Sunday, November 25, 2012

 

Un film en forme d'apocalypse shakespearienne


BROKEN

PLUS SHAKESPEARIEN QUE SHAKESPEARE.

Comment la BBC peut-elle se laisser aller à une telle horreur sociale? Il est vrai qu’elle ne manque pas de scandale de cet ordre dans ses rangs plus ou moins dirigeants. Bien sûr que c’est la vérité mais il ne peut pas y avoir le moindre gramme d’humour noir, si cher aux anglais, dans ce cas. Et ne comptez pas sur la potion magique de Mary Poppins. Aucun supracalifragilistic en vue. Avalez sans faire la grimace. J’ai même peur qu’ils ont honte de ce film car on ne le trouve que sur les sites de cinéma français et sur Amazon.fr, mais sur aucune des autres sites d’Amazon, même pas l’Angleterre.

Imaginez une banlieue classe moyenne un peu supérieure d’une ville de province de la moitié sud de l’Angleterre, Bristol par exemple. Une rue en impasse avec un espace circulaire tout au bout. D’un côté un père devenu veuf récemment et qui doit s’occuper de trois filles qui l’exploitent jusqu’à la gorge : il fait le repassage, la cuisine, j’imagine le ménage et en plus il est devenu si protecteur qu’elles lui font croire ce qu’elles veulent pour couvrir leurs sottises et surtout leurs exactions à l’école et en ville.

Leur victime favorite est le handicapé mental d’en face qu’elles accusent de viol sur l’une d’elles et le père le croit immédiatement. Les parents de ce jeune homme qui veulent lui permettre de vivre une vie normale sont horrifiés mais ne peuvent rien, même quand les expertises montrent que la dite jeune fille n’a pas été violée puisqu’elle est toujours et encore vierge. Cela ne sera qu’une affaire d’un très court délai pour réparer cette erreur de la nature. La jeune fille de quatorze ans ne manquera pas de candidats. Elle finira enceinte et devra prendre son horreur en main et y mettre fin elle-même.

Mais le mal pour le jeune homme handicapé sera irréparable. Il sombrera dans la dépression sera hospitalisé et la fin est shakespearienne. Tuez les tous et on verra bien qui aura réussi à survivre. Les survivants sont les justes.

D’un autre côté dans cette impasse circulaire, un père avocat mais veuf lui aussi depuis la naissance de sa fille, son second enfant. Elle est diabétique de niveau 1 et doit vérifier son sucre dans le sang deux fois par jours. Elle sera prise à partie par deux des trois filles à l’école puis dans la rue et le professeur qui osera la défendre, dans la rue, sera ensuite accusée par la troisième de sa propre grossesse. Le professeur sera suspendu en attendant la vérification. Je ne dirai rien de la réaction du père dans cette situation d’allégations mensongères que lui seul croit.

On ne peut pas faire plus glauque et sinistre que cela. C’est Hamlet et Macbeth en une seule pièce, surtout que les trois sœurs sont de vraies sorcières, qui plus est toutes les trois rousses, donc écossaises, comme toutes les sorcières de Shakespeare. Même le gâteau de bienvenue de la mère du jeune homme handicapé pour son premier weekend chez lui n’a monté que d’un seul côté.

Je vous conseille d’aller voir ce film si vous voulez vous convaincre que le monde tourne mal et qu’il faut mettre un travailleur social sur le dos de chaque citoyen et un flic juste devant chacun d’eux. Il n’y a absolument pas une seule minute de beauté, de bonté et de douceur dans ce drame apocalyptique. Ce doit être encore une histoire maya.

Dr Jacques COULARDEAU

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