Sunday, May 08, 2016

 

Triplette d'amour

BEAUCOUP D’AMOUR #3 – BEAUCOUP-MUSIC.COM – 2016

Une compilation de quinze artistes  qui sont en train de vouloir émerger sur les scènes pop, électro, chanson et hip hop. Ces quatre étiquettes sont mensongères et ne correspondent pas à la réalité de cette musique qui n’existe que parce que nous avons aujourd’hui une telle technique au bout des doigts que l’on peut créer une musique orchestrale complète dans un placard de deux mètres carrés, quatre mètres cubes sans même perturber les voisins car on ne travaille qu’au casque. Enfin presque car il faut bien enregistrer les voix, mais ce n’est qu’un quart d’heure par-ci par-là qu’on calcule quand personne ne dort.

Cela donne une musique si clean, propre, nette que l’on s’y croirait vraiment. Cela explique aussi que c’est la voix qui est le plus souvent la moins claire, la moins parfaite car elle n’est pas produite par une machine. Même en hip hop ou en rap. La voix ne doit jamais être « naturelle » mais se doit d’être travaillée. Mais c’est cette nouvelle génération technique de la musique qui donne une voix si décevante parfois. Ils ne sont pas tous des Stromae, ni des Last Train, c’est évident, bien que la musique peut-être aussi bonne et parfois même innovante.


Ils ont aussi fait un choix osé car ils chantent, un bon nombre d’entre eux, en anglais qu’ils dominent plus ou moins mais qui manque lui aussi de travail, mais le choix est osé car leurs chansons sont alors exclues des quotas de chanson française que les radios doivent respecter en France, car pour les francophones terroristes qui nous gouvernent n’est pas français un Français qui chante en anglais. Sa musique est nécessairement étrangère. Nous visons en France le terrorisme de la langue dite de la république et tout le reste n’est que rustiquement local ou étranger. Je me demande d’ailleurs dans quel groupe je dois mettre le corse. Pour beaucoup de ces terroristes franchouillards de toute façon le corse est une langue non française donc étrangère. Et que dire de l’auvergnat, du breton, de l’occitan.

Certaines de ces chansons sont intéressantes mais elles ne peuvent devenir populaires, car elles ne le sont pas encore, que parce qu’elles utilisent des codes musicaux qui ont un vaste public. Et c’est bien là la différence avec Stromae qui lui n’utilise pas ces codes ou du moins il sait les pervertir.


Mais ce qu’il y a de plus surprenant dans ces musiques des scènes actuelles montantes c’est la domination absolue des rythmiques et étrangement pas des polyrythmiques afro-américaine ou autres descendantes des musique que les esclaves noirs des Amériques employaient pour réguler leur propre travail pour contrer le fouet des esclavagistes. Cela donne des musiques à rythme unique fortement imposées par des boîtes à rythme si régulières qu’elles en deviennent inhumaines. Il y a ici et là cependant une tentative de polyrythmie, mais ce n’est pas la règle (la piste 12, Swing d’AEL, est une exception).

Et  certains sortiront du lot s’ils savent travailler sur scène ou si des DJ les reprennent dans les boîtes à danser, à se trémousser diront certains. Heureusement qu’il reste chez ces jeunes, chez certains d’entre eux, le désir de jouer aux animaux sauvages domestiqués sur scène pour hypnotiser un public qui n’en demande ni plus ni moins. La scène est l’avenir de la musique, comme elle l’a toujours été, et comme on l’a oublié quand le disque vinyl est arrivé sur la scène, vous savez le 45 tours. Mais on ne peut jamais tuer la vraie musique, la musique vivante car elle est ancrée dans nos chairs les plus profondes.

Bonne écoute.


Dr Jacques COULARDEAU



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