Sunday, March 23, 2014

 

Rencontrez le chaud lapin scootérisé

JOSÉ VALVERDE – VOUS AVEZ DIT « DEVOIR ??? » – Edition Sacré Rire – 2014  

 LE DROIT DEVOIR DE LA MARMITE ET LA BELLE GAUCHE DE LA CAROTTE
A LA BONNE SOUPE
POUR LES PAUVRES QU’ONT FROID
L’HIVER SANS POÊLE

Le destin est droit comme mon bras quand je me mouche
Droit comme la rue qui tourne
Entre la Porte Dijeaux
Et le Cours de l’Intendance
A Bordeaux.



Rue de la Vieille Tour
Tour de passe-passe
Tour de magie diabolique
On y entre puceau
Et on en ressort trépident et astiqué comme un sou neuf
Avec plus de coins et de coudes qu’un tire bouchon
A la queue de son cochon



Droit vous avez dit ?
Droit comme les points sur les i
            Comme les poings dans les yeux
                        Comme mon poing dans la gueule du destin justement
Droit comme une barre sur un t
            Deux morceaux de sucre et un nuage de lait s’il vous plait
Arrêtez de tourner en rond
            De monter des cendres à la chambre
            De descendre mon thé au salon

A chacun son droit fil
A chacun son profil
A chacun son biais droit en travers du fil

Ce n’est pas avec du croûte rouge
                        Qu’on fait une fondue
Ce n’est pas avec de l’Amsterdammer
                        Qu’on fait une potée
Ce n’est pas avec du Gouda
                        Qu’on fait le couscous



Et cela ressemble fort à un Néanderthaler
            En goguettes égarées
                        Dans une caverne de Cromagnon
                                    A en perdre Lascaux des fesses

Le Néanderthaler ne savait ni peindre ni pêcher
Le Cromagnon savait déjà pêcher en eaux troubles
            Pêcher dans le jardin d’Eden des autres
                        Pêcher contre le bien et pour le mal
Car il n’y a pas de mâle sans pêché
            Ni de femelle non plus d’ailleurs soit dit en passant

Alors
Qu’une boule d’Edam se prenne
            Pour une roue de Roquefort
                        Ou une tourte de Fourme d’Ambert
Il n’y a pas à prendre un air surpris à cela
Ils sont tous bien persillés
            Avant de se faire abondamment persifler


Alors le droit à une vie privée ?
Le doigt dans l’œil jusqu’au coude
Du bras qui se mouche

Pourquoi pas simplement
            La fidélité comme droiture de l’âme
                        Non merci
Je ne pratique pas les bonnes sœurs
            L’amour et non la concupiscence
                        Non merci
Je ne pratique pas les couvents à la Shakespeare
            Le repère orthonormé de l’hémisphère droit
                        Qui ne se laisse ni ne se lasse pas
                                    De débouler à droite
                                                En déboulonnant l’hémisphère gauche
                                    Comme on ferait d’une vieille statue en bronze
                        Partie pour la guerre sous la forme ultime
            D’un canon qui va assassiner Jaurès
En plein milieu de l’Afrique
                        Non merci
Je ne pratique pas la nécrologie
                                                            La nécrophilie
                                                                        La nécrophagie



Si vous préférez
            Vous pouvez toujours parler
                        De sphères entières
                        Plutôt que d’hémisphères mal latéralisés

De boules de cristal
            Dans le bercail des bijoux de famille

En voilà encore un qui sort du placard à balais
            En scooter vous dites ?
            Avec chauffeur CRS que vous dites ?
            Et un casque de moto que vous en rajoutez ?

Plus droit que moi tu meurs
            Et plus gauche que moi tu crève-cœur



Et l’enfant de chœur lève le coude
Qu’il a droit comme quand il se mouche
            Ou est-ce se torche le nez qu’on dit ?
Et il descend d’une seule goulée
Le vin de mousse qu’il amasse
Comme pierre qui roule tout droit
Du bénitier de gauche
A la grenouille de droite
            Qui s’agenouille
                        A la queue nouille
                                    Qui bafouille
                                                Qui crachouille
                                                            Qui cramouille



Oh Dieu
            Que la fête est belle

Oh Dieu
            Que la poupée est charnelle
            Gonflable et sensuelle
                        En selle gentilshommes
                        A votre manège des pulsions

Droit vous avez dit ?
Eh bien droit devant et en avant !
            Rien n’arrête le téméraire
                        Empêtré qu’il est
                                    Dans le tulle des voiles de la danse de Salomé


Et de trois maintenant révélées
Jamais deux sans trois ni trois sans quatre
La quatrième suivra comme les perles d’un chapelet
Il réussira bien à compléter le rosaire
Même si pour lui
            Le temps des rosières est bien passé
                        Vive le temps des rombières bien assaisonnées.

Jacques COULARDEAU




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