JOSÉ VALVERDE –
VOUS AVEZ DIT « DEVOIR ??? » – Edition Sacré Rire – 2014
LE DROIT DEVOIR DE
LA MARMITE ET LA BELLE GAUCHE DE LA CAROTTE
A LA BONNE SOUPE
POUR LES PAUVRES QU’ONT FROID
L’HIVER SANS POÊLE
Le destin est
droit comme mon bras quand je me mouche
Droit comme la
rue qui tourne
Entre la Porte Dijeaux
Et le Cours de l’Intendance
A Bordeaux.
Rue de la Vieille
Tour
Tour de
passe-passe
Tour de magie
diabolique
On y entre puceau
Et on en ressort trépident
et astiqué comme un sou neuf
Avec plus de
coins et de coudes qu’un tire bouchon
A la queue de son
cochon
Droit vous avez
dit ?
Droit comme les
points sur les i
Comme les poings dans les yeux
Comme mon poing dans la
gueule du destin justement
Droit comme une
barre sur un t
Deux morceaux de sucre et un nuage
de lait s’il vous plait
Arrêtez de
tourner en rond
De monter des cendres à la chambre
De descendre mon thé au salon
A chacun son
droit fil
A chacun son
profil
A chacun son
biais droit en travers du fil
Ce n’est pas avec
du croûte rouge
Qu’on fait une fondue
Ce n’est pas avec
de l’Amsterdammer
Qu’on fait une potée
Ce n’est pas avec
du Gouda
Qu’on fait le couscous
Et cela ressemble
fort à un Néanderthaler
En goguettes égarées
Dans une caverne de
Cromagnon
A en perdre
Lascaux des fesses
Le Néanderthaler
ne savait ni peindre ni pêcher
Le Cromagnon
savait déjà pêcher en eaux troubles
Pêcher dans le jardin d’Eden des
autres
Pêcher contre le bien et
pour le mal
Car il n’y a pas
de mâle sans pêché
Ni de femelle non plus d’ailleurs
soit dit en passant
Alors
Qu’une boule
d’Edam se prenne
Pour une roue de Roquefort
Ou une tourte de Fourme
d’Ambert
Il n’y a pas à
prendre un air surpris à cela
Ils sont tous
bien persillés
Avant de se faire abondamment
persifler
Alors le droit à
une vie privée ?
Le doigt dans l’œil jusqu’au coude
Du bras qui se mouche
Pourquoi pas
simplement
La fidélité comme droiture de l’âme
Non merci
Je ne pratique pas les bonnes sœurs
L’amour et non la concupiscence
Non merci
Je ne pratique pas les couvents à la Shakespeare
Le repère orthonormé de l’hémisphère
droit
Qui ne se laisse ni ne
se lasse pas
De débouler
à droite
En
déboulonnant l’hémisphère gauche
Comme on
ferait d’une vieille statue en bronze
Partie pour la guerre
sous la forme ultime
D’un canon qui va assassiner Jaurès
En plein milieu
de l’Afrique
Non merci
Je ne pratique pas la nécrologie
La
nécrophilie
La
nécrophagie
Si vous préférez
Vous pouvez toujours parler
De sphères entières
Plutôt que d’hémisphères
mal latéralisés
De boules de
cristal
Dans le bercail des bijoux de
famille
En voilà encore
un qui sort du placard à balais
En scooter vous dites ?
Avec chauffeur CRS que vous
dites ?
Et un casque de moto que vous en
rajoutez ?
Plus droit que
moi tu meurs
Et plus gauche que moi tu crève-cœur
Et l’enfant de
chœur lève le coude
Qu’il a droit
comme quand il se mouche
Ou est-ce se torche le nez qu’on
dit ?
Et il descend
d’une seule goulée
Le vin de mousse
qu’il amasse
Comme pierre qui
roule tout droit
Du bénitier de
gauche
A la grenouille
de droite
Qui s’agenouille
A la queue nouille
Qui bafouille
Qui
crachouille
Qui
cramouille
Oh Dieu
Que la fête est belle
Oh Dieu
Que la poupée est charnelle
Gonflable et sensuelle
En selle gentilshommes
A votre manège des
pulsions
Droit vous avez
dit ?
Eh bien droit
devant et en avant !
Rien n’arrête le téméraire
Empêtré qu’il est
Dans le
tulle des voiles de la danse de Salomé
Et de trois
maintenant révélées
Jamais deux sans
trois ni trois sans quatre
La quatrième
suivra comme les perles d’un chapelet
Il réussira bien
à compléter le rosaire
Même si pour lui
Le temps des rosières est bien passé
Vive le temps des
rombières bien assaisonnées.
Jacques COULARDEAU
# posted by Dr. Jacques COULARDEAU @ 2:13 AM