Monday, April 17, 2017

 

A l'assaut des bastilles culturelles parisiennes


Jacques Coulardeau @ComédieFrançaise (83)

La Comédie Française en Six Pièces

LA COMÉDIE FRANÇAISE EST UN MYTHE
MAIS HÉLAS ! J’AI ICI UN CHOIX INÉGAL !

Il est vrai que si vous ne vivez pas à Paris vous ne pourrez pas aller à la Comédie Française toutes les semaines. Mais c’est aussi vrai de l’Opéra, du Ballet et de tant d’autres institutions culturelles qui ne se déplacent que TRÈS rarement en province. 


Pour nous qui voulons – et pas seulement voudrions – apprécier le travail de ces compagnies et troupes souvent sans égales le DVD est devenu le moyen le plus sûr de pouvoir y accéder. Je regrette cependant que le prix soit en fonction non du coût mais du prestige de la troupe, de l’auteur, des acteurs, etc., et non du coût réel de production. Sur ce marché je dois dire que les Français sont en retard et qu’ils ne sont pas compétitifs.

Et ne nous trompons pas de cible. Nous avons globalement perdu le marché musical de la télévision ou même du cinéma car les orchestres de l’est de l’Europe, ou même de pays voisins, sont compétitifs car ils travaillent plus pour un revenu garanti et régulier au lieu de jouer aux intermittents à moitié chômeurs. Et ce n’est pas que la musique. Pourquoi la série « Un Village Français » de Frédéric Krivine sur FR3 a-t-elle un casting pour l’essentiel Belge ?

L’affaire la plus récente est Netflix qui produit et diffuse des milliers de films et séries TV dans le monde entier et doit les doubler ou les sous-titrer. Pour les quatre, cinq ou six langues majeures ce n’est pas un problème, même si la concurrence du Québec ou de la Belgique peuvent faire mal aux Français. Mais pour les vingt ou vingt-cinq autres langues nécessaires mais rares, le marché national est vide : des doubleurs et des sous-titreurs de langues comme le Hongrois, le Bulgare, le Kazakh, l’Urdu, le Tamil et bien d’autres, que ce soit du français vers ces langues ou de ces langues vers le français, sont rares en France et la concurrence avec ces pays étrangers est mortelle.

Netflix a donc lancé un appel mondial pour des traducteurs doubleurs et sous-titreurs, recrutés sur qualifications dans les langues concernées et à des tarifs corrects car moyens pour la planète toute entière. Il est sûr qu’un doubleur au Kazakhstan ou en Inde ou même en Afrique du Sud ne sont pas payés comme en France. Les tarifs de Netflix vont être généreux pour ces pays mais seront inférieurs aux tarifs moyens français, bien que nous n’ayons ni « convention collective » comme le regrette Le Monde, ni grille de tarifs consensuels entre auteurs doubleurs et sous-titreurs d’une part et employeurs des studios de doublage et sous-titrage d’autre part. Il y a quelques années le Délégué Général du Syndicat National des Auteurs et Compositeurs a été convoqué par la justice pour répondre d’une « tentative de fixation monopolistique »  de tarifs pour doublage et sous-titrage parce que sur le site du SNAC sous sa seule responsabilité, sans la moindre précaution, le SNAC avait publié les tarifs recommandés par lui comme étant plus ou moins les seuls tarifs à appliquer.

C’est triste comment la France est en train de ne pas gagner des marchés nouveaux et d’en perdre de plus en plus. Nous vivons dans une économie de marché, mais dans la culture au nom de l’exception culturelle et de la diversité culturelle nous refusons de sortir du marché français et nous refusons le principe de l’économie de marché elle-même. Demain peut-être que l’on rasera gratuit, mais les vaches seront maigres. Ça je peux vous le garantir si nous ne nous bougeons pas le popotin, et le popotin chez nous est trop couvent collé sur le fauteuil devant la télé.

Voilà donc six critiques de six pièces. Une moyenne, deux très bonnes et trois médiocres ou plus que médiocres.

Bonne jouissance. Dans votre fauteuil

Dr. Jacques COULARDEAU


Research Interests:
Drama, Theater and film, Molière, Tragedy, Comédie-Française, Pierre Corneille, Alfred De Musset, Claude-Prosper Jolyot De Crébillon, Lorenzaccio, and Montherland




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