de l'équipex
Biblissima)
Appel à témoignages
Chercheurs, quels sont selon
vous les défauts du système actuel de diffusion des connaissances ?
Une sélection de vos
témoignages sera publiée sur Le Monde.fr
Open access
http://iloveopenaccess.org/
Arguments pour l’accès ouvert aux résultats
de la recherche
Tribune initialement publiée le 15 mars 2013
dans Le Monde par soixante membres de la
communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche, présidents
d’universités, directeurs de maisons des sciences de l’homme, éditeurs, revues,
représentants de bibliothèques universitaires, enseignants-chercheurs. L’appel
est ouvert à tous, ingénieurs, chercheurs, étudiants, documentalistes,
bibliothécaires, journalistes, etc.
En juillet 2012, la Commission européenne a
émis une recommandation relative
à la publication en accès ouvert (c’est-à-dire gratuit pour le lecteur) des
résultats de la recherche scientifique financée sur fonds publics. La
Commission considère en effet qu’une telle démarche est nécessaire pour
renforcer la visibilité de la recherche européenne à l’horizon 2020, en levant
progressivement les obstacles qui se dressent entre le lecteur et l’article
scientifique, après un éventuel embargo de six à douze mois. Cet avantage,
l’Amérique latine, par exemple, l’a déjà saisi depuis une décennie en lançant
de puissantes plateformes de revues en accès ouvert. Scielo et Redalyc, qui
comptent à elles deux près de 2000 revues ont considérablement gagné en
visibilité grâce à l’accès ouvert : le portail brésilien Scielo est
désormais plus consulté que l’américain Jstor. Ces exemples montrent que l’accès ouvert
change le rapport de forces dans un monde dominé par des groupes détenant des portefeuilles
de milliers de revues majoritairement de langue anglaise : il ouvre la porte à
ce qu’on peut appeler une véritable bibliodiversité en favorisant l’émergence
d’une pluralité de points de vue, de modalités d’édition, de paradigmes
scientifiques, de langues.
Certains
acteurs français de l’édition de revues en sciences humaines et sociales (SHS)
se sont émus de ce qu’ils ont perçu comme une menace pour un modèle économique
fragile. En fait, il serait souhaitable d’analyser précisément l’activité de ce
secteur en identifiant les sources et modes de financements directs et
indirects, publics et privés, de cartographier les rôles des différents acteurs
en cernant la plus-value apportée par chacun afin de déboucher sur une
véritable analyse des coûts. Craindre l’accès ouvert nous paraît relever d’une
vision étroite et, pour tout dire, erronée de l’avenir. Isoler, aujourd’hui,
les SHS dans un espace spécifique ferait de ce dernier un conservatoire voué à
la disparition. Selon nous, les SHS peuvent au contraire se placer à
l’avant-garde de ce mouvement d’ouverture, en raison même de la demande sociale
grandissante dont elles sont l’objet (nous estimons le cumul des visites sur
Cairn, OpenEdition, Erudit et Persée à environ 10 millions de visites mensuelles
!). Les inquiétudes exprimées par nos amis et nos collègues sont à cet égard
largement infondées. Non seulement la part des ventes hors des institutions
d’enseignement supérieur et de recherche est faible dans l’économie des revues
SHS qui reste très largement subventionnée directement ou indirectement par des
fonds publics, mais il existe aujourd’hui des modèles économiques nouveaux qui
renforcent la position des éditeurs sans pour autant faire payer les auteurs,
comme le démontre le succès du programme Freemium promu par OpenEdition, une
initiative française. Des solutions permettant de financer une édition
électronique ouverte de qualité sont en train d’être inventées et de prouver
leur efficacité, de Scielo à
Public Library of Science (PLOS), de Redalyc à OpenEdition. Il serait désastreux que les SHS se placent
en retrait de ce puissant mouvement d’innovation qui reconfigurera sans doute
durablement le paysage scientifique; elles doivent au contraire faire partie
des disciplines en tête de ce mouvement, comme dans les mondes
hispanophone et lusophone. La résistance de certains de nos collègues à cette
évolution paraît être un calcul à trop court terme face aux gains
scientifiques, pédagogiques potentiels et, in fine, à la démocratisation de
l’accès au savoir.
