UN FILM DISTRAYANT UN PEU PROVOCATEUR. Tout le monde sait que la police
marche à plusieurs vitesses. Il y a d’abord la gendarmerie partout en France mais
seule dans les campagnes et petites villes. La police loin des grands centres.
Puis dans les villes et les grandes cilles il y a la police nationale et là il
ne faut pas confondre les zones urbaines à risque et les centres villes ou
quartiers de luxe, ne pas confondre le 36 quai des orfèvres, Ile de la Cité s’il
vous plait, et les commissariats parisiens de quartier et les commissariats de
banlieues et encore il faudrait faire la différence entre les diverses banlieues,
entre le 92 et le 93 par exemple.
Que l’on joue enfin avec ces discriminations policières et ces différences
de traitement des gens dans un film est presque rassurant. C’est donc qu’ils
doivent savoir en haut les « gros bonnets » qui sont plutôt d’ailleurs
de fervents partisans de la politique qui dit qu’il ne pas sortir tête nue, ou
encore qu’il vaut mieux sortir couvert, même, peut-être surtout, quand il s’agit
d’un club d’échangistes qui pénètrent au moins autant qu’ils ne sortent. Et ce
film se permet quelques sorties ou pénétration dans ces bas fonds banlieusards
pour gros bonnets fortunés qui rassurent vraiment. Ils doivent donc savoir.
De la même façon ils confirment dans ce film qu’il y a des caisses noires
dans les syndicats patronaux. Ils auraient pu ajouter aussi dans les syndicats
ouvriers. Serait-ce pour cela que je n’ai remarqué dans le rouge des manifestations
que l’enseigne, j’ai bien dit l’enseigne, du Front de Gauche, pour ne pas
heurter les centrales syndicales ouvrières, surtout celle qui utilise le rouge
comme couleur fétiche que certains diront couleur potiche ? Probablement.
Et donc les gros bonnets savent que tout le monde sait. Alors qu’attendent-ils
pour agir ?
Au-delà de ces faits sociéto-politiques il y a le discours ethniques sur
Bobigny, puisque Bobigny est mis en avant. L’ethnique des cités dortoirs,
poulaillers et pigeonniers à la fois où les pigeons de cette société et la
volaille faite pour l’abattoir à peine encadrés et encadrables par les poulets
avec ou sans uniformes, c’est la première cible qui est dite au-delà des
clichés mais qui pourtant y ressemble bien aux clichés. Il y a l’éducation des
enfants et des jeunes qui se fait dans la rue et avec des jeux électroniques,
et en même temps ici et là des principes de survie collective digne de nos
meilleurs manuels : ne jamais laisser son partenaire à découvert.
Et plus encore il ressort une morale de cette gabegie sociale : les
perversions diverses et multiples sont le fait des gros bonnets qui viennent
réaliser leurs fantasmes là où ces fantasmes ont un prix qu’ils peuvent se
payer et surtout un silence qu’ils doivent s’offrir à coup de gros paquets d’euros.
La morale pour les gens de ces banlieues qui monnayent la fange qu’ils servent
à ces gens trop bien élevés pour pisser sur un cadavre c’est de veiller au
grain des filles et des femmes, de rester loin
et cachés des flics, de ne jamais faire tomber quelqu’un qui participe à
cette économie de la luxure de luxe en milieu interlope et donc loin des
caméras de surveillance et surtout excitant en diable. Plus raide que moi tu
meurs.
Le film impose à tout cela un rythme endiablé et une dimension presque passionnelle
entre, d’un côté le flic du quai des
orfèvres qui préfèrent sacrifier sa promotion facile pour pouvoir dire à ses
potes des banlieues, ceux qu’il vient juste de ce faire, dont un mineur en âge
scolaire, qu’il n’a pas à rougir de ce qu’il a gagné à la sueur de son front et
non par le veule asservissement aux ordres des gros bonnets qui ont nom préfet
ou ministre , et de l’autre côté le flic tout ce qu’il y a de plus ethnique de
Bobigny même, préfecture du 93. Mieux vaut être un commissaire par les examens
qu’un commissaire par la soumission à des gens aussi propres que l’eau de la
Seine un jour de marée noire.
Maintenant ne me faites pas dire que ce film mérite un oscar. Mais il mérite une petite visite rapide pour se
distraire aux dépens de ceux qui nous gouvernent dans cette valse permanente
des sacs d’euros d’une poche à une autre pour assurer la paix sociale.
Dr Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:28 PM