La
question, selon nous, n’est pas seulement d’ordre économique et commercial.
Même si le problème posé par l’existence d’un oligopole Elsevier/Springer/Wiley
pèse fortement sur les budgets des universités et si le mode de financement de
l’édition universitaire mérite d’être repensé, c’est avant tout, avec l’accès
ouvert généralisé, de politique
scientifique qu’il s’agit. En effet, la connaissance ne
saurait être traitée comme un bien classique et la circulation des savoirs est
aujourd’hui plus que jamais un enjeu de société : il nous est possible de
mettre en œuvre une révolution dans la démocratisation de l’accès aux résultats
de la recherche. Un savoir enfermé derrière des barrières et accessible aux
seuls happy few des universités les plus riches est un savoir stérile, et pour
tout dire confisqué alors qu’il est produit grâce à des financements publics.
Dans ce débat, les établissements d’enseignement et de recherche ont un rôle
clef à jouer. La diffusion des connaissances et des résultats de la recherche et leur
communication auprès du plus grand nombre font partie de leurs missions. Une
politique scientifique bien pensée requiert dans ces conditions la construction
d’infrastructures numériques publiques, mais aussi des politiques éditoriales
innovantes, favorisant les croisements disciplinaires, les nouvelles formes
d’écriture, le multilinguisme et la diffusion la plus large.
Qui a peur de l’accès ouvert? L’accès privatif bride la
dissémination des idées et est inadapté aux nouveaux paradigmes offerts par le
numérique. Il est temps de voir dans le Web une formidable occasion dans le
domaine de l’innovation, de la diffusion des savoirs et de l’émergence de
nouvelles idées.
Nous n’avons pas peur de l’accès ouvert. Sortir les
savoirs des silos et des frontières des campus, c’est les ouvrir à tous, c’est
reconnaître à la connaissance un rôle moteur dans nos sociétés, c’est ouvrir
des perspectives d’enrichissement collectif.
N’ayez pas peur de l’accès ouvert ! Il est désormais
possible de fonder un nouveau contrat scientifique, éditorial et commercial
entre chercheurs, éditeurs, bibliothèques et lecteurs pour entrer véritablement
dans une société de la connaissance partagée, dans une démocratie du savoir.
Plus d’informations
287
C'est le nombre de signataires qui étaient recensés le 15 mars à 23h
De:
"Jean-Paul Revauger"
À:
Objet: Re: [SAES]
L'open access en France
Date: samedi 16
mars 2013 17:20
Merci à Jean
Kempf d'attirer notre attention sur ce débat essentiel. Le
rayonnement de la
"science française", et de notre culture, dépend en
partie de notre capacité à fournir au monde un accès
gratuit à nos
publications. la
frilosité de certains secteurs sur ce plan est tout
bonnement suicidaire.
Reste à trouver dans nos universités les
moyens
de financer le
travail de mise en ligne etc, qui nécessite des
compétences
réelles et du temps. Mais une comparaison des coûts de
fabrication de
revues traditionnelles, rapportés au nombre de lecteurs,
à ceux des
publications en ligne est éloquente.
La Revue
Française de Civilisation Britannique vient de passer à
l'édition
électronique, et gratuite, grâce à l'aide de Cercles, et c
'est un
bonheur. http://www.cercles.com/rfcb/
Pardon pour la
subtile publicité.
Bien
cordialement, Jean Paul Révauger.
Le 16/03/2013
15:17, Jean KEMPF a écrit :
> Un appel en
faveur de l'open access dans la recherche, sujet qui nous
> concerne
tous, et qui risque d'être mis en danger en France en raison
> de réticences
mal placées de la part de la communauté, fondées sur des
> caricatures
et une mauvaise information
>
>
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/15/qui-a-peur-de-l-open-acces_1848930_1650684.html
>
> Il est
possible de le signer et de le soutenir au bas de la page du Monde
>
> Jean Kempf
--
Jean Paul
Révauger
Europe
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# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 5:53 PM